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samedi 8 mars 2014

Invasion de la Crimée par l'armée russe : 20000 militaires selon le Pentagone

Le fossé se creuse entre Moscou et les capitales occidentales. Au lendemain des sanctions diplomatiques et économiques prises conjointement par les Européens et les Américains, vendredi 7 mars, Moscou a réaffirmé son soutien à la Crimée en disant qu'elle approuverait le résultat du référendum sur son rattachement à la Russie.

  • 20 000 militaires russes en Crimée, selon le Pentagone
Le Pentagone a évalué vendredi à 20 000 hommes les effectifs de l'armée russe en Crimée, tout en soulignant qu'il s'agissait d'une estimation fondée sur des informations parcellaires. Moscou, dont les forces contrôlent la péninsule depuis le week-end dernier, affirme que les seuls soldats présents sont ceux basés à Sébastopol, port d'attache de la flotte russe de la mer Noire, ce que contestent l'Ukraine et les puissances occidentales. Selon Kiev, 30 000 militaires russes sont désormais présents en Crimée, en comptant les 11 000 de la base navale de Sébastopol.
Interrogé sur le sujet, le contre amiral John Kirby, porte-parole du Pentagone, a donc parlé de 20 000 hommes. « C'est une bonne estimation à ce stade, mais ce n'est qu'une estimation et, comme je l'ai dit, nous n'avons pas une parfaite visibilité sur les chiffres », a-t-il souligné.
  • Des soldats ukrainiens chassés de leur poste en Crimée
Des hommes armés, vraisemblablement des militant prorusses, ont pris le contrôle sans tirer le moindre coup de feu d'un poste de défense ukrainien équipé de missiles à Sébastopol, en Crimée.
Les assaillants négociaient avec le commandant de la base, a indiqué à l'AFP un porte-parole du ministère de la défense, sans pouvoir préciser le nombre des militants participant à l'assaut.
Prié de s'exprimer sur le sujet lors d'un débat télévisé, Sergueï Aksionov, chef du gouvernement prorusse de Crimée, a également indiqué que tout était rentré dans l'ordre sur le site en question.
  • Moscou soutiendra le référendum en Crimée
Le Parlement russe a annoncé, vendredi 7 mars, qu'il respecterait « le choix historique » des Criméens lors du référendum sur le rattachement de la péninsule ukrainienne à la Russie, laissant entendre qu'ils voteront, sans surprise, en faveur de l'intégration de cette région à la Communauté des Etats indépendants.
Jeudi, le Parlement local de Crimée, dominé par les prorusses, avait demandé à Vladimir Poutine le rattachement à la Russie, et annoncé l'organisation d'un référendum le 16 mars pour le valider. 
Soixante-cinq mille personnes, selon la police moscovite, se sont rassemblées vendredi à Moscou, pour un concert organisé en soutien aux Criméens. Elles brandissaient des drapeaux russes et des pancartes portant « la Crimée est une terre russe » ou « Crimée, nous sommes avec toi ».
  • L'ONU met en garde contre des décisions prises « dans le feu de l'action »
L'annonce du référendum a été jugée « préoccupante et grave » par le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, qui n'a toutefois pas précisé si ce référendum était considéré par l'Organisation des Nations unies comme illégal au regard des lois internationales ou de la constitution ukrainienne, comme l'affirment les Etats-Unis et leurs alliés.
« Toutes les parties concernées doivent réfléchir aux implications des décisions hâtives ou prises dans le feu de l'action », a précisé un porte-parole de l'ONU.
  • Poutine mise sur les Paralympiques pour « apaiser les tensions »
« J'espère que les Paralympiques vont pouvoir apaiser un peu les tensions autour de l'Ukraine », a déclaré Vladimir Poutine au président du Comité international paralympique, Philip Craven, à qui il faisait visiter vendredi la ville hôte des jeux située sur les bords de la mer Noire, dans le Caucase russe.
Quelques heures avant la cérémonie d'ouverture, l'équipe ukrainienne à Sotchi a annoncé qu'elle ne boycotterait pas les Jeux, mais a exprimé clairement sa désapprobation quant à la situation en Crimée.
  •  L'OSCE à nouveau empêchée d'entrer en Crimée
Pour la deuxième fois en deux jours, les observateurs militaires de l'OSCE missionnés pour tenter d'apaiser les tensions dans la péninsule ont été empêchés d'entrer en Crimée. Près du village de Tchongar, l'un des deux points d'accès à la péninsule, les deux autocars transportant les quarante observateurs, suivis d'une cinquantaine de voitures civiles ukrainiennes, ont été empêchés de passer par une dizaine d'hommes armés non identifiés.
Selon Moscou, l'équipe de l'OSCE n'a pas attendu de recevoir une « invitation officielle » des autorités prorusses de la péninsule avant de s'y rendre. Jeudi, c'est à l'autre accès à la Crimée que les observateurs avaient été contraints de faire demi-tour par des hommes armés également non identifiables.
  • Hollande contre la tenue d'un référendum sans accord de Kiev
François Hollande a répété vendredi que « l'intégrité territoriale et la souveraineté de l'Ukraine ne peuvent pas se négocier ». Il ne peut y avoir de référendum sur l'avenir de la Crimée « sans que l'Ukraine elle-même n'ait décidé de l'organiser », a déclaré le président français, ce qui est la position défendue depuis jeudi par l'Union européenne.
Vendredi matin, Laurent Fabius a par ailleurs déclaré sur la radio France Info que si les premières sanctions décidées contre la Russie n'étaient pas suivies rapidement d'effets, il y en aurait de nouvelles dirigées contre des entreprises et des personnes russes. Des sanctions diplomatiques pourraient également être envisagées contre des proches de Vladimir Poutine, a ajouté le ministre des affaires étrangères français.
  • Gazprom menace de couper son approvisionnement
Le gazier public russe Gazprom a, lui, menacé l'Ukraine d'interrompre ses exportations de gaz en raison d'impayés, comme ce fut le cas lors de la crise de 2009, des coupures avaient alors perturbé l'approvisionnement de plusieurs pays européens. Les arriérés de paiement de gaz russe de l'Ukraine s'élèvent à 1,89 milliard de dollars. « Cela signifie que l'Ukraine a de facto cessé de payer le gaz », a déclaré le patron de Gazprom, Alexeï Miller, cité par les agences de presse russes. Il a ajouté que Kiev prenait ainsi le « risque de revenir à la situation du début de 2009 ».

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