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dimanche 9 mars 2014

Non, tout le monde n'est pas Poutinolâtre !

On nous dit : « C'est un coup d'Etat ; Ianoukovitch était un président démocratiquement élu ». Il est sain et légitime qu'un peuple se révolte contre un régime corrompu jusqu'à la moelle et le chasse du pouvoir.
On nous dit : « C'est un coup fomenté par les occidentaux ». C'est sans doute exact. Mais pour que des milliers d'Ukrainiens descendent dans la rue, le feu devait couver depuis bien longtemps (peut-être depuis la Révolution Orange, qui ne s'était pas soldée par les changements escomptés). Un peuple ne se révolte pas sans raison.

On nous dit : « L'actuel gouvernement Ukrainien est illégitime ». C'est vrai. C'est un gouvernement transitoire ; des élections sont prévues pour le mois prochain.
On nous dit : « La Crimée fut Russe, autrefois ». Certes. L'Alsace fut Allemande. L'Aglérie fut française. L'Allemagne de l'est fut soviétique. L'URSS, c'est terminé! La Crimée est Ukrainienne depuis 1954. Si tous les pays du monde voulaient restaurer leurs anciennes frontières, on assisterait à une guerre mondiale comme on n'en a jamais connu.
On nous dit : « La Crimée est peuplée majoritairement de Russes ». Et donc, cela voudrait dire que la Crimée est une province Russe? L'Ukraine aurait-elle dû chasser les Russes de Crimée ?
On nous dit : « L'Ukraine et la Russie ont historiquement et culturellement des liens très fort ». C'est exact. Kiev est d'ailleurs le berceau de la Russie (La Rus' de Kiev). Mais nous sommes au XXIe siècle. Encore une fois, l'URSS, c'est terminé. Le respect de l'intégrité territoriale des pays est un facteur d'apaisement et de bon voisinage. En envahissant militairement la Crimée, la Russie déclare la guerre à l'Ukraine.
On nous dit : « un référendum sera organisé pour demander à la Crimée si elle veut être Russe ou Ukrainienne ». Alors là, c'est du foutage de gueule! La Russie envoie son armée en Crimée, prend les bâtiments officiels, hisse le drapeau russe à la place du drapeau ukrainien, encercle et neutralise l'armée ukrainienne, puis dit « on organisera un référendum !», référendum dont les résultats sont connus d'avance puisque la Crimée est peuplée majoritairement de russes. Référendum totalement illégal, en outre, puisque si référendum il y a, il doit être décidé et organisé par l'Ukraine et non pas par la Russie.
On nous dit :  « Si l'Ukraine (et la Crimée) ne tombent pas sous influence Russe, cela signifiera qu'elle sera sous influence occidentale (comprendre UE USA OTAN) ». Il est probable, et il est regrettable que l'on ne nous présente que ce choix binaire. La 3e voie, la voie identitaire, c'est-à-dire une Ukraine ukrainienne, libre et souveraine (un peu incarnée par Iulia Timochenko, mais qui a été au pouvoir et qui s'en est servi, elle aussi, pour son enrichissement personnel) pourrait être la meilleure option. Right sector semble trop radical mais pourrait avoir un rôle dans cette 3e voie. Problème : aucun des deux blocs en présence ne soutiendra cette troisième voie.

L'UE, faible comme d'habitude (sauf dans ses déclarations), n'impressionne personne. Surtout pas la Russie. Voilà le résultat de la déliquescence de nos forces armées. Peut-être cette situation fera-elle comprendre à certain que ce n'est pas avec des discours sur les droits de l'homme et une fleur entre les dents que l'on pèse internationalement. Que faire, alors? Les « sanctions », comme disent nos gouvernants, ne seront de toutes façons que symboliques et d'une efficacité limitée. La Crimée est perdue pour l'Ukraine. Soutenir les patriotes Ukrainiens? Oui, bien sûr. Mais l'UE ne le fera pas, car tout ce qui est identitaire est l'ennemi de l'UE. Peut-être l'UE enverra-t-elle Caroline Fourest et les Femen en Crimée? Qui sait... Peut-être qu'en montrant leurs nibards aux troupes de Poutine, ça peut produire son petit effet...


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