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jeudi 1 mai 2014

Des moments difficiles pour les Ukrainiens [+vidéo]

Il y aurait de quoi... Je crois qu'ils ont fait une croix sur leurs espoirs de liberté et d'indépendance, tout comme sur leurs espoirs d'une solidarité européenne. Le prochain tournant sera sans doute l'élection présidentielle. Il faudra voir si les ukrainiens se mobilisent, et les mesures que prendra le nouveau président, dont la légitimité dépendra aussi des taux de participation. On pourra regretter que les pro-russes n'aient pas joué le jeu (y a-t-il seulement un candidat pro-russe?).

Les rebelles pro-russes gagnent peu à peu du terrain. Sur le plan diplomatique, c'est le statu quo. Les observateurs de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) sont quant à eux retenus depuis près d'une semaine, sans que les négociations n'avancent.

En ce 1er mai :
A Kiev, les habitants ne se sont guère mobilisés en dépit de la gravité de la crise, la pire qu'ait jamais connue ce pays issu de l'Union soviétique depuis son accession à l'indépendance en 1991. Seules 2 000 à 3 000 personnes se sont réunies dans le calme, scandant des slogans en faveur de l'unité de l'Ukraine.
A Moscou, par contraste, la mobilisation a été massive : environ 100 000 personnes ont défilé sur la place Rouge, renouant avec une tradition datant de l'URSS. « Je suis fier de mon pays », « Poutine a raison », proclamaient des pancartes brandies dans la foule.
Même phénomène à Simferopol, capitale de la péninsule ukrainienne de Crimée, rattachée en mars à la Russie, où quelque 60 000 personnes ont défilé en brandissant des drapeaux russes et des portraits du président Poutine. « Nous sommes la Russie », « Poutine est notre président », pouvait-on lire sur leurs banderoles. (Le Monde)

Il semble que l'on s'achemine vers :
- Un démembrement du pays (ce que voulait Poutine) ; 
- Un pays d'Europe à terre, en déclin démographique et économique, en proie au à la brutale hyène russe et au perfide vautour américain ;
- Un désintérêt de plus en plus affiché des pays de l'UE pour l'Ukraine (Flamby et Poutine, unis dans le déshonneur : 400 marins russes à Saint-Nazaire en juin pour six mois de formation // Hollande maintient l’invitation de Poutine au 70e anniversaire du Débarquement le 6 juin). Bravo M. Hollande, Le Pen et Mélanchon se joindront à vos réjouissances.
- Par conséquent une Ukraine qui recevra une aide du FMI (17 milliards de dollars) et d' autres diverses instances internationales (Banque mondiale, Europe...) , et qui sera en partie sous influence américaine.

Cela n'empêchera certains de pleurnicher plus tard parce que l'influence américaine en Europe est trop grande... 

(carte de "Voice of Ukraine")


Concernant l'avancée des pro-russes dans l'est :

Voir un article très intéressant ici (en français, excepté la vidéo en ukrainien), dont voici un extrait : 

Comment prendre le contrôle d'un bâtiment officiel ukrainien en une leçon

Depuis plusieurs semaines, des milices pro-russes prennent le contrôle de bâtiments officiels dans l’est de l’Ukraine sans rencontrer de grande résistance. Un journaliste ukrainien, Valentyn Chernyavsky, a publié une vidéo pour montrer à quel point il est facile de se balader, arme à la main et en uniforme pro-russe dans une ville de l'est du pays, Cherkasy, sans être inquiété. Un résultat à la fois hilarant et inquiétant.
Dans une vidéo de six minutes publiée sur YouTube (en ukrainien et russe), Chernyavsky raconte son périple. Il s’habille avec la tenue que portent d’habitude les militants pro-russes et s’équipe d’une fausse kalachnikov (0 :30). Sur son treillis, il arbore le ruban orange et noir des séparatistes de Donestsk.









Le témoignage d'un français à Kiev le 30/04/2014 (qui me laisse à penser qu'une partie des ukrainiens se sont résignés) :


Bon, alors voilà…

Depuis trois ou quatre jours circule une information sur le retour des titushkis dans Marinskii, mais aucune photo, aucun article digne de confiance à 100%.
J’ai donc décidé d’aller me rendre compte par moi même.
Je suis donc monté à Arsenalna, et pour être totalement sûr de ne rien laisser au hasard, j’ai ratissé tout le parc du monument à l’Holodomor avant de redescendre vers Marinskii où là non plus je n’ai trouvé aucune trace de leur présence ni de leur passage.
(Qu’il y en ait à Kiev est sans doute vrai, vu la bagarre d’avant hier, mais où, je ne sais pas.)
Arrivé à hauteur de la Verkhovna rada, j’ai entendu de l’agitation. Je suis donc sorti du parc et ai vu un groupe d’environ 110 ou 115 personnes. Ce groupe était constitué de 3 différentes « unités ». 60 types en uniforme militaire et vêtements de motards et leur chef (voir photo). Nerveux et voire agressifs pour certains. Un d’eux, pourtant caché sous un casque et portant une cagoule ne laissant même pas distinguer correctement ses yeux m’a agressé pour l’avoir pris en photo. Déjà bizarre ! Bref…
30 types qui semblaient être de l’armée régulière, beaucoup plus posés, armés, gravitaient autour de ce premier groupe.
Et le reste, les gars du SBU, oreillette plantée dans l’oreille.
Pendant que j’étais là, un autre groupe de gens très très jeunes, l’air complètement halluciné, tous armés de barres de fer a traversé la petite foule comme si elle n’existait pas. Les militaires comme les autres se sont tout simplement écarté pour les laisser passer.
Ensuite, je suis descendu vers Krychchatyk.
Sur le court chemin qui m’en séparait, j’ai été plusieurs fois dépassé par des petits groupes du genre qui semblaient vraiment pressés.
Je vous passe le descriptif des barricades que vous pouvez voir sur les photos, mais ce que je peux vous dire, c’est qu’à partir des caisses du stade de football jusqu’à l’autre bout de Krychchatyk, on ressent vraiment la mort ! C’est vraiment sinistre !

Krychchatyk maintenant, là où vous n’allez pas aimer…

Finis les bons pères de famille qui occupaient le boulevard ou même Maïdan !
Ils sont tous rentrés chez eux, semble t’il.

Les tentes sont toujours là, dont certaines semblent servir de QG à des hommes en uniforme que j’ai pris comme faisant partie d’une unité de l’armée. Très dignes, sobres et visiblement très occupés.

Les autres tentes sont beaucoup moins engageantes. Devant elles, on voit des types plus ou moins ivres, en uniforme eux aussi. Je dirai des militaires à la retraite. Tous ont une petite caisse sur laquelle est collée la photo d’une des victimes de la tuerie. Ils font juste la manche. Et en échange de quelques grivnas dans la caisse, certains se laissent photographier. Je demande à l’un d’eux si ils s’attendent à une attaque cette nuit (vu la tension qui régnait dans le centre, et il a juste réussi à articuler : « Oh, je ne sais pas ! Si il y a une attaque, il y a une attaque, s’il n’y en a pas, il n’y en a pas… ». Fin de la conversation.

Arrivé sur Maïdan, j’ai voulu rentrer dans le « camp » que je connais déjà par cœur pour y avoir passé des nuits. Là, un type encore éméché fonce sur moi. Je lui demande gentiment de me laisser passer pour prendre quelques photos et il se met à crier et à m’insulter. Trois autres types du même genre le rejoignent et font pareil… Je n’insiste donc pas…

Je suis tellement dégoûté que je décide de rentrer chez moi…

(durant ma traversée de Krychchatyk, j’ai pu entendre ce qui me semblaient être des coups de feu (une vingtaine) venants d’une rue avoisinante, mais personne n’a eu l’air de s’en soucier et je n’ai rien pu voir à ce sujet dans la presse…) 

Kiev, 30/04/2014

voir les photos sur facebook 








Pourquoi n'y a-t-il dans l'est ni engagement ferme de l'armée ukrainienne, ni invasion massive de l'armée russe ?

Les autorités ukrainiennes sont engagées dans une course contre-la-montre pour mater l'insurrection armée pro-russe dans l'Est, faute de quoi elle risque de s'étendre et de se solder par la sécession de pans entiers du pays, selon des analystes.
Le bassin houiller du Donbass, proche de la frontière avec la Russie où les séparatistes contrôlent déjà une douzaine de villes et gagnent chaque jour du terrain, semble échapper chaque jour davantage au pouvoir de Kiev.
"Si on veut réinstaurer le pouvoir ukrainien dans le Donbass, on ne parle plus en termes de jours mais d'heures", s'est alarmé mercredi le conseiller présidentiel et ex-ministre de l'Intérieur Iouri Loutsenko, tout juste revenu d'une visite dans la région.
"Aujourd'hui, c'est impossible sans faire de victimes" et sans recours à la force contre les rebelles que Kiev qualifie de "terroristes", a-t-il estimé dans un entretien avec la télévision Hromadske. Une telle décision serait difficile à prendre pour l'actuel gouvernement de transition issu de la contestation pro-européenne à Kiev. Ce pouvoir est largement considéré comme illégitime dans cette région russophone et russophile.
"Si rien ne change, l'Ukraine ne pourra pas garder l'Est", estime également l'analyste Volodymyr Fessenko du centre de recherche ukrainien Penta.
- Où va le Donbass? -
Le rattachement expédié en trois semaines de la péninsule ukrainienne de Crimée à la Russie est encore dans tous les esprits, mais le Kremlin entend-il continuer sur sa lancée avec le Donbass ?
Les évènements s'y déroulent pour l'heure selon un scénario similaire avec des interventions ponctuelles de mystérieux "hommes verts" bien armés et entraînés, portant des uniformes sans insignes, que Kiev accuse d'être membres des unités spéciales russes.
M. Fessenko juge que le scénario le plus probable est celui "de la Transdniestrie", république séparatiste moldave pro-russe qui, encouragée par Moscou, a proclamé après la chute de l'URSS son indépendance, mais qui n'est reconnue par aucun Etat.
"Il est peu probable que la Russie veuille rattacher (le Donbass) comme la Crimée. L'Ukraine si elle n'arrive pas à inverser la tendance ne voudra pas non plus avoir un tel foyer d'instabilité dans ses frontières", a ajouté M. Fessenko.
L'expert russe Konstantin Kalatchev pense pour sa part que le Kremlin, qui a massé des dizaines de milliers de soldats à la frontière, a plutôt intérêt à "entretenir le chaos" en Ukraine qu'à l'envahir en provoquant un bain de sang. "La Russie a besoin d'une Ukraine faible et pauvre, zone tampon entre elle et l'Otan, débouché commercial et exemple négatif afin de démontrer à ses citoyens où mène la contestation", résume cet analyste.
Saper la présidentielle anticipée prévue le 25 mai ou au moins la délégitimer en empêchant le bon déroulement du scrutin dans les régions rebelles "fait partie du scénario russe", estime l'expert ukrainien Volodymyr Gorbatch de l'Institut de la coopération euratlantique.
Deux candidats pro-russes marginaux mais dont l'un est ouvertement soutenu par le Kremlin ont laissé entendre qu'ils se désisteraient, jugeant impossible de mener campagne en pleine "guerre civile".
- La 'nouvelle Russie' de Poutine -
Selon M. Gorbatch, après avoir "annexé" la Crimée, le président russe ne peut plus revoir ses ambitions à la baisse. "Le but de Poutine est de ne pas laisser s'installer en Ukraine un pouvoir légitime et continuer de dépecer le pays", souligne M. Gorbatch.
Lors de sa grande conférence de presse du 17 avril, le président russe a employé le nom de "Novorossia" (Nouvelle Russie) pour désigner les villes ukrainiennes de Kharkiv, Donetsk, Lougansk (est), Kherson, Mykolaïev et Odessa (sud), chefs-lieu des régions qui "ne faisaient pas partie de l'Ukraine à l'époque tsariste".
L'Ukraine "les a obtenues plus tard. Pourquoi, je ne sais pas", a-t-il dit.
Rassemblées, toutes ces régions créeraient "un pont terrestre" contigu de la Crimée, très dépendante de ces territoires pour son approvisionnement en eau et en électricité, jusqu'à la Transdniestrie, selon les termes de l'analyste John Lough, spécialiste de la Russie au Chatham House.
L'Ukraine, si elle perdait tous ces territoires, se retrouverait privée à la fois de son accès à la Mer Noire et de ses régions les plus industrialisées.
L'accord international de Genève conclu mi-avril entre Russie, Ukraine, USA et UE pour une désescalade dans la crise ukrainienne "s'est avéré dépourvu de sens parce que la Russie (...) a sa version de la stabilisation: une Ukraine fédéralisée avec ses régions industrielles sous contrôle de la Russie", souligne M. Lough.
"La Russie est avant tout intéressée par les usines militaires qui se trouvent non à Donetsk ou Lougansk, mais dans les régions de Kharkiv et Dnipropetrovsk", également dans l'Est, selon Volodymyr Gorbatch. "Si l'agression russe va au-delà du Donbass, l'Ukraine n'aura plus aucune chance de conserver ses frontières actuelles", conclut-il.














Kiev rétablit la conscription obligatoire (20 minutes)


Vladimir Fédorovski: "Poutine se voit sur la même ligne que les tsars et Staline" (L'Express)





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