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samedi 13 septembre 2014

Référendum en Ecosse

Nigel Farage, le leader d’UKIP, plaide contre une Ecosse indépendante du Royaume Uni

Si les partisans de l’indépendance écossaise avaient besoin, à six jours du référendum du 18 septembre, de se remobiliser après l’assaut contre leur cause mené par les milieux de la finance, Nigel Farage, le chef du parti populiste et europhobe UKIP (United Kingdom Independance Party) leur a peut-être, à son corps défendant, facilité la tâche.
Très impopulaire en Ecosse, où il n’a obtenu que 10,4 % des voix (et un député) aux élections européennes de mai contre 27 % en Angleterre, le leader de la droite anti-immigration s’est rendu à Glasgow, vendredi 12 septembre au soir, pour y livrer une violente diatribe contre les indépendantistes. Alors que M. Farage s’était abstenu jusque-là de rentrer dans l’arène du référendum, il n’est pas impossible que sa visite, perçue comme une provocation, renforce le camp du « oui ».

 « Comment pourrait-il s’agir d’indépendance alors qu’Alex Salmond, [le chef de file des indépendantistes] s’est absolument engagé à adhérer à l’Union européenne ?, a proclamé le député européen à Glasgow, alors que des manifestants hostiles réclamaient son départ d’Ecosse. On ne peut pas être indépendant en étant membre de l’UE. On vend donc au peuple écossais une hypothèse complètement fausse. » L’indépendance de l’Ecosse promise par le Scottish national party (SNP) de M. Salmond, suppose l’adhésion à l’euro, et donc l’abandon de la souveraineté, a martelé le leader populiste, feignant d’ignorer que les indépendantistes ont promis, contre l’avis de Londres, de conserver la livre Sterling .


 

En Ecosse, le rock plus que jamais indépendant


Stephen Mc Robbie, des Pastels
« Je suis un anti-nationaliste. J'ai commencé par être proche du “non”, parce que j'associais le “oui” au Scottish National Party. Mais au fil du temps, j'ai changé d'avis, je me suis rendu compte que la chose n'était pas forcément politique. Westminster semble bien loin de l'Ecosse. Les députés sont tous allés à Oxford, ou Cambridge, nous ne nous sentons pas représentés. J'ai passé la moitié de ma vie sous un gouvernement conservateur : j'ai l'impression que notre vote n'est pas entendu. La « devolution » (pouvoirs accrus aux autorités locales) était déjà une bonne chose pour nous. Je me sens très proche de la culture britannique, de villes comme Manchester, Liverpool, Bristol, et cela me rend un peu triste d'envisager une séparation, mais cela me rend également assez optimiste, car l'indépendance serait quelque chose de positif, finalement, pour toute la Grande-Bretagne. Pour l'Ecosse, elle permettrait d'aller vers plus de socialisme, vers une société plus juste ».



Stuart Braithwaite, de Mogwai
« Bien sûr que je vais voter oui ! Je suis très content. Ce moment est historique, et je sens tellement d'énergie dans le pays. L'atmosphère est très saine ici, c'est la première fois que les gens parlent autant de politique. L'Ecosse a longtemps été dirigée par Westminster. Ce vote, c'est une façon de dire  non à Westminster. Nous sommes gouvernés par des gens pour lesquels nous n'avons pas voté, puisque l'Ecosse est à majorité travailliste. Voter oui, c'est aussi un moyen de dire non au nucléaire [en cas de victoire du oui, le SNP a annoncé que les quatre sous-marins nucléaires britanniques Trident devraient quitter la base de Faslane d'ici à 2020] et d'avoir une société plus juste et plus démocratique. Je n'arrive pas à imaginer de conséquences négatives pour l'Ecosse. Quant au SNP, il s'en sort bien pour l'instant, et je crois en eux. Je suis fier de vivre dans un pays si démocratique ».



MAJ 19/09/2014 :
Au-delà du résultat, on pourra admirer la façon dont ce référendum s'est déroute. Des débats, une période suffisemment longue pour que les arguments des uns et des autres soient portés à la connaissance des écossais ;  une Angleterre respectueuse de la démocratie ; un geste du Royaume-Uni en faveur de "l'autre camp" , après le vote. Bref, un modèle de démocratie, que l'on aimerait voir appliqué un peu plus souvent en Europe.

L’Ecosse reste dans le Royaume-Uni, mais Londres fera de nouvelles concessions.
Le « non » à l’indépendance est arrivé nettement en tête, avec 55,3 % des voix et un taux de participation de 84,6 %   (Les Echos)





3 commentaires:

  1. Farage, cet immonde trader libertarien anti-UE mais qui mange au ratelier du Parlement de Strasbourg (les indemnités sont tellement juteuses...), pas étonnant qu'il soit anti-indépendantiste en Ecosse et indépendantiste en Angleterre (enfin, mondialiste en réalité, sa posture patriotique est une farce).

    Je conchie ce personnage, emblématique de tout ce que je déteste chez les Anglais.

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  2. Absolument, ami boréen ;)
    Il y a comme qui dirait un réseau de nuisibles allant de Farage à Poutine en passant par Le Pen et le Jobbik. L'un de ces quatre souhaite que les 3 autres réussissent. Je vous laisse deviner qui , et surtout pourquoi ...

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  3. Je ne connais pas suffisamment la question. Lorsque je parlais de démocratie, je pensais à la comparaison entre l'organisation du référendum en Ecosse et la farce du référendum en Crimée (ça ne posait aucun problème à A de Benoist d'écrire que c'était la même chose !). Moi, je suis 100% français, je ne connais pas d'anglais ni d'écossais, je ne vis pas en Ecosse, je ne connais pas pas les avantages et inconvénients de l'indépendance ; donc je vois donc tout ça de loin.
    Après, c'est vrai qu'il y a un 2 poids 2 mesures si les 750000 écossais n'étaient pas autorisés à voter.
    Mais enfin, le bon score des "identitaires" écossais aura tout de même des conséquences (un peu plus d'autonomie, d'après ce que j'ai compris).
    Personnellement, je ne suis pas un fanatique des anglais, mais sur cette question écossaise, ils ont tout de même eu une politique de concertation plus que d'affrontement , ce qui est plutôt rare.

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