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mardi 14 juillet 2015

Retour à la réalité pour le populiste Tsipras


Personnellement, j'ai trouvé très réjouissantes les vociférations de Mélanchon et de Le Pen ayant suivi l'annonce de "l'accord" entre la Grèce et ses prêteurs. Leur rage faisait plaisir à voir. J'ai trouvé réjouissant aussi que l'Allemagne ne cède pas à ceux qui "gueulent" le plus fort en Europe. J'ai trouvé encore plus réjouissant le fait de savoir que les vautours russes, qui commençaient déjà à rappliquer, en soient pour leur frais  [Ah... le gentil Poutine qui, la main sur le coeur et sans aucune arrière pensée, veut offrir du pétrole à la Grèce pour l'aider dans sa reprise économique... Gentil gentil Poutine... Quelle grandeur d'âme...]
Bon, pour le peuple grec en tous cas, malgré le rude accord (plus rude que celui qui était proposé  avant le référendum), il vaut mieux avoir pour partenaire les méchants comptables allemands que le gentil Poutine -qui, c'est bien connu, ne se sert jamais du gaz ou du pétole comme arme de chantage-...
Cela dit, avec cet accord, on a l'impression de passer d'une extrême à l'autre.
Le peuple grec, hélas s'est fait roulé par un charlatan, qui a promis le beurre et l'argent du beurre, puis a "cassé" les pourparlers en proposant en pleine négociation un référendum idiot. Le populiste Tsipras s'est fait élire sur un groβe mensonge, il a cherché à diviser l'UE en copinant avec Poutine, il a cherché à faire chanter l'eurozone avec son référendum... Référendum qui ne représentait que le peuple grec (mais les autres pays qui prêtent de l'argent -et l'Allemagne est le premier d'entre eux- ont aussi leur mot à dire... ça aussi, c'est la démocratie).
Et aujourd'hui, le Tsipras, il est redescendu sur terre.
Pour autant, fallait-il imposer des mesures si dures ? C'est une chose d'imposer des mesures pour combattre les privilèges, la corruption, les oligarques, le clientélisme, pour mettre en place un vrai système fiscal, un vrai cadastre, et une perception de l'impôt efficace. Une bonne chose. Mais porter l'âge de la retraite à 67 ans, augmenter les impôts à un niveau que peu de pays de l'UE accepteraient, imposer autant de privatisations, c'est faire porter le chapeau des fautes des gouvernements antérieurs (et des "experts" de l'UE) sur le seul peuple grec.
 C'est une faute énorme de se faire élire en promettant l'impossible. C'est tout aussi idiot d'obliger la Grèce à contracter de nouveaux prêts (que le gouvernement ne voulait pas) pour rembourser les prêts antérieurs.
Encore une fois, le radicalisme ne mène à rien de bon, ni dans un sens ni dans l'autre.

 

Alexis Tsipras voulait dynamiter «l’Europe libérale» et «l’austérité».
Il est le grand destructeur de quelques mythes tenaces qui empoisonnent l’Europe. L’Union européenne est bien plus démocratique qu’un gouvernement qui, après avoir menti à ses électeurs, leur demande par référendum, confirmation de ses mensonges pour, finalement, mettre en œuvre des politiques contraires. Pour
semer la zizanie en Europe, il n’a négligé aucune provocation, avant de se résoudre à discuter avec les seuls capables de l’aider à éviter une faillite déjà constatée : les Européens.
(...)
La crise grecque est dramatique car l’avenir d’un peuple européen était en jeu. Elle a d’ores et déjà démontré que les slogans populistes qui prospèrent sur les difficultés actuelles sont démentis par la dure réalité. 

3 commentaires:

  1. Bismarck disait: lorsque l'on a rien à négocier, mieux vaut accepter la première offre. Les suivantes seront encore pire...

    Tsipras a fait le guignol. Il a fait rêver (et continue) nos souverainistes de tous bords complètement demeurés pourquoi au final? Se faire élire sur un programme inapplicable, faire un référendum creux et... Appliquer tous le contraire...

    Quand je pense que certains voulaient qu'il aille voir chez les BRICS... juste lol...

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  2. Eh bien... Bismark avait raison :) . Et Tsipras a en effet fait le guignol (et il a bien été "aidé" par son ex-ministre de l'économie).
    Pour ce qui est du référendum, si l'on propose à n'importe quel peuple une question du style : "voulez-vous que vos voisins, plus riches que vous, payent vos retraites ? " , on peut être sûr de la réponse.
    Si les gays de la Marine Le Pen arrivent au pouvoir (chose peu probable, mais sait-on jamais...) et proposent un référendum du style : "voulez-vous sortir de l'euro pour que demain on rase gratis" , le peuple qui aura été assez bête pour élire le Front National-Poutinien pourra très bien être assez bête pour dire "oui, sortons de l'euro pour que demain on rase gratis !"
    Enfin, en tous cas, passer d"une TVA de 13 à 23% et porter l'âge à la retraite à 67 ans, ça reste asez chaud... Et en plus l'aide européenne (le nouveau prêt) va servir principalement à rembourser le prêt en cours... Situation très difficile, aboutissement d'une entrée en zone euro par une comptabilité trafiquée, puis par des dizaines d'années d'immobilisme, de corruption, de marché noir, d'absence de collecte d'impôt, de clientélisme, d'absence de cadastre (on ne sait même pas combien il y a de piscines privées précisément), de privilèges, etc etc etc.
    A mon modeste niveau, je pense qu'il aurait été plus sage et plus urgent de s'attaquer à ce système , plutôt que d'augmenter aussi brutalement la TVA (ce qui risque de n'avoir aucun effet si le travail au noir persiste et se développe avec la crise...)

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  3. Surtout que, pour récolter un impôt, il faut avoir une administration forte, avec des collecteurs, toute une infrastructure étatique que la Grèce n'a visiblement pas...

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