Crise des migrants: l’Otan au secours des Européens
A Bruxelles jeudi 11 février, au QG de l'Otan, l'ordre du jour était consacré à la crise des migrants. L'Alliance atlantique a décidé dans ce dossier d'aider les Européens à endiguer l'afflux de réfugiés dans l'UE. Ils vont notamment déployer une mission navale en mer Egée.Avec notre bureau de Bruxelles,
Il s’agit pour les forces navales et aériennes de l'Otan de repérer en temps réel le moindre mouvement de navires, y compris de petites tailles, entre les côtes turques et les îles grecques. Des renseignements précis seront alors transmis à l’agence Frontex de protection des frontières extérieures de l’UE, laquelle coordonne les interventions des garde-côtes turcs et grecs, chacun dans ses eaux territoriales.
Pour les moyens de détection, des navires, des avions et des satellites militaires de l'Otan apporteront donc une vue d’ensemble très précise de la zone maritime d’intervention, vue qui faisait jusque-là défaut à Frontex. L’arraisonnement des embarcations de passeurs sera en principe l’affaire des garde-côtes. Cependant, en cas de sauvetage en mer opéré par des unités de l'Otan, les migrants recueillis seront directement ramenés en Turquie. Aucune limitation dans le temps n’a été fixée à cette mission.
Quant aux moyens, l'Otan a déjà donné l’ordre à l’une de ses deux flottilles permanentes en Méditerranée, rattachée à l’une des bases souveraines britanniques à Chypre, d’appareiller et de mettre cap sur la mer Egée où les premières unités devraient arriver sous 48 heures. Cette flottille, à laquelle participent par roulement les marines des pays de l’Alliance atlantique, comprend actuellement cinq frégates et escorteurs battant pavillon italiens, canadiens, grecs et turcs, des navires néerlandais et danois devraient rapidement venir les appuyer.
L'Otan renforce ses moyens militaires en Europe de l'Est
Les 28 pays membres de l'Otan ont adopté mercredi à
Bruxelles de nouvelles dispositions pour dissuader la Russie de toute
initiative militaire dans les pays baltes et en Europe de l'Est.
C'est l'une des conséquences de l'annexion
de la Crimée par la Russie il y a près de deux ans, et des
tensions dans l'est de l'Ukraine: l'Otan va renforcer sa présence
militaire en Europe de l'Est et dans les pays baltes. Réunis à
Bruxelles, les ministres de la Défense des 28 pays alliés, ont
approuvé mercredi «une présence avancée dans l'Est de l'Alliance»
atlantique, a déclaré le secrétaire général de l'Otan, Jens
Stoltenberg.
En cas d'attaque éventuelle, l'objectif est de
déployer rapidement des forces terrestres, aériennes et navales
dans les régions menacées. Selon un principe de rotation, il s'agit
aussi de prépositionner des forces dans les États baltes et en
Pologne, d'y installer des entrepôts et d'organiser régulièrement
des manœuvres conjointes en s'appuyant sur la force de réaction
rapide. Les ministres de la Défense ont aussi convenu de porter les
effectifs de la force de réaction rapide de 13.000 à 40.000 hommes,
et de créer une force d'intervention encore plus réactive,
opérationnelle en quelques jours, forte de 5.000 hommes et dotée
d'un appui aérien et naval.
L'an dernier, les ministres de la Défense de l'Otan
avaient déjà décidé de renforcer
la présence de l'Otan en Europe de l'Est pour rassurer les pays
alliés d'Europe de l'Est, comme l'ouverture de centres logistiques,
le prépositionnement de matériel, l'envoi d'avions de chasse dans
les pays baltes ou le déploiement de davantage de navires en mer
Baltique et en mer Noire.
Les États-Unis vont investir 3 milliards d'euros
À terme, l'Otan aura un millier de soldats dans chacun
des six pays qu'elle entend protéger: Lituanie, Lettonie, Estonie,
Pologne, Bulgarie et Roumanie. Ces troupes seront appuyées par la
force de réaction rapide interarmées qui réunit aviateurs, marins
et membres des forces spéciales. Lors de son prochain sommet en
juillet à Varsovie (Pologne), l'Otan devrait donner plus de détails
sur ce déploiement.
Dans ce cadre, les États-Unis vont en profiter pour
muscler leur présence militaire en Europe. Washington veut consacrer
en 2017 un budget de 3,4 milliards de dollars (3 milliards d'euros) à
cette «initiative de réassurance européenne». «Cela ne
ressemblera pas à ce qui se passait au temps de la Guerre froide
mais constituera quand même une sérieuse dissuasion», a commenté
le secrétaire américain à la Défense, Ashton Carter, qui a
souligné la nécessité pour tous les États membres de l'Otan de
contribuer à ce financement.
Le secrétaire général de l'Alliance, Jens
Stoltenberg, doit rencontrer le chef de la diplomatie russe, Sergueï
Lavrov, vendredi à Munich. Il lui expliquera qu'il s'agit de mesures
défensives. «Notre dissuasion est basée sur une combinaison de
cette présence avancée, et de notre capacité à renforcer
rapidement, si besoin» les troupes déjà déployées à l'Est, a
souligné Jens Stoltenberg, alors que Moscou met régulièrement en
garde contre le «stationnement permanent» de forces de combat
alliées à sa frontière qui serait contraire à l'Acte fondateur
Otan-Russie, signé en 1997.
(avec Reuters et AFP) Le Figaro
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