Le FN aime le Donbass...

... cette zone de guerre dévastée, où se mêlent harmonieusement clans mafieux et soldats poutiniens.
Le Donbass, où pullulent les criminels de guerre, n'est pas vraiment le premier endroit où des gens sains d'esprit aimeraient se rendre (le FN n'est ni une organisation humanitaire, ni un organe de presse reconnu pour son honnêteté) . Mais, un peu comme comme les vautours qui aiment l'odeur de la mort,  les lepénistes aiment le Donbass . Oh, pas pour y vivre, qu'on se rassure. Ni pour soutenir la souveraineté territoriale de l'Ukraine. Cela donne d'ailleurs une idée de la cohérence et de l'honnêteté intellectuelle du parti faisant de la souveraineté des nations l'alpha et l'omega de sa politique. C'est simplement qu'au FN, outre le fait que sain d'esprit , on ne le soit pas, on aime se retrouver près de ceux qui vous financent. Et puis, sentir la proximité de ces zones où se sont déroulés tortures, enlèvements, meurtres, fuites massives de civils... tout cela, le FN aime bien.
Il est vrai qu'en matière de contestation de crimes de guerre, le FN a toujours été un spécialiste. Nul doute qu'il continuera sur sa lancée  lorsqu'il évoquera le Donbass.
Ah, mais j'y pense, on sait déjà ce que le FN dira : que ce sont les nazis de Kiev qui commettent des crimes de guerre dans le Donbass, et que les russes veulent en réalité sauver les gens des nazis (Méchancon très en phase avec Marine Lepenskaïa sur cette question) ... Il n'est qu'à voir les titres de Sputnik pour avoir une idée de ce que sera la ligne frontiste...

 Le Donbass, une destination de plus en plus courue au Front national

Dans les pays de l’ex-Union soviétique, la date du 9 mai est synonyme de « jour de la victoire » contre le nazisme, en 1945. C’est ce jour-là que le député du Gard Gilbert Collard (Rassemblement Bleu Marine, RBM) pourrait effectuer sa première visite dans la région séparatiste du Donbass, dans l’est de l’Ukraine. Si la date n’est pas encore confirmée, le principe du voyage, lui, est arrêté. Le déplacement s’effectuera « à titre personnel », précise l’élu mariniste, et n’engagera pas le Front national. Il n’empêche, la formation d’extrême droite est pour l’heure le seul parti français dont des représentants se rendent dans la région, en proie depuis deux ans à des velléités sécessionnistes alimentées par la Russie, qui ont conduit à une guerre puis à un conflit larvé de plus ou moins basse intensité.

M. Collard avait déjà prévu de se rendre sur place, en janvier, aux côtés de Jacques Clostermann, l’un des représentants du RBM. Le député avait fait faux bond à la dernière minute et laissé son comparse effectuer le déplacement sans lui. « C’est une visite d’homme d’Etat que j’avais organisée pour lui, regrette M. Clostermann. Je m’étais dit qu’il remplacerait la haute voix de Bernard-Henri Lévy. » Partie remise au mois de mai, donc.
L’ancien avocat ne sera pas le premier responsable frontiste à prendre le chemin de Donetsk, qui nécessite de passer par le territoire russe. Le député européen Jean-Luc Schaffhauser (RBM) s’était déjà rendu dans le Donbass en tant qu’« observateur » des élections organisées...

 Le Monde

NOTES : 

- De plus en plus de de cas de tortures et d'exécutions sommaires par des milices des "Républiques" de ‪#‎Donetsk‬ et de ‪#‎Louhansk‬ -> Source KHPG

- 04/03/2016 : le precessus de paix toujours dans l'impasse. (La Croix)

- Le Donbass, comme la Crimée vivait en paix avant que Poutine, le financier du FN, ne prononce son discours relatif au "secours" que porteraient les russes aux "russophones ukrainiens" (comme si tous les ukrainiens n'étaient pas russophones...) menacés par les "nazis de Kiev" (se souvenir de la photo de la Crimée, qui si elle ne devenait pas russe, deviendrait nazie !)

- Les accusations de crimes de guerre existent dans les deux camps. Cependant :
1/ les accusations à l'encontre des ukrainiens "sont exagérées, notamment pas les autorités russes, pour servir la guerre de propagande qui se mène en parallèle". Amnesty
2/ les combattants "pro-russes" sont les premiers à avoir été accusés de crime de guerre (Le Monde). Hélas, l'engrenage était lancé.
3/ La Russie "entretient le conflit" de par son "ingérence directe" et le soutien qu'elle apporte aux séparatistes, en leur livrant des armes notamment ( Amnesty) ; elle aggrave les crimes des séparatistes

- Remarquer l'honnêteté des médias ukrainiens, qui relaient les déclarations d'Amnesty international (Exemple : UAcrisis ).  A comparer avec les "médias" russes -sputnik ou autre- dont le but principal est de désinformer, de dénigrer, de déformer, de mentir délibérément. Normal, puisque lesdits médias sont contrôlés par le nain botoxé.

- C'est une évidence, mais il faut le rappeler : c'est l'Ukraine qui est attaquée, pas la Russie. Le conflit se déroule sur le territoire de l'Ukraine, et pas en Russie. C'est bien Moscou et non Kiev qui est responsable de ce conflit. C'est Moscou qui attaque l'Ukraine, préalablement démilitarisé à la suite des traités signés notamment par la Russie ! On peut donc s'interroger quant à une hiérarchisation des crimes de guerre commis : des crimes commis contre des envahisseurs sont-ils plus ou moins condamnables que des crimes commis par des envahisseurs ? Pour avoir quelques éléments de réflexion, on pourra, par exemple, s'interroger sur la façon dont la résistance française agissait contre les envahisseurs allemands. Voir à ce sujet l'excellent film de Melville : 'L'armée des ombre'

- Le 8 septembre, l'Ukraine a saisi la Cour pénale internationale (CPI) concernant la situation dans le Donbass, en soumettant une déclaration aux termes de laquelle elle reconnaissait la compétence de la Cour pour les crimes présumés commis sur son territoire depuis le 20 février 2014. Le Parlement ukrainien n'avait cependant pas ratifié le Statut de Rome de la CPI à la fin de l'année.
Amnesty International 


- La destruction de l'avion de ligne de la Malaysia Airlines, abattu le 17 juillet 2014 au-dessus de l'est de l'Ukraine (298 morts), est un crime de guerre impliquant l'armée russe. Médiapart

- A Donesk, en exhibant les soldats ukrainiens capturés, les pro-russes violent, encore une fois,  la Convention de Genève.       La Croix

- Relire : le billet 'Cheval de Troie'