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samedi 1 mai 2021

Le problème, avec Renaud Camus...

... c'est qu'il lui arrive de raconter n'importe quoi. Oh, pas sur Le Grand remplacement, bien sûr. Pas sur l'islamisation de la France, pas sur la décivilisation ni sur la déculturation. Non, il a mille fois raisons. Du point de vue national, et même européen, je me sens proche, très proche même, de ses analyses. Mais alors, sur le plan géopolitique, c'est n'importe quoi, il faut bien le dire.

 Extrait du Journal de Renaud Camus :

il me semble que c’est épouvantable pour ce que cela dit de la situation culturelle, politique, idéologique, morale, policière, dans laquelle nous sommes plongés. Je ne vois guère que celle de l’Union soviétique des pires années qui lui soit comparable. Peut-on imaginer cela : que la mort sociale soit contagieuse, qu’elle puisse toucher la famille, les amis, les relations plus ou moins lointaines des criminels, des personnes qui ne sont en rien associées à leurs crimes ? Et dans la mesure où le criminel, en l’occurrence, c’est moi, mon crime, quel est-il ? Quel est l’épouvantable forfait qui me vaut non seulement d’être banni de partout, innommable, intouchable, pestiféré, mais même de risquer à tout moment de valoir le même sort à quiconque m’aurait un moment approché, aurait seulement prononcé mon nom ? Je n’ai tué personne, je n’ai violé personne, je n’ai témoigné aucune haine (malgré les assurances là-contre des tribunaux) ; je n’ai à aucun moment appelé à la moindre violence : bien au contraire j’en ai condamné mille fois, fermement, à titre préventif et a posteriori, les moindres manifestations. Tout juste ai-je écrit et pensé que si, par malheur, c’était là la seule alternative qui nous fût laissée, mieux valait la guerre que la soumission — d’autres dorment au Panthéon pour moins que ça.

 

Renaud Camus se trompe : il y a pire que la France (et pire que l'Union soviétique) , il y a le régime de Poutine l'actuelle Russie. De l'avis même d'un russe dont j'ai oublié le nom (on doit pouvoir trouver son interview sur Le Monde ou Le Figaro), qui a connu l'URSS et qui connait la Russie de Poutine, il y avait plus de liberté et moins de répression des opposants du temps de l'URSS. A ce que je sache, Renaud Camus, n'a pas été victime d'un empoisonnement, n'a pas fait de séjour en "camp de travail", on n'a pas persécuté sa famille, il peut écrire et être publié, il n'a pas été tué de 4 balles dans le dos. Eh bien, c'est ce qui arrive aux opposants dans ce merveilleux pays qu'est la Russie.

Renaud Camus, si attaché à l'in-nocence, est vraiment très indulgent avec le régime de Poutine (ce n'est certes pas son sujet de prédilection, mais tout de même). Bizarre, pour ne pas dire complètement contradictoire. Le régime de Poutine est très nocent (à moins de considérer que reprendre par la force armée un territoire donné - la Crimée en l'occurrence - ne soit pas nocent, que des assassinats d'opposants, de journalistes ne soit pas "nocent", que des crimes de guerre -et pas que- ne soit pas "nocent"). Mais le Renaud Camus de l'in-nocence est prêt à donner une prime, énorme, à la nocence. Ainsi, il est prêt à reconnaître la Crimée comme étant russe, affirmant qu'elle l'a été pendant deux siècles. Et alors ? D'une part, qu'est-ce que 2 siècles comparativement à plus de 2 millénaires d'histoire? D'autre part, ce territoire a été donné par la Russie à l'Ukraine (on ne l'a pas forcé!) ; puis cette possession a été ré-affirmée (ou au moins non contestée) par tous les successeurs de Kroutchev ... jusqu'à Poutine. Mais voilà ce que propose Renaud Camus : 

Autant de sornettes en si peu de lignes, là, je dois dire qu'ils ont fait fort au CNRE. L'Ukraine véritablement ukrainienne ? Pourquoi ? Il y aurait une Ukraine non ukrainienne ?

Pour ce qui est du "respect des frontières culturelles et historiques", on a vu mieux ! Ne parlons pas des frontières territoriales reconnues par tous les grands pays de la planète , Russie compris (avant Poutine). Je suppose que le très érudit Renaud Camus doit avoir une autre conception que moi du mot "respect". Quant à l'histoire et la culture, il me semble qu'il a en oublié quelques morceaux, qui sont justement de gros morceaux.

Alors rejoindre Renaud Camus ? Non, cent fois non !



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