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jeudi 11 février 2021

Le "tweet banquise" de Renaud Camus n'est pas une injure raciale

Poursuivi pour injure raciale, l’écrivain Renaud Camus est relaxé

L’écrivain de 74 ans, défenseur de la théorie du « grand remplacement », était jugé, mercredi 10 février, pour un tweet sur les Africains, assimilés à des migrants, des assistés, des délinquants et des pollueurs.

Renaud Camus avait estimé que ce n’était « qu’une plaisanterie ». Le militant de la théorie d’extrême droite du « grand remplacement » – le remplacement programmé des populations occidentales par l’immigration de populations étrangères venues principalement d’Afrique noire et du Maghreb – était jugé mercredi 10 février pour un tweet qui, il l’assurait n’avait « aucun caractère injurieux », juste une « dimension humoristique et caricaturale ». Le tribunal de Paris lui a donné raison, en dépit de son « manque d’empathie » mais au nom de la liberté d’expression, et a débouté les cinq associations antiracistes parties civiles, qui poursuivaient l’écrivain de 74 ans pour « injure publique en raison de l’origine, l’ethnie, la nation, la race ou la religion ».

Il avait publié sur Twitter, le 18 avril 2019, un message douteux : « Une boîte de préservatifs offerte en Afrique, c’est trois noyés de moins en Méditerranée, cent mille euros d’économies pour la CAF [Caisse d’allocations familiales], deux cellules de prison libérées et trois centimètres de banquise préservée. » Le parquet avait estimé à l’audience, le 25 novembre 2019, que les Africains étaient ainsi assimilés à des migrants, des assistées, des délinquants, des pollueurs, « ce qui les chosifiaient selon un procédé éprouvé d’une rhétorique raciste » à travers des propos totalement dépourvus d’humour et méprisants. La procureure avait réclamé quatre mois d’emprisonnement avec sursis et une amende de 5 000 euros.

Le tribunal a lui estimé au contraire qu’« aucun sens ni aucune portée ségrégationniste, discriminatoire, raciste ou raciale ne ressortent du propos incriminé ». Les juges rappellent dans un long développement que la liberté d’expression « vaut aussi pour les idées qui heurtent, choquent ou inquiètent l’État ou une fraction quelconque de la population ». Ils considèrent ainsi « que la caricature, la satire et la parodie, même délibérément provocantes et grossières, participent de la liberté d’expression (…) par une forme de commentaire social lequel, de par l’exagération et la déformation de la réalité qui le caractérise, vise naturellement à provoquer ».

« Style acide et décalé, voire cru, de l’écrivain »

Le jugement admet que le tweet est bien dirigé envers un groupe de personnes à raison de son origine, ou de son appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion, mais « pour avoir une origine géographique commune le groupe des personnes visées par leur seule origine africaine, n’est pas considéré en l’espèce à raison de l’essence des personnes qui s’y rattachent » et Renaud Camus n’impute à ce groupe « aucun fait précis susceptible d’un débat sur la preuve de sa vérité ».

Le Monde

 

 

 Conclusion : aidons l'Afrique, offrons lui des préservatifs

 



 


 

 

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