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mardi 29 avril 2014

Poutine contre la Russie / Путин против России , [+ Poutine contre l'Europe]



Poutine et les partis anti-européens
Les liens du Jobbik avec Moscou n'ont cessé de se renforcer, selon l'analyse publiée, sous le titre The Russian Connection, par le Political Capital Institute de Budapest. Moscou passe pour le principal mécène du parti de M. Vona, en vertu de ce que la « doctrine eurasienne » de M. Poutine, exposée en 2011 dans le quotidien russe Izvestia, appelle les « moyens actifs » pour soutenir les partis « amis » dans toute l'Europe. (voir Le Monde)
Trois remarques :
1/ Poutine mise sur l'éclatement de l'Europe, en finançant les partis dits nationalistes (qui se caractérisent souvent par leur caractère revanchards et expansionnistes, et surtout par leur positionnement anti-Europe) qui lui permettrait d'asseoir sa domination sur le continent et de contrôler d'autant plus aisément les territoires de l'ex-Union Soviétique. Il finance donc, de façon plus ou moins directe, des partis comme le Jobbik en Hongrie ou le FN en France.
2/ On dit que Poutine est très influencé par la pensée d'Alexandre Douguine. Il faut bien comprendre que ce Douguine n'incarne en rien une « 3e voie ». Il incarne avant tout la voie d'une « grande Russie » en tant que digne héritière de la Russie soviétique (teintée d'un nationalisme agressif) ; il n'est qu'à observer la carte correspondant à la « fédération eurasienne » qu'il promeut. Le couple Poutine-Douguine n'a aucune considération pour les pays bordant l'ouest de la Russie qui ont rejoint l'Europe, et pour certains l'OTAN. Le couple Poutine-Douguine ne n'a que faire de pays libres et identitaires. On peut considérer que le « projet » de Poutine incarne surtout la négation de ce qu'est l'Europe, c'est-à-dire la négation des identités des pays d'Europe.
Poutine doit comprendre que l'URSS, c'est terminé. Et s'il ne veut pas le comprendre, il doit être combattu violemment.
3/ Il existe deux sortes de nationalismes, l'un est détestable cependant que l'autre est respectable. Le nationalisme détestable est le nationalisme agressif et revanchard, expansif, dominateur et qui voit son voisin comme un potentiel ennemi. C'est celui qui nous est donné en spectacle par ce Poutine. L'autre courant "nationaliste", que le qualifierais plutôt d'identitaire, est à l'opposé du premier en cela qu'il considère ses voisins européens comme des partenaires ou des amis, plus ou moins bon certes, mais jamais des ennemis.



[concernant la vidéo ci-dessus, il peut être intéressant de constater que la version originale (ici) a été visionnée plus d' 1 million de fois sur YouTube, a priori par des russes, qu'elle est très commentée, et surtout que les avis sont très partagés. On est bien loin d'une unanimité pro-poutine, comme ont tendance à nous le dire nos médias. Sur YouTube en tous cas, plus de 3 russes sur 5 sont contre les agissements de Poutine en Ukraine]




Poutine = ennemi de l'Ukraine
Poutine = ennemi de la Russie
Poutine = ennemi de l'Europe 


 Diverses résistances aux séparatistes pro-russes

Les cosaques du Maïdan
Depuis le début de la contestation pro-russe dans l'est du pays ce week-end, la place Maïdan à Kiev renoue avec les grands rassemblements spontanés. Ces mêmes rassemblements avaient mené cet hiver au renversement du régime Ianoukovitch et à la mise en place du gouvernement provisoire pro-européen. Mais aujourd'hui les manifestants refusent de faire confiance aux nouvelles autorités, qu'ils trouvent trop passives face aux événements.
 Manifestation pro Maïdan contre le nouveau pouvoir à Kiev.La très grande faiblesse face aux bandes étrangères à l'est est pointée du doigt par les cosaques du Maïdan."Ou il fait son travail ou il dégage" ainsi parle un manifestant ukrainien à propos du gouvernement dans le cadre de l'opération "anti terroriste" qui ne terrorise personne.(ArteInfo)

 
Groupes locaux d'autodéfense
Kazbek, lui, pense qu'il serait plus intelligent de travailler à faire de l'Ukraine un pays « plus civilisé et moins corrompu ». Quand les miliciens de Sloviansk ont commencé à distribuer des armes à la population, il a décidé qu'il se battrait dans le camp d'en face, celui des « pro-ukrainiens ». « Ce n'est pas une question de nationalisme, dit-il. Il y a ici des Géorgiens, des juifs… Moi-même, je suis russe, mais je me vois comme un patriote ukrainien. C'est un choix de vie, celui de savoir dans quel pays on veut vivre. »
(...)
Le 17 mars, le président ukrainien par intérim, Olexandre Tourtchinov, a signé un décret autorisant la constitution de groupes de volontaires. En plus des formations de l'ouest du pays et de Kiev, qui n'ont pas déposé les armes depuis la révolution, d'autres bataillons, similaires à celui de Semion, se seraient formés.
(...)
« Jamais depuis l'indépendance il n'y a eu ici un tel niveau de haine », reconnaît, dans le camp des pro-ukrainiens, Viktor, un métallurgiste de Marioupol. Semion, son commandant, se fait pensif. « Dans le fond, eux et nous sommes semblables. Chaque camp se revendique patriote. Chaque camp dit défendre sa terre et croit que l'autre est manipulé. Alors que nous avons un ennemi commun bien plus terrible. Les prorusses hurlent contre Kiev, mais leur vrai ennemi, ce sont les élites locales corrompues. Le nôtre aussi. »







VUE de POLOGNE
L'Europe devrait écouter davantage les pays d'Europe de l'Est, qui ont une bien meilleure connaissance de la Russie que ceux d'Europe de l'ouest.
Exemple avec la Pologne

"Mais que racontez-vous ?" s'est irrité Jean-Claude Juncker, ex-Premier ministre du Luxembourg et candidat du Parti populaire européen (PEE) au poste de chef de la Commission européenne, alors que j'étais en train de l'interroger. J'ai fait ensuite une remarque sur l'inefficacité des sanctions contre le Kremlin, car la Russie et ses habitants étaient capables de survivre aux pires crises. Mais Juncker a considéré que c'était des balivernes. "Poutine sait ce qui l'attend", a-t-il expliqué, décrivant les conséquences désastreuses qui allaient frapper l'économie russe.
Aussitôt, il a ajouté qu'on devait faire une gradation dans les sanctions, afin de pouvoir avant toute chose parler avec la Russie. Il s'est irrité quand je lui ai dit qu'un adversaire aussi indécis devait passer pour un faible aux yeux du président Poutine. Après dix minutes de conversation, notre interview a été interrompue.
Bruxelles en panne de think tank
Le fait qu'un probable futur "chef du gouvernement européen" puisse parler de la plus grande crise depuis deux décennies en utilisant des formules toutes faites ne présage rien de bon. Or, parmi les politiciens européens, Juncker n'est guère une exception. Nombreux parmi eux avaient du mal à imaginer que la Russie, qu'ils avaient tant protégée des sanctions trop sévères, ait pu ne pas respecter les promesses faites à Genève après l'annexion de la Crimée.
Pourtant, le comportement du Kremlin était prévisible. Pendant les dernières années de la guerre froide, il y eut plusieurs centres de recherche spécialisés dans le bloc de l'Est. Aujourd'hui, à Bruxelles, on chercherait en vain un think tank qui s'intéresse à la Russie. Le Centre d'études orientales de Varsovie est probablement la seule institution digne de ce nom, mais, malheureusement, elle n'a pas les moyens d'ouvrir une antenne à Bruxelles.
Il faut ressortir la bonne vieille "soviétologie"
En revanche, les experts de la Russie ne manquent pas dans les médias occidentaux. Les lobbyistes travaillant pour les entreprises qui gagnent une fortune en faisant des affaires avec le Kremlin conseillent aujourd'hui des politiciens occidentaux.
Sans un soutien des vrais spécialistes, il ne nous resterait que des slogans du type : "Désescalade [du conflit en Ukraine]". C'est pourquoi, il faut d'urgence fonder un centre spécialisé dans la problématique russe – et sur les autres pays voisins –, pour que les politiciens européens soient mieux informés sur ce qui se passe au Kremlin et dans la population russe.
La politique de la Russie est devenue dangereuse pour l'Europe et pour le monde, une autre guerre froide est en marche. Il faut revenir aux bonnes méthodes et récolter les informations sur son adversaire. Ressortir la bonne vielle "soviétologie", la rafraîchir et s'en servir.
(Courrier international) + (courrier international2)

Opinion : les idiots utiles de Poutine :
Depuis les Lumières et Voltaire, l'Europe perpétue la tradition d'une amitié avec la Russie, explique l'éditiorialiste polonais Slawomir Sierakowski, dans les pages du quotidien américain New York Times. Le fondateur de la revue Krytyka Polityczna, marqué très à gauche, rappelle qu'au siècle dernier, plusieurs intellectuels européens, Pablo Neruda, André Gide, Jean-Paul Sartre, entre autres, ont ont joué le rôle de ce que Lénine a décrit comme des "idiots utiles". Aujourd'hui le flambaux a été repris par certains éditorialistes et politiciens, et en particulier des hommes politiques allemands, comme l'ancien chancelier Helmut Schmidt, déckare Sierakowski.

"Qu'est-ce qu'il les pousse à faire ça ? Est-ce un pacifisme mal compris ? Une poussée de remords pour les crimes de guerres commis contre les Russes pendant la guerre ?",
s'interroge Sierakowski. "Ils ont bien sûr le droit d'exprimer leur opinion. Mais en le faisant ainsi, ils font grand tort à ce qu'ont défendu les gouvernements successifs de l'Allemagne d'après-guerre, ainsi qu'à l'engagement démocratique et le droit à l'autodétermination des peuples : tout ce que M. Poutine combat aujourd'hui."

Soutenant la Russie et pointant du doit les 'fantômes fascistes" en Ukraine, souligne le même Sierakowski, ces "idiots utiles" se rangent non seulement du côté de l'autocrate au pouvoir au Kremlin, mais aussi de toute l'extrême-doite européenne.
Iwona Ostapkowicz






Les relations entre l'armée française et les polonais au sein d'une base de l'OTAN : 
La France a répondu présente à l'appel de l'Otan pour renforcer la présence occidentale dans les pays de l'est de l'Europe membres de l'Alliance. Elle a ainsi accordé le déploiement de chasseurs et d'une centaine d'hommes à Malbork, dans le nord de la Pologne. L'armée de l'air française va participer à l'entraînement des aviateurs polonais et assurera à la demande de l'Otan des missions de police du ciel au-dessus de la mer Baltique. Les Français viennent de découvrir la base aérienne sur laquelle ils vont travailler durant quatre mois. Les premiers chasseurs Rafale arriveront ce lundi.
Avec notre envoyé spécial à Malbork,
Le déploiement s’est fait en quelques jours seulement : un vol d’Airbus, deux rotations d’avions-cargos C130. Hier, samedi après-midi, des containers de missiles air-air (MICA) étaient soigneusement déchargés. Toute la logistique tient dans un coin du hangar. Les militaires français ont pris le strict minimum et les Polonais ont prêté leur matériel.
« On emporte juste ce qui est nécessaire pour accueillir déjà les avions, explique le commandant Pierre Lou, le chef technique Rafale. Et voilà, ils nous proposent un tracteur de piste, le courant alternatif pour l'avion. Ils nous proposent quand même un certain nombre de choses qui nous évitent d'avoir à emporter du gros matériel. On est venus il y a quinze jours, le hangar était très bien. On leur avait juste demandé de passer un coup de balai dans certains coins. Finalement ils l'ont repeint, ils l'ont complètement nettoyé, c'est extraordinaire ».
Les aviateurs français doivent rester quatre mois à Malbork. Dès mardi prochain, ils s’entraîneront avec les pilotes des MiG polonais. Mais les Français pourront aussi participer à des missions de police du ciel au-dessus de la mer Baltique à la demande l’Otan. « On est à une centaine de kilomètres de Kaliningrad et on est à environ 200 kilomètres des premiers Etats baltes, précise le chef du détachement, le lieutenant-colonel Yann Malard. On est actuellement une soixantaine, on va encore avoir un peu plus de personnel qui va arriver très prochainement ».
Tout doit être prêt. Les Rafale arrivent demain lundi. Et il reste encore à installer un réseau informatique sur la partie de la base qui a été attribuée aux Français.
La base de Malbork
La base réservée aux Français est un ruban gris posé au milieu d’une immense plaine jaune et verte. Ils sont accueillis au sein de la 22e base aérienne tactique de l’armée de l’air polonaise. Une base de MiG-29, ancien avion standard du pacte de Varsovie aujourd’hui équipé de systèmes de communications occidentaux. Même chose pour les infrastructures totalement rénovées ces dix dernières années.
Les Français vont évoluer dans un univers « otanien » qu’ils connaissent bien et les Polonais font tout pour leur simplifier la tâche, comme l’explique le lieutenant Florian, chef du détachement chargé de la protection : « C'est des gens qui sont prêts à tout donner pour nous mettre à l'aise, ils sont prêts à se plier en quatre ».
Un accueil chaleureux salué par tout le monde, mais Malbork n’a pas échappé à la mode de l’externalisation des tâches en vigueur dans toutes les armées européennes. « La sécurité est sous-traitée par une société civile, explique le lieutenant Florian. On est dans un pays allié. Maintenant, ce n'est pas la France, donc on a des systèmes sensibles français à protéger. C'est de la lutte contre l'espionnage. On est en permanence en train de protéger ces systèmes-là ».
Ce dimanche, aucun commando de l’air français n’était visible armé dans l’enceinte de la base, mais deux chiens policiers montent la garde près du futur hangar destiné aux Rafale.


VUE de BULGARIE
La Bulgarie se sent-elle menacée par la crise ukrainienne?
Oui et nous le serions encore davantage si nous n'avions pas rejoint l'Alliance atlantique (Otan) en 2004 et l'Union européenne (UE) en 2007. Je ne remercierais jamais assez tous ceux qui ont oeuvré pour ce choix civilisationnel, lequel constitue le fondement de notre sécurité. Car, c'est vrai, je ne me fais plus aucune illusion sur la Russie d'aujourd'hui. 
Qu'entendez-vous par-là?
Le Kremlin a changé de méthode : nous sommes témoins d'une nouvelle politique, plus nationaliste et agressive, dans ce que, à l'époque soviétique, on appelait "l'étranger proche" de l'URSS. Il s'agit d'une stratégie délibérée de déstabilisation : au début la Crimée puis, selon le même scénario, le sud-est de l'Ukraine. A qui le tour? La Moldavie? Les Balkans? Savez vous que depuis le début de la crise ukrainienne, pas une seule nuit ne se passe sans que la chasse bulgare ne décolle pour aller intercepter des avions russes qui effectuent des vols hostiles au dessus de la Mer Noire? En deux mois, nos avions de chasse, qui agissent dans le cadre du programme Air policing de l'Otan, ont effectué autant de vols d'urgence qu'au cours des vingt dernières années. Est-ce cela la nouvelle normalité? Est-ce cela l'Europe que nous avons tant voulu? 
Autrefois présentée comme la "XVIe République de l'URSS", la Bulgarie demeure très russophile: la classe politique locale est d'ailleurs réservée sur les sanctions à imposer à Moscou, notamment à cause de la dépendance énergétique de la Bulgarie vis-à-vis des hydrocarbures russes...
C'est vrai, la Bulgarie est russophile. Mais, en quoi aimer la culture, la musique et la littérature russe justifie-t-il l'invasion de la Crimée? Ecoutez, nous sommes surtout et avant tout un pays pro-européen. Or le projet russe est anti-européen par son essence, par ses valeurs, par sa vision du monde et de la société. N'oublions pas que, en Russie, l'Union eurasienne, chère à Vladimir Poutine, est présentée comme un grand projet "allant de Lisbonne à Vladivostok" et qu'il exclut et nie l'UE en tant que telle. 
Voilà pourquoi je suis étonné par les réactions de nombreux hommes politique bulgares lorsqu'ils affirment que nous ne devrions jamais nous opposer à la Russie. Ont-ils oublié que nous sommes membres de l'UE? Que nous appartenons à une famille et que nous devons défendre les valeurs de cette famille qui sont, entre autres, la tolérance et l'Etat de droit. Quant au gaz, il ne devrait être qu'une marchandise, non pas une arme. 
Plus généralement, en Bulgarie comme en Europe, je vois aujourd'hui deux façons de faire de la politique face à la Russie : il y a ceux qui sont animés par des intérêts et ceux qui sont attachés à des valeurs. Mais de quels intérêts peut-on parler lorsque d'un côté on respecte la loi et de l'autre non? 
L'Europe est-elle suffisamment ferme face au Kremlin?
Non. L'Europe est un exemple pour le monde entier, par son humanisme et son développement démocratique, notamment à l'Est du continent. Et c'est exactement ce qui est remis en cause par la crise ukrainienne. Car il ne s'agit pas uniquement de l'Ukraine mais de la survie même de l'UE. Si nous cédons aujourd'hui, notre Union ne sera pas seulement déstabilisée mais aussi délégitimée comme modèle démocratique aux yeux de tous ceux qui rêvent d'y adhérer un jour - je pense notamment à nos voisins des Balkans qui ont connu les guerres et le nettoyage ethnique. Ne les décevons pas! 
Le pire cauchemar serait que les Européens du sud-est soient de nouveau relégués au rang d'habitants de seconde zone, de périphérie de l'Europe. Ce serait un retour au XIXè siècle. Or c'est exactement ce que souhaite le Kremlin. N'oublions pas que toutes les guerres européennes ont commencé à cause de le confrontation des intérêts des grandes puissances dans cette fameuse périphérie. Il faut que nous montrions, nous Européens, que nous avons appris les leçons du passé. Ce ne sont pas les grandes puissances qui doivent décider du sort de l'Ukraine, mais les Ukrainiens eux-mêmes. Et cela à l'occasion d'élections libres et honnêtes et -pourquoi pas- en organisant un référendum sur l'intégrité territoriale du pays. (L'Express)



GORBATCHEV

Le 17/03/2014, la Voie de la Russie, organe de propagande russe comme son nom l'indique, a titré : « Gorbatchev salue le rattachement de la Crimée à la Russie »
Pourtant, le 14/03/2014, Le Figaro écrivait :
L'ancien président soviétique Mikhaïl Gorbatchev a refusé de défendre la "réunification" de la Russie et de la Crimée auprès des Occidentaux, et a appelé à arrêter "l'escalade" qui mène selon lui à une nouvelle guerre froide, dans une lettre publiée aujourd'hui. "Le plus important est d'arrêter l'escalade dangereuse, de trouver une solution qui satisfasse les citoyens de l'Ukraine et de la Russie, d'empêcher une nouvelle guerre froide", a écrit le prix Nobel de la Paix dans cette lettre publiée par le quotidien Komsomolskaïa Pravda.
Noter que Gorbatchev est en ce moment très mal vu en Russie (pour faire bref, le pouvoir le considère comme un traître). La réciproque est vraie : dans cet entretien de 2011, Gorbatchev montre tout le "bien" qu'il pense de la Russie poutinisée. 

Gorbatchev : "J'ai honte pour la Russie" (Nouvel Obs)

L'ancien dirigeant soviétique dénonce la classe dirigeante russe "dépravée" et appelle à une renaissance du projet démocratique.
Le dernier dirigeant soviétique Mikhaïl Gorbatchev a vertement critiqué, mercredi 16 février, une Russie aux élites "dépravées" où la vie politique se résume à une "imitation", disant avoir "honte" de son pays près de vingt ans après la fin de la perestroïka qu'il avait lancée.
Dans un long entretien accordé au journal d'opposition Novaïa Gazeta dont il est l'un des actionnaires, Mikhaïl Gorbatchev, qui fêtera ses 80 ans le 2 mars, a notamment raconté que le chef adjoint de l'administration du Kremlin, Vladislav Sourkov, considéré comme le principal "idéologue" du pouvoir russe, l'a empêché de créer un parti social-démocrate.
"J'avais l'intention avec mes amis de créer un parti. Quand Sourkov l'a appris, il m'a demandé 'ça vous sert à quoi ? De toute façon, nous n'enregistrerons pas votre parti'", a-t-il révélé.
Riches et dépravés
 "La classe dirigeante se conduit de manière révoltante. Ils sont riches et dépravés. Leur idéal c'est [Roman] Abramovitch", milliardaire, propriétaire du club de football londonien Chelsea, de yachts et de villas luxueuses, estime Mikhaïl Gorbatchev.
"Je méprise cet idéal. J'ai honte de cette riche débauche. J'ai honte pour nous et pour le pays", a ajouté le père de la perestroïka, processus de libéralisation entamé en URSS dans la deuxième moitié des années 1980, et qui a pris fin avec la chute du régime soviétique en 1991.
Critiquant la suppression de l'élection des gouverneurs par Vladimir Poutine, ex-président et actuel Premier ministre, et l'absence de liberté d'expression sur les télévisions nationales, Mikhaïl Gorbatchev a dénoncé une "imitation" de vie politique en Russie.
Autoritarisme
 "Le président [Dmitri Medvedev] et Vladimir Vladimirovitch [Poutine] font de leur mieux, mais ce qui se passe dans le pays ressemble de plus en plus à une imitation. Au lieu de prendre des mesures concrètes [...] ils rendent absurdes les lois électorales", a-t-il dit.
Alors que le président Medvedev prône une modernisation de la Russie, Mikhaïl Gorbatchev a estimé que l'un des principaux obstacles, la fuite des cerveaux, s'expliquait par les carences démocratiques. "La vie normale est liée à la démocratie, quand le pouvoir est contrôlé, et non pas avec l'autoritarisme qui contrôle les gens et leurs libertés", a-t-il souligné.
"S'il y a une renaissance du projet démocratique, les gens cesseront d'émigrer et reviendront" s'ils ne "dépendent plus du tsar, du Premier ministre", a-t-il poursuivi. Vladimir Poutine reste considéré par beaucoup d'observateurs comme le véritable homme fort du pays.
"Inacceptable"
"La politique actuelle, où l'on use de tous les moyens pour se maintenir au pouvoir, est inacceptable", a conclu l'ancien président soviétique, qui avait été contraint de quitter le pouvoir fin 1991.
Mikhaïl Gorbatchev a par ailleurs annoncé dans cette interview qu'il fêterait son anniversaire à Moscou le 2 mars. Une soirée de gala sera également organisée à Londres au Royal Albert Hall le 30 mars. Les recettes du concert auquel participeront notamment Sharon Stone, Bryan Ferry et The Scorpions iront au centre du traitement de la leucémie des enfants créé par son épouse Raïssa décédée d'un cancer en 1999.
Mikhaïl Gorbatchev a aussi révélé dans l'entretien que Raïssa avait très mal vécu le putsch de 1991 qui avait miné sa santé : elle a eu une congestion cérébrale et une hémorragie dans les deux yeux.
Après leur retour à Moscou après le putsch raté, "je ne suis pas allé à la Place de la liberté où l'on m'attendait. Cela fait 20 ans qu'on me le reproche. J'étais avec elle", a-t-il confié.
Elle a ensuite brûlé "les 52 lettres que je lui avais écrites, des lettres de notre jeunesse" pour protéger leur vie privée de "l'intrusion des étrangers".
 

 

MAJ 05/05/2014 :
Au centre de Saint Peteresbourg, des gens brûlent des pneus pour manifester leur soutien à l'Ukraine :














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