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dimanche 18 mai 2014

Éléments de réflexion avant les élections européennes

Éléments de réflexion avant les élections européennes qui consacreront sans doute le FN premier parti de France.

Lâcheté, courage, cynisme
Avant de voter pour telle ou telle liste, il peut être utile de rappeler :
Que la crise en ukraine nous concerne tous, en tant qu'Européens, et que la déstabilisation du continent est un risque très minoré par M Hollande, qui à l'image de son action politique, fait preuve d'une grande faiblesse à l'égard de M Poutine.
Que Chamberlain et Daladier ne sont pas restés dans l'histoire comme de grands diplomates pacificateurs mais comme de lâches incompétents. Et que la faiblesse des gouvernants de l'UE n'est pas sans rappeler la lâcheté et l'incompétence desdits diplomates.
Que les menteurs et les traitres n'ont jamais été des personnages admirés de la civilisation européenne.
Que le FN est bien un parti de menteurs(1) et de traîtres(2). Qu'en outre, le parti « aux mains propres » ne cache pas son admiration pour le régime très assassin et très corrompu de M Poutine. Que ses cercles de réflexion sont financés par la mafia russe(3)
Que par conséquent le FN doit être considéré comme un ennemi, et combattu violemment, y compris par ceux qui ont pu voter pour lui par le passé.

(1)
Les mensonges du FN sont nombreux. Quelques exemples :
Des Prix Nobel d'économie (Joseph Stiglitz, Alartya Sen) sont souvent cités à tort par Le Pen pour justifier ses théories économiques [La déclaration des deux Prix Nobel n’a laissé planer aucun doute sur leur position: "Nous nous prononçons fermement pour une Europe plus unie, avec une intégration politique à la clé. L’union monétaire devrait aller de pair avec l’union fiscale et l’union bancaire: nous espérons voir apparaître ces deux unions en temps utile. Bien que nous pensons qu’instituer une union monétaire sans intégration bancaire, fiscale et finalement politique, soit une erreur économique, nous restons fermement pro-européens, et non anti-européens, puisque nous désirons bien plus qu’une simple union monétaire."] : ici
Chauprade qui compare les ukrainiens à des islamistes terroristes (voir ici), 
et qui légitime le référendum en Crimée (voir ici).
Depuis, on a appris que la Russie avait utilisé « la désinformation systématique » (source : ONU voir ici) ; qu'en réalité 15% de la population (et non pas 97%) a voté favorablement pour le rattachement (ici); que l'ONU s'alarme de la situation des droits de l'homme dans l'est et en Crimée (intimidations, tortures, assassinats...) : voir ici ou ici
L'éminence, grise nous dit-on, du FN n'hésite pas, non plus, à bidonner son CV : voir ici
Parlons ici d'état d'esprit  plutôt que de mensonge : il y a des priorités dans la vie... Sitôt élus, deux maires FN s'octroient une augmentation de leurs indemnités (ici)
(2)
Eh oui, la droiture ne fait pas ou plus partie des valeurs du FN. Je renvoie à la lettre de son ex-allié Svoboda : ici
Il est assez cocasse que le « parti aux mains propres » s'empresse de proclamer son admiration au parti le plus pourri du continent européen, le parti de M Poutine, ce dernier le lui rendant bien d'ailleurs en arrosant ses amis de son argent sale.
(3)
Entre le micro-parti Jeanne, et les cercles de réflexion tels feu-ProRussiaTV ou Réalpolitik (fondé par Chauprade), le financement de ce qui tourne autour du FN est loin d'être « propre ». Voir par exemple  ici et ici



Changement de peuple, liberté, démocratie
On pourra aussi rappeler :

Que le combat contre le changement de peuple ne doit pas se faire au prix de la liberté.
« Qu'un peuple prêt à sacrifier un peu de liberté pour un peu de sécurité ne mérite ni l'une ni l'autre, et finit par perdre les deux » (B. Franklin)
Que « la démocratie est le pire des régimes à l'exception de tous les autres » (Chuchill) .
Que nos dirigeants devraient se le rappeler lorsqu'ils passent outre le résultat d'un référendum pour imposer leurs désidératas, comme ils devraient se rappeler ce que le peuple ukrainien a fait d'un pouvoir qui les méprisait.

Qu'une démocratie même imparfaite nous autorise à rejeter un parti dont l'action s'inscrit contre les intérêts du peuple ; que c'est ce qui se passe en France.
Qu'un pouvoir assassin et corrompu, même élu, peut et doit être renversé par le peuple ; que c'est ce qui s'est passé en Ukraine. Qu'un tel peuple doit être admiré et soutenu par les autres peuples, et non pas méprisé ou dénigré.

Que la question de la liberté et des valeurs de l'Europe est au coeur de la crise Ukrainienne.



Démocratie / FN (encore)
On pourra se rappeler, encore,...
Que l'on n'est pas obligé de croire M Depardieu lorsqu'il prétend que Poutine (qui a commis tant de crimes) est un grand démocrate.
Que, par exemple, le référendum en Crimée suite au coup de force militaire de Poutine est un modèle de farce démocratique. Que pour s'en convaincre, on pourra comparer les conditions dans lesquelles s'est déroulé ledit référendum [observateurs triés sur le volet (Chauprade a été gracieusement invité), journalistes indépendants exclus, enlèvements, menaces, intimidations...] aux conditions dans lesquelles tente de se dérouler l'élection présidentielle [élections ouvertes aux observateurs internationaux y compris russes, tout citoyen pouvant être observateur ; campagne organisée sur plusieurs semaines, débats contradictoires...].
Que le FN comme M Depardieu considère que la démocratie à la mode Russe est admirable. Que si c'est ce modèle qu'il veut appliquer en France, alors, désormais [et même s'il pose de bonnes questions et propose quelques solutions], ce parti devient l'ennemi à abattre.

Europe / UE / Russie
Et enfin, se rappeler...
Que la crise en Ukraine devrait provoquer une profonde réflexion, au niveau européen, sur nos forces armées, sur nos politiques énergétiques, sur les valeurs de l'Europe, sur les implications du non-respect des frontières. Mais le courage et l'intelligence semblent avoir déserté les nations de l'UE.
Que Poutine ne finance pas le FN et les partis anti-UE pour les beaux yeux de Marine Le Pen ni parce qu'il est le défenseur d'une Europe européenne, mais parce qu'il espère, en faisant éclater l'UE, déstabiliser l'Europe et ainsi assoir la domination de la Russie (et de son « modèle » autocratique et criminel) sur le continent.
Qu'autrement dit, la Russie applique la vieille recette du "diviser pour mieux régner" en misant sur quelques idiots utiles, c'est-à-dire les partis voulant « casser » l'UE ; qu'une Europe divisée ne sera en rien profitable aux pays de l'UE mais sera très profitable à la « Grande Russie » rêvée par les nostalgiques de l'ex-URSS et les « nouveaux » nationalistes revanchards et agressifs envers les pays voisins.
Que ces derniers sont surtout des imposteurs de la cause identitaire européenne. voir ici et ici
Que la Russie de M Poutine ne représente en rien le « rempart » d'une Europe chrétienne contre l'islam (que le « choc » des civilisations de Chauprade est une vaste fumisterie). Que parmi les représentants de la chrétienté, Poutine n'est soutenu que par les orthodoxes russes. Que les représentants orthodoxes d'Ukraine sont très fermement opposés aux agissements russes, et à leurs « frères » russes. Qu'il n'existe donc pas du tout un front chrétien uni face à un islam qui n'a rien à voir dans la crise ukrainienne.
Qu'il existe une différence entre europhobes et eurosceptiques. Les premiers regroupent les partis d'extrême droite (FN en France, Parti pour la Liberté aux Pays-Bas, Jobbik en Hongrie...) et les partis d'extrême gauche (Front de Gauche en France, Syriza en Grèce...). Ceux-là rejettent en bloc l'UE. Les seconds (Parti conservateur britannique, Parti démocratique civique tchèque, certains identitaires en France...) s'opposent à la manière dont l'Europe se construit.



Quelques logiques de votes :
1 Le vote pour continuer dans la voie d'une Europe non-européenne (remise en cause des identités ethniques, sexuelles, culturelles, religieuses ; recours à l'immigration extra-européenne, Europe des banquiers, etc...). Le PS et EELV, grosso modo, sont dans cette logique.
2 Le vote pour une Europe qui change de direction (qui pourrait être, idéalement, une évolution d'une UE vers une Confédération européenne), sans forcément déconstruire ce qui a été construit (monnaie, institutions, liberté de circulation intra-communautaire...) : changer ce qui doit l'être depuis l'intérieur et s'appuyer sur des construction plus concrètes (exemples : une « armé européenne » pour « remplacer » l'OTAN, un « SMIC » européen, grands programmes de l' « énergie »...). Exemple de partis s'inscrivant dans cette logique : parti de l'In-nocence (gros problème : il est « muet » quant à la crise en Ukraine, et n'est présent que dans une région, le sud-ouest) ; le MoDEM (problème : trop mou quant au problème du changement de peuple. Point fort : courage à soutenir l'Ukraine, malgré les pressions et manipulations les plus diverses). Faute de mieux, il reste le parti le plus utile (ses députés feront quelque chose. C'est toujours mieux que de voter pour des gens qui seront absents au Parlement (mais pas absents pour toucher les primes...)
3 Le vote anti-UE (FN, Front de Gauche...). Pour le FN : volonté de sortir de l'UE et volonté d'un retour à « une France d'avant », avec ses frontières et sa monnaie. Compte tenu du fait que le monde d'aujourd'hui n'est plus « le monde d'avant », est-ce la bonne solution ? Il paraît que le FN est le parti qui serait le plus efficace pour s'opposer à l'immigration. Rappelons que le FN est favorable à « l'assimilation » (alternative purement sémantique pour éviter de dire « intégration » comme les autres partis), au métissage donc.



Bref,
Choisir entre une UE très imparfaite (c'est le moins que l'on puisse dire) et un « modèle FN » incarné par la politique de Poutine (voir ici), c'est un peu choisir entre Charybde et Scylla.
Le premier reste préférable.


Pierre Aron

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