Rechercher dans ce blog

vendredi 11 juillet 2014

Les amis de Merdine Le Pen, Chauprade, De Benoist, Moreau, Juvin, Le Gallou, Latsa, Faye, Vial, Soral, Mbala Mbala, Mélanchon, etc etc etc

J'ai posté précédemment un exemple de tortures infligés à des officiers ukrainiens par des terroristes pro-russes, et un exemple d'agissement de « soldats » ou mercenaires russes en Tchétchénie.
Aujourd'hui, je reçois un mail d'un de mes contacts en Ukraine, originaire de Lugansk, et qui a fui l'est pour se réfugier à Kiev.
Un morceau de son message (que je traduis) :

(…) A Lugansk les choses sont très mauvaises. Les troupes de Poutine font pression sur les gens pour les maintenir en état de peur constante. Les gens sont terrifiés car il y a beaucoup de disparitions, et la police retrouve beaucoup de cadavres dans la rivière. Il y a des choses terribles qui se passent ici, dont les gens n'ont aucune idée en Europe. Et personne dans le monde ne peut rien faire contre la Russie car la Russie a le gaz, le pétrole, la bombe atomique. Tous les jours, je suis inquiète pour mon frère et mon père qui se trouvent à Lugansk.

Aujourd'hui, je lis aussi dans Amnesty international les témoignages d'hommes et de femmes enlevés et torturés par les terroristes séparatistes. Et cela coïncide avec ce que me dit mon contact, et avec les nombreux articles et nombreuses vidéos provenant de sources très diverses. Les méthodes des mercenaires pro-russes correspondent, aussi, à celles qu'avait décrites la journaliste russe Anna Politovskaïa (assassinée, sans que les commanditaires aient été retrouvés...). A ce propos, je ne peux que conseiller un des livres de cette femme courageuse, qui a payé par la mort le prix de ses enquêtes, de la liberté d'opinion et de la liberté d'expression. Pour qui n'aime pas lire mais s'intéresse au "système poutine", je recommande deux très bons documentaires en DVD : ici et  ici .
Ce genre de livre (ou de dvd) nous changera des écrits très lourds, très ennuyeux, très policés et très propagandistes de soi-disant « spécialistes » français qui, bien que n'arpentant que les salons de milliardaires corrompus, ne se gênent le moins du monde pour nous asséner de leur doigt vengeur leur « vérité » Kremlinisée ! (un « ministère de la vérité » sera-t-il créé lorsque Marine Le Pen parviendra au pouvoir ? Ou peut-être un « ministère de la propagande » ?) . Je veux bien sûr parler de l'éminence grise-brune-rouge du FN Chauprade, patron à ses heures perdues du site Réalpolitik, et des quelques illuminés de son équipe, au premier rang desquels Xavier Moreau, qui, sans doute très oisif suite à la fermeture de son site ProRussiaTV, vient de pondre un bouquin à la gloire de son maître Poutine (inutile de donner le lien. On tombe dessus tout de suite sur des sites comme Réalpolitik, Polémia, ou Amazon...). Ce qui est bien avec les écrits des laquais français de Poutine,  c'est que l'on peut avoir un aperçu des méthodes qu'utiliseraient Merdine Le Pen et sa clique une fois au pouvoir.

Bref, bref, bref. J'en viens au sujet qui nous intéresse : les agissements des amis de Marine Le Pen dans l'est de l'Ukraine. Voici donc quelques témoignages complets, diffusés sur la site Amnesty International, site financé comme chacun sait (je devance un peu les commentaires des LePénisto-poutinolâtres que l'on verra sur tous la quasi-totalité des forums du web ; ça fait gagner du temps...) par l'Empire Américano-libéralo-sionisto-maçonnique (j'oublie peut-être quelques chose...)






Ukraine. «Il m’a tranché la nuque avec le couteau»


« J’étais défigurée – il m’a donné des coups de poing au visage, il essayait de me frapper partout, je me protégeais avec mes mains... J’étais blottie dans un coin, en boule, les mains autour des genoux. Il était énervé parce que j’essayais de me protéger. Il est sorti et est revenu avec un couteau. » (Hanna, militante pro-ukrainienne de Donetsk) 
Hanna, militante pro-ukrainiene, a raconté à Amnesty International comment elle avait été enlevée par des hommes armés à Donetsk en mai. © Amnesty International
 
Le matin du 27 mai, Hanna se trouvait dans son appartement de Donetsk, une ville située dans l’est de l’Ukraine, lorsque quelqu’un a frappé à la porte. Quand son petit ami Feodor a ouvert, sept hommes armés portant des cagoules et des treillis de camouflage ont fait irruption dans l’appartement. Ils ont dit qu’ils appartenaient à la République populaire de Donetsk, le groupe séparatiste pro-russe qui avait pris le pouvoir dans la ville peu de temps auparavant.

C’est ainsi qu’a commencé un terrifiant calvaire de six jours pour cette militante pro-ukrainienne âgée de 30 ans. Elle avait participé à des manifestations en apportant une aide médicale et en portant les premiers secours aux manifestants blessés lors d’affrontements.

Quand les hommes qui fouillaient son appartement ont trouvé un drapeau ukrainien et des tracts pro-Kiev, Hanna a su qu’elle aurait des problèmes. Avec Feodor, ils ont été forcés à descendre les escaliers, ont eu les yeux bandés et ont été jetés dans une voiture qui attendait. Ils ont été conduits au service du contrôle de la criminalité pour y être interrogés.

Hanna explique qu’elle était détenue dans un petit sous-sol où elle a été soumise à un interrogatoire mené par un homme d’âge moyen. Elle a été accusée d’être membre d’un groupe d’extrême-droite. Ses ravisseurs ont cherché sur elle des tatouages représentant les nombres 38 ou 39, associés à des groupes fascistes.

« Ce sont des suppositions absurdes... Cette situation était épouvantable. Comment une personne peut-elle être détenue sur la base d’accusations injustifiées ? C’est le monde à l’envers. »

Hanna dit avoir été interrogée au sujet des manifestations de l’Euromaïdan et de sa participation, et explique qu’on lui a demandé des détails sur des journalistes et des militants de la société civile. Son refus de coopérer a eu des conséquences terribles.

« Ils ont dit : "tu vas tout nous dire – si tu ne le fais pas, tu ne seras pas libérée. Et même si tu le fais, tu ne vas pas forcément sortir d’ici". »

La jeune femme, petite, frêle et réservée, nous a raconté son histoire avec nervosité dans un local de stockage miteux situé au rez-de-chaussée de l’hôpital local de Kiev. Elle s’est réfugiée dans la capitale après sa libération et aide maintenant à distribuer du matériel médical et à secourir les autres personnes qui fuient la violence de l’est de l’Ukraine. Les étagères sont remplies de matériel médical – des médicaments et des bandages – qui proviennent tous de dons destinés à aider ceux qui, comme elle, sont arrivés avec des blessures dues à des actes de torture commis par des groupes armés dans l’est de l’Ukraine.

Quand nous lui avons demandé ce qui lui était arrivé, elle a regardé par terre avec incrédulité. Elle nous a dit qu’au bout d’une demi-heure, l’homme qui l’interrogeait a commencé à devenir violent.

« J’étais défigurée – il m’a donné des coups de poing au visage, il essayait de me frapper partout, je me protégeais avec mes mains... J’étais blottie dans un coin, en boule, les mains autour des genoux. Il était énervé parce que j’essayais de me protéger. Il est sorti et est revenu avec un couteau. »

Hanna nous a montré ses cicatrices dans le cou, sur les bras et les jambes, où elle a été coupée avec ce couteau : elle a une blessure au genou, l’index de sa main droite est toujours enveloppé dans un gros pansement avec une attelle en plastique. Elle décrit comment, alors qu’elle essayait de se protéger, la peau de son doigt a été tranchée par la lame du couteau, « en la pelant comme une orange ».

« J’étais sous le choc, donc je n’ai pas ressenti la douleur, mais je regardais ces coupures et j’avais l’impression que ce n’était pas moi. C’était terrible. Vos propres compatriotes qui vous interrogent avec une telle cruauté. J’étais perdue, j’étais si inquiète, j’ai cru que c’était la fin... Je pensais qu’ils allaient peut-être me tuer... À la fin de l’interrogatoire, [il a dit] « maintenant, fais tes prières – je vais te tuer", puis il m’a tranché la [nuque] avec le couteau. »

En plus de la douleur atroce causée par son violent passage à tabac, Hanna explique qu’elle a également dû subir les humiliations de son interrogateur, qui essayait de l’anéantir moralement. Il lui a fait écrire un slogan pro-russe sur le mur, avec son propre sang.

« Il a dit : écris avec ton sang sur le mur "j’aime Donbass", et si tu n’arrives pas à le faire, si tu n’as plus de sang, je te tuerai. J’avais une plaie ouverte avec la peau qui pendait, donc j’ai pris le sang de cette blessure et j’ai écrit sur le mur avec ma main gauche... Quand quelqu’un braque une arme sur toi et te dit "je vais te tuer", et que tu ne peux rien faire, tu penses que c’est ce qui va arriver. »

Hanna dit que le calvaire de sa torture a pris fin à la suite d’un ordre venant d’un supérieur hiérarchique. Elle a été détenue pendant six autres jours avant d’être envoyée dans la ville de Dnipropetrovsk dans le cadre d’un « échange de prisonniers ». Avant de partir, elle a été autorisée à appeler ses parents.

« Je voulais juste rentrer chez moi, reprendre ma vie normale et me dire que ce n’était qu’un cauchemar... J’étais très perturbée parce que je n’avais pas vu ma famille. Ils nous ont laissé téléphoner, donc je les ai appelés et je leur ai dit que j’étais en vie, et que j’allais partir... Bien sûr, je voulais rentrer chez moi, mais je n’ai pas pu. »

Depuis, Hanna n’a toujours pas vu ses parents. Elle essaie de reconstruire sa vie, mais son avenir, comme celui de l’Ukraine, est plus qu’incertain.

/FIN.                                     Amnesty










Sasha, victime de torture en Ukraine : "Ils m'ont dit qu'ils allaient me tuer"

Sasha a la peau jaunâtre sur tout le front et autour des yeux, et une croûte récente sur la tempe. Ses plaies sont en voie de cicatrisation. Dix jours avant notre rencontre, le jeune homme âgé de 19 ans était à peine reconnaissable : son visage était enflé, contusionné, la peau tirée. Après avoir été enlevé et torturé, Sasha estime avoir de la chance d'être en vie.

PRIS POUR CIBLE PAR LES GROUPES ARMÉS SÉPARATISTES

Sasha faisait partie d'une « équipe d'autodéfense » qui se rassemblait pour protéger les militants pro-ukrainiens pendant les affrontements avec les contre-manifestants hostiles à Kiev dans les rues de Louhansk. Il ne fait aucun doute que c'est la raison pour laquelle il a été pris pour cible.

Mais quand il est arrivé, son ami n'était pas là. Un groupe d'hommes armés a alors surgi de voitures qui étaient garés dans la rue, en tirant des coups de feu en l'air et en criant à Sasha de s'allonger par terre.

J'ai d'abord essayé de m'enfuir, j'étais sous le choc, a t-il expliqué. Je ne comprenais pas ce qui se passait et je ne savais pas qui étaient ces gens. J'ai commencé à courir mais ils ont tiré en direction de mes jambes. Je me suis allongé au sol parce que je ne pouvais fuir nulle part. Ensuite, ils ont commencé à me frapper à la tête avec des armes. Ils m'ont donné des coups de pied et de poings, m'ont menotté et m'ont emmené jusqu'à la voiture. »

TORTURÉ SANS RÉPIT PENDANT 24 HEURES

On lui a bandé les yeux et il a été conduit jusqu'aux locaux des services de sécurité ukrainiens, occupés par le groupe armé. Il a été interrogé sur son rôle dans les manifestations. Ses ravisseurs lui ont demandé les adresses d'autres militants et des détails sur l'armée ukrainienne. Ils l'ont même accusé d'être à la solde de l'Amérique.

 Ils étaient nombreux, d'abord ils ont commencé à me donner des coups de poing. Ils m'ont frappé au visage... Au niveau des bras et des jambes. Ils ne s'en sont pas cachés ; ils m'ont dit qu'ils allaient me tuer. Après une demi-heure, 40 minutes, on ne ressent plus la douleur. J'ai commencé à défaillir, j'ai perdu connaissance », nous a t-il raconté.

Sasha a expliqué que lorsqu'il s'est évanoui, il a été jeté dans un sous-sol. Dès qu'il reprenait connaissance, il était reconduit en haut pour être à nouveau interrogé. À chaque fois, l'intensité des tortures augmentait.

Il a expliqué avoir été passé à tabac avec tout ce que ses ravisseurs pouvaient trouver, notamment une chaise, avoir été fouetté avec des tuyaux en plastique et étranglé. Il a affirmé qu'ils ont attaché des câbles à ses poignets pour l'électrocuter. Il nous a ensuite montré une croûte profonde à l'intérieur de sa cuisse, qui forme un trou d'un ou deux centimètres.

 Ils ont pris les cigarettes, ils les écrasaient sur ma jambe, et puis [ils] en ont écrasé une autre dans ce trou... Comment peuvent-ils faire ça à des gens ? Ce n'est pas normal », a t-il déploré en montrant sa plaie qui cicatrisait.

Sasha raconte avoir été torturé à de nombreuses reprises pendant 24 heures, et emmené au deuxième étage une douzaine de fois. Finalement, il a à nouveau été jeté au sous-sol.

SIMULACRE D'EXÉCUTION

 J'étais allongé au sous-sol quand la porte s'est ouverte et qu'un homme m'a mis un pistolet sur la tempe en me disant d'aller directement dans le couloir – et de ne rien dire. Alors que je marchais dans le couloir, les hommes armés qui étaient là m'ont dit : "adieu – ils vont te tuer" », a-t-il raconté.

« Je n'ai pensé qu'à une seule [chose] : je vais mourir pour rien. Je ne vais pas mourir en héros de l'Ukraine, je ne vais pas mourir pour quelque chose que j'ai fait – je vais mourir pour rien. »

Mais ils n'ont pas tué Sasha. Grâce au réseau d'amis de la famille, son père a pris contact avec ses ravisseurs. Il avait trois heures pour trouver 60 000 dollars afin de sauver son fils.

Sasha a été emmené dans un bâtiment désaffecté, qui se trouvait dans un parc. On lui a dit de s'asseoir sur le rebord d'une fenêtre et de ne pas bouger, sinon il serait tué par un tireur embusqué. C'est là que son père l'a trouvé. Il l'a immédiatement conduit à la gare pour emmener Sacha à Kiev. 

APRÈS AVOIR VÉCU L'HORREUR, LA COLÈRE

Sasha partage désormais une chambre avec sa mère dans la banlieue de la capitale, dans un immeuble délabré. Il cherche désespérément du travail, non seulement pour payer son loyer, mais aussi pour rembourser sa famille et ses amis qui ont payé la rançon.

Rien ne peut justifier les passages à tabac et les autres actes de torture dont a été victime Sasha pendant son enlèvement. Ce qui est affligeant, ce n'est pas seulement la perte matérielle, mais la façon dont son calvaire a renforcé sa détermination. Il y a de la colère dans ses yeux quand on lui demande comment il voit son avenir.

 Je retournerai à Louhansk – et je continuerai la guerre », a-t-il affirmé.












Ukraine : des centaines d’enlèvements et des actes de tortures

Nous avons recueilli des informations choquantes et convaincantes selon lesquelles des militants, des manifestants et des journalistes ont été sauvagement battus et soumis à d'autres actes de torture dans l'est de l'Ukraine ces trois derniers mois.
Notre équipe de chercheurs s'est rendue à Kiev et dans le sud-est de l'Ukraine ces dernières semaines afin d'obtenir des renseignements sur des enlèvements et des actes de torture imputés à des groupes armés séparatistes et aux forces pro-Kiev.
Notre nouveau rapport Abductions and Torture in Eastern Ukraine fait état des enlèvements et actes de torture auxquelles des militants, des manifestants et des journalistes ont été soumis dans l'est de l'Ukraine ces trois derniers mois. Le temps est venu de faire le point sur ce qui s'est passé et de mettre fin à ces pratiques odieuses.

DES CENTAINES D'ENLÈVEMENTS

L'essentiel des enlèvements sont attribués aux séparatistes armés, et les victimes sont souvent soumises à des passages à tabac et à des actes de torture à vous retourner l'estomac. Il semble également que les forces pro-Kiev soient responsables d'abus, en nombre plus restreint.
Il n'existe pas de chiffres complets ou fiables sur le nombre d'enlèvements, mais le ministère ukrainien de l'Intérieur a fait état de près de 500 cas entre avril et juin 2014. La mission de surveillance des droits de l'homme des Nations unies en Ukraine a enregistré 222 cas d'enlèvement au cours des trois derniers mois.
Nous avons également rencontré plusieurs comités ad hoc ayant recueilli des informations sur la multiplication des enlèvements. Notre quipe de chercheurs a obtenu une liste de plus de 100 civils retenus captifs. Des allégations de torture ont été faites dans la majorité des cas.
Des enlèvements ont eu lieu à travers l'est de l'Ukraine, dans les régions de Donetsk et de Louhansk. Figurent parmi les victimes non seulement des policiers, des soldats et des représentants locaux des autorités, mais également des journalistes, des politiciens, des militants, des membres de commissions électorales et des hommes d'affaires.
Maintenant que les forces pro-Kiev ont commencé à reprendre le contrôle de Sloviansk, Kramatorsk et de diverses autres zones de l'est de l'Ukraine, des captifs sont relâchés presque chaque jour tandis qu'un nombre croissant de nouveaux cas choquants émergent. Il est temps que ceux-ci soient méticuleusement répertoriés, que les responsables présumés soient traduits en justice et que les victimes obtiennent réparation »
Denis Krivosheev
Directeur adjoint du programme Europe et Asie centrale d'Amnesty International.

LES MILITANTS PRO-UKRAINE PRIS POUR CIBLE

Hanna, une militante pro-Ukraine, nous a expliqué qu'elle a été enlevée par des hommes armés dans la ville de Donetsk (est du pays) le 27 mai. Elle a été retenue captive pendant six jours avant d'être relâchée dans le cadre d'un échange de prisonniers. Elle nous a décrit l'interrogatoire brutal qu'elle a subi.
« Il m'a fracassé le visage à coups de poing, il essayait de me frapper partout, je me protégeais avec les mains [...] j'étais recroquevillée dans un coin, roulée en boule avec les mains autour des genoux. Ça le mettait en colère que j'essaie de me protéger. Il est sorti et est revenu avec un couteau. »
Hanna nous a montré les cicatrices laissées par la lame sur son cou, ses bras et ses jambes : son tortionnaire lui a mis un coup de couteau dans le genou, et son index droit reste recouvert d'un bandage dans une attelle en plastique.
Elle a également expliqué que son interrogateur lui a fait écrire un slogan séparatiste sur le mur avec son propre sang.

OBJECTIFS : SEMER LA TERREUR ET DEMANDER DES RANÇONS

Si la plupart des enlèvements semblent avoir une motivation politique, il apparaît clairement que les enlèvements et les actes de torture sont utilisés par les groupes armés pour répandre la peur et contrôler les populations locales. Certains ravisseurs demandent par ailleurs une rançon.
Sasha, 19 ans, militant pro-Ukraine, a fui à Kiev après avoir été enlevé par des séparatistes qui l'avaient menacé d'une arme à Louhansk. Il a dit avoir été frappé à de multiples reprises sur une période de 24 heures.
« Ils m'ont mis des coups de poing, frappé avec une chaise, avec tout ce qui leur tombait sous la main. Ils m'ont écrasé des cigarettes sur la jambe et m'ont administré des décharges électriques. Ça a duré tellement longtemps que je ne sentais plus rien, j'ai perdu connaissance », a-t-il dit à Amnesty International.
Il a finalement été relâché après que son père a payé une rançon d'environ 44 000 euros.

LES ABUS COMMIS PAR LES FORCES PRO-KIEV

Si la grande majorité des allégations d'enlèvement et d'actes de torture concernent les groupes séparatistes pro-Russie, les forces pro-Kiev, y compris les groupes d'autodéfense, ont également soumis des captifs à des mauvais traitements.
Notre équipe de chercheurs s'est rendue de Kiev à la ville portuaire de Marioupol, dans le sud-est du pays, qui a « changé de mains » deux fois au cours des deux derniers mois.
Le 13 juin, les forces ukrainiennes ont repris le contrôle de cette ville à un groupe armé, l’autoproclamée République populaire de Donetsk.
Un représentant local du gouvernement à Marioupol, qui a souhaité garder l'anonymat, nous a dit qu'il avait entendu un combattant séparatiste capturé hurler de douleur aux mains des forces pro-Kiev qui essayaient semble-t-il de lui arracher des informations sur les séparatistes.
Dans un autre cas, Vladislav Alexandrovitch, un garçon de 16 ans, a été enlevé après avoir mis en ligne des séquences vidéo montrant des opérations des forces de sécurité à Marioupol le 25 juin 2014.
Dans une vidéo rendue publique après la libération de l'adolescent, le 27 juin, on peut voir celui-ci assis derrière un homme masqué en tenue de camouflage. L'homme a une main posée sur la tête de Vladislav et menace de représailles le jeune homme et « tous les autres » qui mettent en danger l'unité de l'Ukraine.
Dans un entretien vidéo diffusé par la suite, Vladislav dit avoir été torturé, avoir reçu des coups de crosse dans le dos et des coups de poing, et été forcé à écrire une « déclaration au peuple d'Ukraine » et à crier des slogans nationalistes pro-Ukraine.
À Marioupol, nous n'avons vu de policiers et de soldats nulle part. Il y avait une absence totale d'autorité et de sécurité, et la crainte des représailles, des enlèvements et de la torture se répandait parmi la population »
Denis Krivosheev
La multiplication des enlèvements et des actes de torture que nous observons en Ukraine est condamnable. Toutes les parties à ce conflit armé doivent relâcher immédiatement et sans condition les captifs se trouvant encore en détention illégale, et veiller à ce qu'ils soient protégés contre la torture et les autres formes de mauvais traitements jusqu'à leur libération.
Nous demandons au gouvernement ukrainien de créer un registre, unique et régulièrement mis à jour, des enlèvements signalés, et d'enquêter de manière approfondie et impartiale toutes les allégations de recours abusif à la force, de mauvais traitements et de torture.














Ukraine : un militant enlevé, torturé et « crucifié »

L'enlèvement et la torture du militant d'opposition ukrainien Dimitri Boulatov est un acte barbare qui doit faire l'objet d'une enquête immédiate.
Les autorités ukrainiennes doivent immédiatement ouvrir une enquête sur ce qui est arrivé à Dimitri Boulatov et traduire en justice les auteurs de cet acte barbare contre l'un des principaux organisateurs du mouvement de protestation.
Dimitri Boulatov n'est pas le seul membre du mouvement de protestation Euromaïdan à avoir subi un tel sort. Plusieurs autres cas similaires ont été signalés, dont celui de Youri Verbiski qui, malheureusement, n'a pas survécu.

Disparition et torture pour intimider

Dimitri Boulatov avait disparu dans la soirée du 22 janvier 2014. Il est l'un des principaux organisateurs et participants des rassemblements Automaïdan – des convois de voitures qui se rendent aux manifestations d'Euromaïdan organisées à Kiev depuis novembre 2013.
Dimitri Boulatov raconte avoir été battu, torturé et crucifié pendant les huit jours qui ont suivi son enlèvement. Maintenu les yeux bandés pendant de longues périodes et très peu nourri, il a été interrogé par des hommes à l'accent russe qui voulaient savoir qui finançait ses activités.
Jeudi 30 janvier, par une température glaciale, il a été abandonné dans une forêt à la périphérie de Kiev, condamné à mourir de froid. Il se trouve maintenant à l'hôpital, où il est soigné pour ses blessures.
Quand ses ravisseurs l'ont jeté d'une voiture le matin du 30 janvier, il a réussi à marcher jusqu'au village le plus proche, où il a pu trouver un abri et appeler des amis.
Couvert de sang, de coupures et d'ecchymoses, les vêtements maculés, il a raconté son calvaire : « J'ai été crucifié. Ils m'ont percé les mains. Ils m'ont coupé l'oreille. Ils m'ont lacéré le visage. Il n'y a pas une partie de mon corps qui soit intacte. Vous pouvez le constater par vous-même. Mais, Dieu merci, je suis vivant. »













Voir aussi :

Ukraine : derrière la guerre, l'explosion de la torture et des exactions (Le Monde)

Dans l'Est de l'Ukraine, le récit des survivants des geôles prorusses (Le Monde)

Une rançon de 60 000 dollars (Le Point)
Anna a été échangée contre des pro-russes retenus par les forces loyalistes, mais Sacha, un autre militant pro-Kiev dans la région voisine de Lougansk, a été libéré après que son père eut versé une rançon de 60 000 dollars. Ce militant de 19 ans, membre des unités d'autodéfense pro-ukrainiennes, s'est enfui à Kiev après avoir été retenu en otage et torturé par des séparatistes à Lougansk. "Ils me frappaient à coups de poing, avec une chaise, ils éteignaient leurs cigarettes sur ma jambe et m'électrocutaient. Cela a duré si longtemps que j'ai fini par ne plus rien sentir, j'ai perdu connaissance", a-t-il raconté.
"J'étais allongé par terre dans une cave, l'un des tortionnaires a mis le pistolet contre ma tête et m'a ordonné de marcher dans un corridor où des hommes armés me disaient adieu, ils vont te tuer", a-t-il raconté. Son père l'a récupéré dans un immeuble abandonné après avoir versé une rançon de 60 000 dollars. Sacha a aussitôt pris le train pour Kiev sans avoir le temps de changer ses vêtements ensanglantés. "J'ai tout perdu. Je dois trouver un travail pour payer la location de l'appartement à Kiev et rendre l'argent à ceux qui l'ont prêté à ma famille", raconte-t-il.












2 commentaires:

  1. (C'est Boreas - difficile de me connecter pour commenter, d'où mon identifiant abracadabrant...)

    J'avoue que parfois, je trouvais que vous y alliez un peu fort avec certains, mais vu l'évolution des choses, je suis obligé de reconnaître que vous aviez raison.

    Polémia (Le Gallou, Blot) relaient désormais carrément des publications de chez Meyssan :

    http://www.polemia.com/discours-de-la-guerre-et-double-pensee-lexemple-de-la-syrie/

    Sinon, il est dommage que votre blog ne permette pas de commenter facilement vos billets.

    Vous serait-il possible d'aménager cela, comme l'a fait Symmaque ( http://cestpassecretcestdisret.blogspot.fr ) pour que les lecteurs disposent du choix "Nom/URL" dans la liste des options de commentaire ?

    RépondreSupprimer
  2. Merci pour votre commentaire (malgré les désagréments d'une connexion difficile...). Vous avez raison ; il faut que je m'occupe d'aménager ça dès que possible...

    RépondreSupprimer