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dimanche 1 février 2015

Dégénérés, et ripoux...

Les magouilleurs du parti à la-tête-haute-et-aux-mainx-propres continuent à faire parler d'eux. Après les récentes petites affaires avec les banques mafieuses russes, après la condamnation pour escroquerie de l'ex trésorier du micro-parti de Mme Le Pen, après l'enquête visant le très juteux micro- parti Jeanne pour "Blanchiment en bande organisée", voici la mise en examen du dirigeant du micro-parti de Mme Le Pen. 
Après 48 heures de garde à vue, Frédéric Chatillon, un très proche de Marine Le Pen, a aussitôt été mis en examen pour «faux et usage de faux», «escroquerie», «abus de biens sociaux», et «blanchiment d'abus de biens sociaux».
Le système français n'étant pas encore le système russe rêvé par Madame Le Pen (et par les extrémistes de gauche comme  M Mélanchon en France ou M Aléxis Tsípras en Grèce), les magouilles des pourris peuvent encore être mises à jour, portées au grand public par une presse libre, et jugées par une justice qui n'est pas aux ordres de la famille Le Pen.



Le fondateur de la société Riwal, un prestataire important du Front national, a été mis en examen pour «faux et usage de faux», «escroquerie», «abus de biens sociaux», et «blanchiment d'abus de biens sociaux». Marine Le Pen continue de le défendre.
Frédéric Chatillon a été mis en examen, vendredi dernier, pour «faux et usage de faux», «escroquerie», «abus de biens sociaux» et «blanchiment d'abus de biens sociaux», selon les informations du Monde. Cet homme de l'ombre âgé de 46 ans est un rouage essentiel du Front national.
La société dont il est le fondateur, Riwal, a été chargée de livrer le matériel de campagne aux candidats aux élections cantonales de 2011 et aux législatives de 2012. Marine Le Pen a elle même eu recours à ses services pour la dernière élection présidentielle.
La justice s'intéresse au rôle joué par Riwal au côté de Jeanne, le microparti de Marine Le Pen. Celui-ci proposait des prêts d'argent aux candidats FN. Les intérêts étant intégrés aux comptes de campagne, remboursés par l'État. Dans le même temps, le même microparti demandait aux candidats FN de lui acheter un «kit de campagne» composé d'affiches, de tracts realisés par... Riwal et facturé à un prix souvent jugé élevé par les entreprises du secteur. Là encore, le kit était remboursé par l'État aux candidats qui atteignaient le score nécessaire. Permettant ainsi à Jeanne «de se constituer un trésor de guerre», assure l'Obs. «La procédure semble mettre en cause le circuit entre Jeanne et le FN et la manière dont sont confectionnées et financées les campagnes», confirme Wallerand de Saint Just, le trésorier du FN contacté par Le Scan. L'élu conteste toutefois que les prix des fameux kits soient plus elevés que les prix du marché.

10 millions d'euros détournés?

C'est ce rôle trouble du microparti qui a attiré les suspicsions des magistrats Renaud van Ruymbeke et Aude Buresi. Selon Le Monde, «la justice estime à 10 millions d'euros l'argent détourné par Riwal et Jeanne pour le financement des campagnes frontistes de 2012».
Interrogé par le quotidien, la présidente du Front national esquive: «Frédéric Chatillon n'est ni président de Jeanne, ni du FN. Il va pouvoir répondre aux questions et savoir ce qu'on lui reproche, Une mise en examen, ce n'est pas une condamnation». Marine Le Pen se demande si «le but de tout cela n'est pas de (la) salir.»
«Aucun élément ne me permet de lui retirer ma confiance», ajoute Marine Le Pen, qui a connu Frédéric Chatillon, à l'époque leader de la formation d'extrême droite GUD, à la faculté de droit d'Assas.







L'ami de vingt ans de MLP

C'est un ami de vingt ans de Marine Le Pen. Elle et Frédéric Chatillon se sont rencontrés sur les bancs de la faculté d'Assas, à Paris, au début des années 1990. La future dirigeante du FN y étudie le droit dans l'optique de devenir avocate. Lui aussi étudiant, Frédéric Chatillon développe à côté de ses cours des activités syndicales et politiques: en 1991, il prend la tête du GUD, syndicat étudiant d'extrême droite, qu'il va marquer de son empreinte. À l'époque, la guerre bat son plein en Yougoslavie, certains militants du syndicat partent combattre aux côtés des nationalistes croates. D'autres s'engagent contre l'implantation de Disneyland en Île-de-France. À Paris, lors d'une manifestation, ils crient: «Eurodisney-territoire occupé! Sionistes assassins, américains complice!» La ligne politique du GUD prend un tournant anti-sioniste, que son leader, Frédéric Chatillon, assume: en 1993, le syndicat étudiant sort une affiche où un rat noir, symbolisant les gudards, est revêtu d'un keffieh palestinien et tient dans la main un lance-pierre. Au-dessus, un slogan: «À Paris comme à Gaza, Intifada!» À la tribune d'un congrès, Chatillon défend son idée et vante le «respect pour ces guerriers de 18 ans qui construisent l'indépendance de leur pays à coups de pierres»(1).
Deux ans plus tard, en 1995, Frédéric Chatillon fonde, avec d'anciens du GUD, Riwal, une société de communication. Aux municipales, le FN vient de remporter trois villes. Parmi elles Marignane, qui confie à Riwal la réalisation de son journal municipal. Le parti frontiste va devenir au fil du temps, en plus de la fondation Brigitte Bardot et de diverses entreprises de l'industrie agro-alimentaire, un important client de Riwal. Ses qualités professionnelles sont très appréciées au sein du parti, pour lequel il réalise des prestations lors de plusieurs campagnes (cantonales, législatives, présidentielle). Il y a quatre ans, pendant la campagne interne, qui oppose Bruno Gollnisch à Marine Le Pen pour prendre la présidence du parti, il s'occupe des documents de campagne de son amie de fac (2).

«Des petits défauts sans rapport avec ses qualités»

Wallerand de Saint-Just, cadre et avocat du FN, le décrit comme un homme «d'une honnêteté scrupuleuse». «Si nous n'avions pas un Frédéric Chatillon, les candidats feraient campagne dans des conditions difficiles. Il effectue un boulot de chien!» L'homme a réussi à se rendre indispensable. Le FN ayant perdu en 2008 son traditionnel imprimeur, Ferdinand Le Rachinel, suite à un différent financier, il arrive à combler ce manque essentiel pour un parti. «Frédéric Chatillon a acquis une technicité et une confiance auprès d'une dizaine d'imprimeurs et de transporteurs, poursuit Wallerand de Saint-Just. Les petits défauts qu'on lui reprochent ne valent rien par rapport à ses qualités.»
«Les petits défauts», dont parle le trésorier du FN sont les influences politiques du patron de Riwal. Certains lui prêtent toujours un ascendant sur le GUD, refondé en 2010. «En fait, c'est l'inverse, explique un cadre du milieu nationaliste. Les nouveaux gudards vont le voir pour se donner une crédibilité et de l'importance. Avec sa vie professionnelle, il a sans doute autre chose à faire.» Du GUD, il a cependant gardé la ligne nationaliste-révolutionnaire (une position géopolitique pro-arabe et anti-atlantiste, une vision politique anti-capitaliste et anti-communiste). À Paris, il fréquente le bar de Serge Ayoub, Le Local, figure de l'extrême droite parisienne. Proche du régime syrien de Bachar el-Assad, il effectue des voyages à Damas. On l'y retrouve notamment en 2006, posant aux côtés de Dieudonné, d'Alain Soral ou encore de Thierry Meyssan.
Quelques années plus tard, il monte InfoSyrie, site de «ré-information» qui vante la politique du régime face aux rebelles de l'Armée syrienne libre et aux islamistes. Selon Mediapart, il est visé pendant plus d'un an par une enquête pour des transfert de fonds suspects de la Syrie vers la société Riwal, mais sans provoquer de suites judiciaires. On le dit également proche du Hezbollah libanais.
Côté personnel, Frédéric Chatillon est marié à Marie d'Herbais, une amie de longue de date de Marine Le Pen, qui interroge chaque semaine Jean-Marie Le Pen dans son «journal de bord». Marine Le Pen, elle, le considère toujours comme son «ami» et estime, après sa mise en examen, «qu'aucun élément ne [lui] permet de lui retirer [sa] confiance».









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