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dimanche 1 février 2015

Moscou lance une (nouvelle) offensive médiatique en France

Faire exploser l'UE : l'objectif très clair et très prévisible de la Russie.

Nul doute que les deux pays sur lesquels Poutine jettera ses milliards seront la France et la Grèce, facilement corruptibles du fait des crises identitaires et économiques dans lesquelles ils sont empêtrés.
Pour ce qui est de la France, voici donc, comme prévu, la propagande soviétique qui débarque en force.


La Russie a lancé le 29 janvier un site de propagande en langue française. Déjà disponible en anglais, allemand ou espagnol, Sputnik fait partie de l’arsenal du  Kremlin pour contrer l’information occidentale sur la crise ukrainienne.
Répondre à la propagande par la propagande. Depuis le début de la crise en Ukraine, le Kremlin tente de contrer l’information véhiculée par les médias occidentaux par un véritable arsenal de communication.
Dernier né de cette guerre d’information, le site d’information multimédia Sputnik, qui vient d’être lancée en France, le 29 janvier.
 « La machine à propagande russe a connu une véritable réorganisation depuis  la fin de l’année 2013, quand l’agence d’information Rossia Segodnia (La Russie aujourd’hui) a été créée» explique Tatiana Kastouéva-Jean, chercheuse à l’Ifri spécialiste de la Russie.
Réorganisation de l’arsenal russe
Cette agence dirigée par Dmitri Kisselev, le porte-parole du Kremlin et figure de proue de la propagande russe,  a rassemblé l’agence d’information RIA Novosti et la radio « Golos Rossii » (« La voix de Russie »), dont les contenus sont maintenant déclinés sur Sputnik.
>>Lire : La Bulgarie s’inquiète de la propagande pro-russe
La lettre de mission du nouveau site est très claire : « présenter au public français des avis diversifiés sur les dossiers internationaux »  et « confronter des points de vue alternatifs », détaille le site dans sa présentation.
Parmi les premiers articles mis en ligne, la ligne de communication prorusse saute aux yeux.  Les déclarations de responsables politiques internationaux en faveur de Moscou ont pignon sur rue, avec des articles comme Morales: la chaîne russe RT persécutée car elle dit la vérité ou encore Mistral: la France doit honorer le contrat avec la Russie (maire de Nice)
Guerre de la communication  
« Aujourd’hui, la Russie considère très clairement l’information comme un outil de guerre et investit massivement dans ces moyens de communication. Je ne serais pas surprise que d’autres relais de communication de ce type se développent en Europe » » explique Tatiana Kastouéva-Jean.
Sputnik a d’ailleurs pour ambition de se développer en 30 langues au cours de l’année 2015, alors que le site en propose aujourd’hui 7, dont quatre langues européennes (anglais,  allemand, espagnol, français, chinois, turc, kirghize et  abkhaze).
La France pays stratégique
L’arrivée en France de la plateforme de propagande n’est donc pas surprenante. « La France est considérée comme un pays où l’opinion publique est plutôt favorable à la Russie et les canaux d’influence entre les hommes politiques des deux pays sont nombreux » détaille la chercheuse de l’Ifri.
Autre facteur déterminant, la montée en puissance du parti d’extrême droite de Marine Le Pen, dont le discours pro-russe assumé, ouvre à Moscou l’oreille attentive d’une partie non-négligeable de la population française.
L’Europe à la peine
Face à la stratégie agressive de Moscou, la réponse européenne peine à s’organiser. Dans les anciens pays du bloc soviétique, cible privilégiée de la propagande russe, la mobilisation des pouvoirs publics est plus visible.
>>Lire : La Lettonie dénonce la propagande russe sur son territoire
La Lettonie, où vit la communauté russe la plus importante de l'UE a récemment annoncé le prochain lancement d’une chaîne TV en langue russe pour contrecarrer la propagande du Kremlin, avec le soutien de l'Union européenne.
« Mais il faudrait une véritable mobilisation de l’Union européenne pour s’adresser aux populations russophones, en Russie comme en Europe, car aujourd’hui l’UE est en train de perdre cette bataille de l’information » regrette  Tatiana Kastouéva-Jean.
>>Lire : La Commission remonte ses manches face à la propagande russe
 « Des inquiétudes ont été soulevées par différents acteurs concernant le (manque)  d'indépendance des médias en langue russe  au sein de l'UE et dans son voisinage » a expliqué la Commission européenne à EurActiv.
Mais l’indépendance des médias européens et  l’absence de mobilisation politique forte au niveau européen sur le sujet de l’information  publique rendent la riposte européenne timide. « L’Union européenne travaille déjà avec les médias – européen et étrangers  - afin d’assurer la diffusion d’une information objective et factuelle qui soit disponible en langues locales, y compris en russe » poursuit un porte-parole de la Commission. 

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