La Russie a connu Ivan le Terrible et Pierre le Grand. A-t-elle
maintenant Vladimir le Ridicule?
Les menées de Vladimir Poutine tétanisent l'opinion publique
mais la réalité est moins brillante. Regardons-là comme il le
faudrait.
Tout d'abord, il y a ces photos où on le voit torse nu, en
pantalon de treillis, chassant et pêchant au fond de la forêt
russe. Ce Rambo de la toundra, publicité pour une salle de
musculation de Rostov-sur-le-Don, est en réalité le Chef de l'Etat.
L'Ouest en est resté perplexe. Il a eu tort. Il aurait dû rire
franchement car c'est grotesque. Ou tragique: Mussolini aussi s'était
fait photographié torse nu sur une moissonneuse en 1938 dans le
Latium.
Il y a eu ensuite la partie de bonneteau constitutionnel de 2008
et 2012. Empêché de faire plus de deux mandats successifs de
Président de la Fédération de Russie, Poutine fait élire Medvedev
mais se fait nommer Premier ministre. En 2012, on change les cartes
de place: il redevient Président et Medvedev Premier ministre. Idi
Amin Dada n'aurait pas fait mieux. Les mêmes années, les Etats-Unis
élisent 2 fois Barack Obama, le premier président de couleur
américain: leur système politique évolue quand celui des Russes
régresse.
Puis, ce sont les raids de cosaques qui font si peur. Et
pourtant... l'Ossétie du Sud, en Géorgie, c'est la conquête d'un
petit pays peuplé de 70.000 habitants. La Crimée, terre russe (ou
tatar) s'il en fût jamais, en particulier la ville de Sébastopol,
serait revenue d'elle-même dans le giron de la Russie: elle avait
été rattachée de manière artificielle à l'Ukraine par
Khrouchtchev, avait proclamé son indépendance en 1992, etc. Inutile
d'y envoyer des troupes, de plus sans insigne, pour jouer à faire
croire, de manière lourde, que ce n'est pas l'armée russe. Puis,
c'est l'Ukraine. L'enjeu y était important pour la Russie. Il
s'agissait que ce grand pays (plus grand que la France et peuplé de
46 millions d'habitants) demeurât dans son orbite. L'échec est
total: il passe à l'Ouest. Une série de textes a été signée avec
l'Union européenne et son parlement est composé de pro-occidentaux.
Quant au Donbass séparatiste, tout le monde s'y enlise et la Russie
aussi: c'est un chancre dans son flan qui infecte sa vie
internationale.
Ainsi, au contraire de ce que répètent à l'envie les
commentateurs, le bilan de ces campagnes de Russie n'est pas brillant
pour le Kremlin: à l'actif, des confettis d'empire grappillés çà
et là ; au passif, le rétrécissement de sa zone d'influence par la
perte de l'Ukraine, la fin de toute réputation d'Etat de droit avec
une défiance en cascade des anciens satellites de l'URSS et une
catastrophe économique (le rouble s'effondre face au dollar et à
l'euro) due aux sanctions financières prises par l'Ouest, la fuite
des capitaux estimée en dizaines de milliards de dollars, etc. Un
symbole de cette sottise économique? L'embargo décidé par Poutine
sur les produits agricoles de l'Union européenne en direction de la
Russie: il en prive d'abord sa propre population. Il prétend se
retourner vers la Chine: on lui rappellera que la Russie est de
confession chrétienne orthodoxe, donc plus proche des mentalités de
l'Europe que de celles de l'Empire du Milieu, que la Chine souhaite
sans doute commercer plus avec des gens riches (ceux de l'Ouest)
qu'avec des miséreux et que sa surpopulation pourrait un jour
l'amener à revendiquer un 'Lebensraum' au nord du fleuve Amour.
Mais l'Ouest a peur de la Russie. Eh bien, l'Ouest a tort
Quelques chiffres 'macropolitiques' tout d'abord. La Russie, c'est
une population déclinante de quelques 146 millions d'habitants en
2014. En face, si l'on peut dire, il y a 506 millions d'Européens
dans un même Etat même si celui-ci n'est pas encore très
structuré. Il faut y ajouter 316 millions d'Américains, 36 millions
de Canadiens, 23 millions d'Australiens, 4 millions de Néo-Zélandais
et maintenant plus de 40 millions d'Ukrainiens... Le rapport est de
un à plus de 6 ; avec le Japon qui s'est associé aux Occidentaux
lors du récent sommet de Canberra, ce sont près de 130 autres
millions qui rejoignent la Grande coalition et qui, dans l'est très
lointain, prendraient à revers M.Poutine.
Et l'économie? En 2013, le PIB de la Russie est de 2118 milliards
de dollars américains, à peine plus que celui du Canada (1900
milliards)! Celui de la France est déjà nettement supérieur: 2739
milliards de dollars et, ajouté à celui de l'Allemagne (3600), le
rapport est de plus de six contre un. Si on complète avec celui des
Etats-Unis (16.724 milliards de dollars)... La Russie est un mendiant
qui agite sa sébile.
Et l'Armée russe? Ah, l'armée russe... elle perd toutes ses
guerres depuis 1945 (Afghanistan et première guerre de Tchétchénie)
ou a besoin de noyer ses tout petits ennemis dans un flot de blindés
et de sang comme lors la seconde guerre de Tchétchénie ou la
Géorgie. On n'entend d'elle que des histoires de conscrits tabassés
et/ou abrutis d'alcool. Les militaires formés selon les méthodes
russes ont été écrasés par ceux instruits à l'occidentale
(guerres israélo-arabes, campagnes conventionnelles au Koweit et en
Irak).
Mais la flotte russe? Elle n'a pas de traditions militaires. Le
dernier grand événement a été la bataille de Tsushima en 1905,
son Trafalgar contre les Japonais. Aujourd'hui, elle ne compte qu'un
seul porte-avions jaugeant 46.000 tonnes et embarquant 30 avions.
L'US Navy compte 13 porte-avions dont 9 à propulsion nucléaires qui
jaugent près 100.000 tonnes chacun et peuvent transporter une
centaine d'appareils. Il faut y ajouter 12 porte-hélicoptères
d'assaut. Les Russes, eux, nous achètent le 'Mistral'.
Il paraît que la Russie réarme. Eh bien, bon courage! Selon le
Stockholm International Peace Research Institute (SIPRI), les budgets
militaires pour 2014 seraient les suivants. Russie: 87,7 milliards de
dollars. France: 61,2 et Allemagne: 48,8. Ainsi, la somme des
dépenses militaires du couple franco-allemand dépasse-t-elle les
dépenses russes. Comme l'addition de leurs deux populations (France:
66,6 millions d'habitants et Allemagne: 82,6) est aussi supérieure à
la russe, à eux deux, ces pays sont déjà plus puissants que la
Russie. Et si on y ajoute les Etats-Unis avec leur budget militaire
de 640 milliards de dollars et leur population déjà indiquée de
316 millions d'habitants? N'était-ce ses moyens nucléaires au moins
présumés, la Russie serait un ours de papier.
A ce propos, que penser? Les choses paraissent ici plus sérieuses.
Selon le SIPRI, les nombres de têtes nucléaires 'déployées',
c'est-à-dire 'prêtes à l'emploi' car montées sur des missiles ou
positionnées sur des sites, seraient au nombre de 1800 pour la
Fédération de Russie. C'est considérable. Pour information, le
nombre de celle des Etats-Unis, de la France et du Royaume-Uni serait
tout de même de 2600. Mais la vérité est que la dissuasion opérée
par un seul sous-marin nucléaire lanceur d'engins (SNLE), par
exemple français, suffit à rendre inutile ce relatif rééquilibrage
des forces qui profitait à la Russie.
Dans de telles conditions, les gesticulations de Vladimir Poutine
et ses airs matois à la télévision apparaissent ridicules. Il
croit recréer un immense empire. La vérité est qu'il trépigne
comme un enfant dans les jambes des grands. Il faudrait le lui
rappeler, envisager la paire de taloches, cesser de geindre à
longueur de médias et de se terroriser. Certes, il ne faut pas non
plus sous-estimer l'adversaire. De plus, l'action internationale est
un art bien délicat, bien approximatif mais on a l'impression qu'à
surestimer ce quart de tsar qu'est Vladimir le Ridicule, on lui
concède des habiletés qu'il n'a pas et des victoires qu'il ne
remporte pas.
Les photos de propagande crypto-homosexuelles de Poutine, torse nu sur son cheval, sont effectivement ridicules, mais il y a une autre photo, beaucoup moins connue, qui est très parlante. Regardez le petit bonhomme à droite, engoncé dans une veste rouge, qui lui va comme un gant à un canard :
RépondreSupprimerhttp://i.dailymail.co.uk/i/pix/2015/03/02/263F20B500000578-2975829-image-m-73_1425310195155.jpg
Le colosse à gauche est Anatole Sobchak, feu le maire de Saint-Pétersbourg, qui a lancé Vladimir Poutine en politique... et qui est mort dans des conditions suspectes... Tandis que sa fille, Ksenia Sobchak, devenue présentatrice de télévision, jadis tellement proche de Poutine qu'on l'a prétendu à tort son parrain, est maintenant une opposante déclarée, l'a mis en difficulté par ses questions lors de sa dernière conférence de presse annuelle, et est la cible d'une campagne organisée de menaces de mort depuis l'assassinat de Boris Nemtsov...
http://www.dailymail.co.uk/news/article-2975829/You-die-extremist-trolls-warn-glamorous-Putin-goddaughter-supports-opposition.html
L'autre aspect profondément méprisable du régime de Poutine, c'est la façon odieuse qu'il a de se comporter envers les femmes. Outre le harcèlement de Ksenia Sobchak, on peut mentionner le traitement, par la police, d'Anna Duritskaya , la maîtresse de 23 ans de Nemtsov qui lui tenait la main le soir du meurtre. Elle a été interrogée jusqu'à cinq heures du matin, retenue à Moscou dans l'ignorance de son sort, prisonnière dans un appartement gardé par les forces de sécurité, menacée d'un passage au détecteur de mensonges, et finalement a été la cible d'une campagne de calomnies internationale insinuant qu'elle était impliquée dans le crime, qu'elle a subi un avortement forcé en Suisse, qu'elle trompait Nemtsov avec un commandant ukrainien, etc.
Ca ne gêne pas du tout le pouvoir poutinien de s'écraser de tout son poids sur une pauvre jeune femme vulnérable, qu'il vient de terroriser en criblant son amant de balles sous ses yeux. Défenseur du christianisme et des valeurs traditionnelles, mon cul ! Ces gens-là sont vraiment des animaux...
Existe-t-il des opposants qui soient morts dans des conditions "non suspectes" ? Existe-t-il des assassinats politiques dont on aurait retrouvé les commanditaires ? That is the question...
RépondreSupprimerQuant à comparer la clique poutinienne à des animaux, z'êtes quand même dur, Robert... pour les animaux, dont beaucoup, surtout parmi les mammifères, ont atteint un niveau d'évolution sensiblement supérieur à ladite clique
J'en vois un qui essaie de s'échapper... il a franchement pas l'air rassuré.
Supprimerhttp://goo.gl/W5uKdL