Rechercher dans ce blog

mardi 2 juin 2015

Une réunion capitale pendant l'annexion de la Crimée

Lors de cette séance qui se déroule à huis clos, sous la surveillance d'une force étrangère armée [militaires russes], les élus présents renvoient le gouvernement local. Ils renversent le Premier ministre en place, un proche de Ianoukovitch, et nomment Sergueï Axionov pour le remplacer. Cet homme d'affaire de 40 ans, qui dirige le parti Unité russe, milite ouvertement pour le rattachement de la Crimée à la Russie, mais demeure assez marginal : il n'a remporté que 4% des suffrages aux élections précédentes. Propriétaire d'un réseau de magasins et de biens immobiliers, il a été accusé d'avoir des liens avec la mafia, au sein de laquelle il serait connu sous le surnom de Gobelin. Visé en 1995 par une enquête portant sur des meurtres commandités, il n'a jamais été condamné.

Lors de cette séance, les députés [on se sait combien étaient présents. Un député local, Nikolaï Sumulidy, a raconté plus tard que seuls 37 étaient présents, sur les 100 qui composaient l'assemblée] votent aussi la tenue d'un référendum portant sur l'autonomie de la Crimée, prévu le 25 mai suivant, soit le jour de la présidentielle ukrainienne. Les décisions du Parlement n'étant pas immédiatement publiées, elles restent ignorées de l'extérieur. Puis les événements s’accélèrent. Les « petits hommes verts » , selon le surnom donné aux soldats russes, se déploient le lendemain à l'aéroport civil de Simferopol. (…) Ils se déploient également aux abords de toutes les bases militaires ukrainiennes.

 
(chapitre 6 : reconstruire un Etat. Page 130)

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire