Depuis le début de 2014, la Russie mise sur l’effondrement de l’Union
Européenne en utilisant la Grèce. « La presse allemande, notamment
« Bild», a publié des informations sur Yánis Varoufákis, ancien ministre
de l’Économie grec dans le gouvernement d’Alexis Tsípras, qui, même
avant l’arrivée de SYRIZA au pouvoir, était en contact étroit avec
l’Institut des recherches stratégiques se trouvant sous l’égide de
Vladimir Poutine. C’est, probablement, dans cet institut que la
stratégie de l’arrivée au pouvoir de SYRIZA a été élaborée. Après son
arrivée au pouvoir, SYRIZA devait faire sortir la Grèce de l’Union
Européenne. Et Varoufàkis et Tsípras sont allés à plusieurs reprises à
Moscou pour rencontrer Poutine en personne. Selon la presse allemande,
Varoufàkis et plusieurs autres dirigeants de «SYRIZA» ont préparé un
putsch. Ils voulaient arrêter le président de la Banque Nationale de
Grèce, saisir les stocks d’euros existants, lancer l’impression de
drachmes et refuser toutes les obligations de la Grèce envers l’Union
européenne. C’est la raison pour laquelle le gouvernement grec a
organisé un référendum. Après l’annonce des résultats du référendum, les
événements ont pris une tournure inattendue : Varoufàkis a donné sa
démission et Tsípras s’est soumis à toutes les exigences de l’Union
Européenne.
«Plusieurs versions expliquent ce revirement. Nous ne savons
pas exactement si c’est Poutine qui avait promis les 10 milliards de
dollars pour relancer l’économie grecque ou bien si c’était l’un de ses
conseillers, mais Tsípras n’a jamais reçu cet argent. Pourquoi? À cause
de certains événements ayant eu lieu entre la préparation du référendum
et son déroulement. Il s’agit de la baisse du prix du pétrole et du gaz,
l’effondrement de l’économie russe, le verdict sur Ioukos, l’enquête
dans l’affaire du Boeing et les conséquences des sanctions. Et surtout,
la crise économique en Chine, la dévaluation du yuan et une forte
réduction du chiffre d’affaires entre la Russie et la Chine. Je pense
que les économistes russes ont compris que la catastrophe en Grèce aura
un impact non seulement pour l’Europe, mais aussi pour l’élite russe qui
possède des investissements énormes et des biens dans l’UE. Ce serait
la raison pour laquelle Poutine a abandonné la Grèce qui n’a pas eu
d’autre choix que de retourner humblement dans l’Union Européenne».
Galia Ackerman a rappelé que, lors du «référendum » en Crimée, il n’y
a eu que quelques représentants des partis d’extrême-gauche et
d’extrême droite en guise d’observateurs. Mais soudainement, cet été,
toute une délégation de députés français, membres du parti de Nicolas
Sarkozy, est partie en Crimée. Nicolas Sarkozy s’est mis à soutenir
activement la Russie et son bras droit, Nadine Morano, a créé un groupe
de soutien de la Russie au Parlement européen. Probablement en raison de
son effondrement économique, la Russie a été contrainte de changer de
cap : maintenant, son objectif principal n’est plus l’effondrement de
l’Union Européenne, mais la levée des sanctions et la poursuite des
relations commerciales.
La directrice exécutive du Forum Européen pour l’Ukraine a aussi
souligné l’apparition inattendue de Dmitri Medvedev dans l’espace
médiatique russe. « La suspension des hostilités dans le Donbass,
l’apparition de Dmitri Medvedev, qui semble être une alternative
libérale à Poutine tout à fait acceptable, une réduction significative
du soutien aux partis européens d’extrême-droite et d’ultra-gauche,
indiquent un changement dans la politique étrangère de la Russie ».
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