Peut-être que l'exemple à suivre viendrait de ces pays là... Peut-être qu'il vaudrait mieux les appuyer, former un bloc européen solidaire face à la vague migratoire sans précédent qui déferle sur l'Europe, plutôt que de diaboliser la Hongrie ou tous ceux qui ne veulent ou ne peuvent accueillir toute la misère d'Orient et d'Afrique. Si l'Allemagne dispose des capacités économiques, sociales, sanitaires, écologiques... pour accueillir les migrants, ce n'est peut-être pas le cas des tous les pays de l'UE (d'ailleurs, je crois que pour payer les retraites, l'Allemagne ferait mieux de relancer la démographie des allemands plutôt que de compter sur l'immigration. Simple avis personnel).
Le Groupe de Visegrad, en tout cas, ne souhaite pas "suivre" systématiquement l'Allemagne. Et il fait bloc.
En 2014, il a créé une unité militaire commune, suite à l'agression russe en Ukraine.
Aujourd'hui, il fait une déclaration commune pour refuser les quotas de migrants :
Les pays qui doivent accueillir les réfugiés "doivent avoir le contrôle sur le nombre de réfugiés qu'ils sont prêts à accepter et ensuite leur offrir (leur) soutien", a dit Lubomir Zaoralek à la presse à l'issue d'une rencontre avec ses homologues du groupe de Visegrad et le chef de la diplomatie allemande Frank-Walter Steinmeier, venu tenter de les faire changer d'avis.
BFM-tv
D'autre part, le Royaume-Uni, l'Irlande, le Danemark, sont dispensés de quotas (Le Figaro)
Côté politique, je note la déclaration de Bruno Le Maire. Comme pour le conflit avec Poutine, ou comme pour la question de l'éducation , comme sur la question du terrorisme islamiste, il a me semble-t-il une vision juste des choses :
"Bruno Le Maire pointe une 'double erreur' d'Angela Merkel " :
Je pense que sur cette question des réfugiés, Angela Merkel a fait une double erreur. Elle a fait une erreur en décidant seule et elle a fait une erreur en laissant entendre que l'UE pourrait accueillir tous les réfugiés venus de Syrie et d'ailleurs", a déclaré Bruno Le Maire sur France Inter. (BFM)
Finalement, cela est aussi l'avis de la plupart des pays européens (comme quoi, la mère Le Pen, qui accable l'UE de tous les maux comme d'hab , est à côté de la plaque, encore une fois) : "entre les pays d’Europe centrale et le Royaume-Uni hostiles aux quotas, la France, qui s’y est ralliée à contrecœur, l’Autriche, qui soutient Berlin mais s’empresse de lui envoyer les réfugiés qu’elle reçoit, et Bruxelles, où l’on est furieux du cavalier seul allemand depuis trois semaines, l’Allemagne s’est fait peu d’amis." (Le Monde)
Au niveau des représentants de l'Union Européenne, le président du Conseil, Donald Tusk (à l'iverse de JC Juncker) partage les vues des pays d'Europe centrale, qui rechignent à accueillir les immigrants et rejettent le système de quotas obligatoires pour la relocalisation des réfugiés proposé par la Commission.
Question : pourquoi la Russie, plus vaste pays du monde, et de très loin, n'accueillerait pas les migrants ?
1/ La Russie a de la place, beaucoup de place, à l'inverse de l'Europe de l'ouest qui est déjà très bétonisée et en grave crise socio-économique (chômage, baisse ou gel des salaires, travailleurs pauvres, vente des services publics, baisse des remboursements des soins médicaux, ...)
2/ La Russie entretient des rapports privilégiés avec la Syrie...à tel point qu'il est aisé pour un Syrien de décrocher un visa russe ( http://bigbrowser.blog.lemonde.fr/2015/09/14/le-grand-nord-a-velo-la-nouvelle-route-des-migrants-syriens-vers-leurope/ )
Intransigeants sur les questions d'immigration, les pays du Groupe de Visegrad ne sont pas dupes des intentions de la Russie de Poutine. Comme quoi les deux ne sont pas incompatibles.
RépondreSupprimerhttp://www.defence24.com/258777,visegrad-states-awakening-slovakia-increases-the-defence-expenditure-by-50
Dans Libé, il y a un article très intéressant sur la conception qu'ont les pays d'Europe centrale de l'Europe :
RépondreSupprimerhttp://www.liberation.fr/monde/2015/09/15/l-europe-de-l-est-antimigrants-un-lourd-heritage-d-une-conception-ethnico-linguistique-de-la-nation_1382756 :
"Ils refusent le principe de libre circulation en UE aux non-Européens. Des notions telles que le droit d’asile, la libre circulation telles qu’elles sont définies par l’Union européenne sur des critères abstraits de droit sont en décalage avec leur idée de l’Europe, c’est-à-dire une Europe fondée sur des critères culturels et civilisationnels. Pour ces peuples, l’islam est une autre civilisation. La Russie est aussi une autre civilisation."
Bien sûr, je ne partage pas la conclusion de Libé. Chez Libé, il faudrait que les pays d'Europe centrale calquent leur conception de l'Europe sur celle de l'Europe de l'ouest. Je pense le contraire : l'Europe de l'ouest ferait bien de s'inspirer l'Europe centrale (et l'est) pour ce qui est de la question identitaire...