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mardi 17 novembre 2015

Les pays membres de l’UE soutiennent unanimement la France. Oui, mais...

La France a demandé par la voix de son ministre de la Défense l'aide des autres pays de l'Union européenne dans la lutte contre le groupe Etat Islamique à l'étranger. Un article du traité de l'Union, jamais utilisé, le prévoit. C'est la première fois que cet article de solidarité entre pays européens est invoqué. Soutien « unanime » à la France, a déclaré la chef de la diplomatie européenne Federica Mogherini.



Depuis que cette clause a été imaginée en 1948, elle n’avait jamais été activée. Le déclenchement aujourd’hui de l’article 42-7 du Traité sur l’Union européenne est donc un acte politique très fort, comme le souligne le ministre français de la Défense. Cette clause prévoit qu’au cas où un Etat membre ferait l’objet d’une agression armée sur son territoire, les autres pays lui doivent aide et assistance par tous les moyens en leur pouvoir.
« La France ne peut plus tout faire : être à la fois dans le Sahel, être à la fois en République centrafricaine, être au Liban, être dans l’intervention de ripostes sur le Levant et en plus, assurer par ses propres forces la sécurité du territoire national ! », explique Jean Yves Le Drian.
Ce mardi 17 novembre, l’ensemble des Européens ont apporté leur soutien à la France. Mais au-delà de l’affichage de l’unité politique, la portée pratique du 42-7 paraît limitée, puisque les pays qui disposent de moyens militaires considérables font déjà partie de la coalition militaire internationale engagée en Syrie et en Irak. Paris souhaite avant tout légitimer ses frappes et certainement aussi entamer une discussion sur le financement des opérations au nom de la défense commune.

RFI


MAIS, 
Les déclarations, c'est bien. Les actes, c'est mieux.
Or, cette belle déclaration de solidarité devient déjà plus molle...
En effet, Merkel, déjà bien naïve et bien bisounours avec les migrants, comme l'avait très justement expliqué Bruno Le Maire  (et aussi bien égoïste vis à vis des autres pays membres de l'UE qui eux ne veulent pas d'ouverture des frontières de l'Europe à des vagues migratoires gigantesques) , trouve maintenant que la France est trop guerrière . L'Allemagne, donc, ne soutiendra pas, militairement, la France dans sa guerre contre les islamistes (Le Monde).

Nous pourrions répondre à Merkel que la France n'a pas besoin de prières, de pleurs, de compassion, de discours larmoyants, ou de niaiseries du type : L'Allemagne va « tout faire pour mener ensemble la lutte contre les terroristes », mais, en tant que « citoyens », nous avons une « réponse claire » : « Nous vivons de la compassion, de l’amour du prochain, de la joie de faire partie d’une communauté. » (Merkel)

 Non, ce dont nous avons besoin, c'est d'un soutien militaire (mais pas "que" -> europol, pnr, renseignemnts ext... ) dans la guerre contre les islamistes. 
 Il ne viendra pas de l'Allemagne.
 Dont acte.


On peut penser, donc, et c'est très regrettable, que si les actes de soutiens européens sont du même niveau que ceux de l'Allemagne, alors l'UE ne fait pas grand chose de bon pour les européens. Regrettable, car sans union, chacun des pays de l'UE deviendra au XXIe siècle un acteur de seconde zone sur la scène internationale [et on le voit aujourd'hui, puisqu'il faut faire appel non seulement à tous les pays de l'UE _militairement assez faible_ , aux Etats-Unis _alliés naturels_ , mais aussi à la Russie avec avec laquelle nous sommes en quasi guerre froide].
Une bonne raison d'être "européen" serait de savoir que l'on appartient à une Europe puissante. Sinon, s'il n'existe pas ou peu de raisons d'être "européen", autant déconstruire l'UE, faire du "chacun chez soi" et du "chacun pour soi". Qui voudrait d'une Europe molle et faible ? 



Le point sur la solidarité européenne pour combattre l' EI : 
ALLEMAGNE : très faible aide pour le pays le plus puissant de l'UE : l'effectif de 9 soldats au Mali sera peut-être un peu augmenté... (Le Monde).
POLOGNE. Pas d'aide militaire. Les centaines de milliers d'immigrés syriens arrivés en Europe pourraient former une armée pour aller combattre pour la liberté de leur pays, a estimé dimanche soir Witold Waszczykowski, le futur ministre polonais des Affaires étrangères du gouvernement conservateur en cours de formation. (...) M. Waszczykowski souhaite éviter la situation où "nous envoyons nos soldats se battre en Syrie pendant que des centaines de milliers de Syriens boivent leur café à (l'avenue berlinoise) Unter den Linden" où dans d'autres villes d'Europe.  (L'Orientdujour)
LITUANIE. Lithuanian president Dalia Grybauskaite said her country would not join a coalition against Islamic State with Russia, after a meeting on Friday (November 20) with her Estonian and Latvian counterparts, Reuters reports (UT)
ITALIE : Pas de soutien militaire. Reste "prudente"... (Le Monde

IRLANDE : soutien la France. va envoyer des soldats au Mali pour soutenir l'armée française (SlateAfrique). N'est pourtant pas tenu de le faire puisque "neutre" dans le traité de l'UE.
ROYAUME-UNI : soutien la France. déjà engagé en Irak et en Syrie, Cameron veut que Londres intensifie sa lutte contre l'EI en Syrie (Le Monde)
PAYS-BAS : soutien la France. Déjà engagé en Irak. Frappes probablement étendue en Syrie (Le Figaro)
DANEMARK : soutien la France. Déjà engagé en Irak. Le gouvernement souhaite que les chasseurs F16 danois repartent avec un "mandat élargi pour leur permettre de combattre l'EI où que ce soit, de part et d'autre de la frontière de la Syrie" (Boursorama)
BELGIQUE : soutien la France. Déjà engagé en Irak. Syrie : le Charles-de-Gaulle, parti mercredi de Toulon, est accompagné de deux frégates anti-aériennes, une britannique et une belge (le Léopold I). (HuffingtonPost) .  C'est la première fois qu'une frégate belge est intégrée dans un groupe aéronaval français.






Le vecteur militaire contre Daech/Etat islamique n’est qu’un des aspects de la lutte contre ce mouvement. Sans une action sur ses finances propres (la revente de pétrole notamment en Turquie), sur ses soutiens (financiers, militaires, …) dans les pays du Golfe, sans l’établissement d’un Etat irakien, solide et pluraliste, l’offensive militaire apparait une goutte d’eau qui pourrait même provoquer une contre-réaction. A cela s’ajoute le jeu ambigü des Etats de la région. L’Arabie saoudite, le Qatar, la Turquie et l’Iran se livrent en Syrie et en Irak à un jeu d’influence sournois. Leur engagement contre l’organisation de l’Etat islamique et les autres mouvances extrêmes n’est pas toujours très déterminé et pourrait saper les quelques victoires militaires obtenues. Le gouvernement turc est ainsi plus intéressé, et engagé, à combattre les Kurdes du PKK que Daech. (Bruxelles2)



2 commentaires:

  1. Euh ............. Qu'en est il du scandale volkswagen ... La remise à niveau du bonus/malus sur ces véhicules vendus en France pourrait 'il participer à soutenir le budget militaire ?

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  2. Ja ja ja... faudrait soumettre l'idée à Merkel ...
    Merkel, qui chancelle après dix ans de règne ! ( http://www.lefigaro.fr/international/2015/11/22/01003-20151122ARTFIG00179-merkel-chancelle-apres-dix-ans-de-regne.php ) .
    En Allemagne, elle a donc de moins en moins de soutien (à cause des migrants) .
    Et en France, elle est de moins en moins appréciée (à cause des migrants + à cause de son absence de soutien à la guerre contre l'EI) .

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