Russie. Le retour des salaires impayés
De plus en plus d’entreprises, privées comme publiques, peinent à payer leurs salariés. Le phénomène, qui ne cesse de s’aggraver depuis 2012, touche de nombreuses régions, faisant croître le mécontentement.“Les retards de versement des salaires aux employés des secteurs privé et public ont déstabilisé la situation sociale et politique des régions en décembre 2015”, rapporte le quotidien économique Kommersant, se référant aux résultats d’une étude publiée par le Fonds Peterbourgskaïa Politika, qui sonde tous les mois le climat social dans les régions russes. Cette étude, qui s’appuie sur les données de l’Agence fédérale des statistiques nationales (Rosstat), révèle notamment que les retards de salaires sont en constante progression depuis 2012.
Ainsi, en Transbaïkalie, région
frontalière de la Chine et de la Mongolie, les instituteurs de deux
écoles se sont mis en grève, et les membres du personnel d’un
hôpital psychiatrique ont manifesté pour réclamer leur dû. Dans
sept autres régions (Arkhanguelsk, Vladimir, Kalouga, Khabarovsk),
les fonctionnaires du ministère des Situations d’urgence, qui
interviennent en cas de crise locale ou de catastrophe naturelle,
n’ont pas touché leurs salaires.
Dans la région de Novossibirsk (sud-ouest de la Sibérie), la
rétention des salaires a touché principalement le secteur du
bâtiment, poussant même les ouvriers d’un des chantiers à
saccager un immeuble en construction. Dans la région du Primorié
(Extrême-Orient), les salariés de plusieurs grandes entreprises
industrielles sont toujours en grève en attendant d’être payés.
Tandis qu’à Moscou, ce sont les employés de la chaîne de
restauration Sbarro qui ont connu le même sort.Natalia Zoubarevitch, spécialiste du développement économique et social des régions russes, est pessimiste dans son analyse parue dans le journal Novaïa Gazeta : “La crise qui vient de commencer est différente des précédentes : elle est lente, vaseuse et longue.”
Ekaterina Dvinina Courrier international
En Russie, les salaires chutent, le rouble s'effondre... mais Poutine voit la vie en rose (Libération)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire