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dimanche 22 mai 2016

Les supporters de Poutine ébranlés par la récession

En pleine crise économique, l’inquiétude grandit dans la population. A sept mois des législatives, les autorités ne peuvent l’ignorer. «J’ai écrit trois fois au président Vladimir Poutine pour parler de mes problèmes financiers. Aucune réponse…» peste, parmi d’autres, Snejana Iarochshouk. Cette mère de famille de 36 ans fait partie de ces Russes que la chute du cours du baril de pétrole, et donc du rouble, a touchés de plein fouet. Son crédit immobilier en dollars à Moscou s’est transformé en cauchemar: avec une devise qui est passée de 30 à quelque 75 roubles pour un dollar, ses remboursements mensuels, qui avant la crise pompaient déjà la moitié de son salaire, en représentent au jourd’hui le double.

«Ce n’est plus possible. Rembourser revient à de l’esclavage. Mais cela ne préoccupe guère le Kremlin», regrette Snejana Iarochshouk, qui n’est pas près de voter Russie unie. «Le frigidaire plutôt que le téléviseur!» ironise pour sa part Anna Bunakova, mère de famille de 55 ans. «Nous cessons de croire les télévisions publiques qui nous ont si souvent assuré que le pire de la crise économique est derrière nous. Parce que, en faisant nos courses, on voit bien que les prix s’envolent et notre pouvoir d’achat sombre», observe-t-elle. Depuis quinze ans, elle vote pour Vladimir Poutine et son parti. Mais elle remet désormais en doute leurs compétences économiques.
«Cette crise économique est un coup dur pour Poutine et plus encore pour son parti», prévient Alexeï Grajdankine, sociologue au centre de recherche indépendant Levada. «Car les Russes voient le décalage entre les discours promettant la fin de la crise et leurs réalités quotidiennes. Ils s’inquiètent d’autant plus que, malgré les annonces, les autorités peinent à mettre au point un plan anticrise.»
Le chef du Kremlin, dont le parti a construit sa popularité autour de celle du président grâce à la hausse du niveau de vie permise par la manne pétrolière, se garde d’ailleurs bien de répéter les promesses de l’an passé sur une reprise économique en 2016 après une récession de 3,7% en 2015. L’année devrait en fait se finir par un nouveau recul, d’au moins 1% selon le Fonds monétaire international.
Alors que dans les rues de Moscou, les panneaux des bureaux de change s’affolent, ce sont les prix en magasin qui augmentent. Car une grande partie des produits consommés étant importés, cela entretient l’inflation, bien au-delà des 12% officiels. La hausse, selon la presse russe, a été en 2015 de 23% sur les médicaments, voire 100% sur certains produits alimentaires. La plongée du baril sous les 30 dollars met par ailleurs à mal les prévisions du gouvernement pour le budget fédéral, dont plus de la moitié des recettes vient de la vente des hydrocarbures. Ayant tablé sur un baril à 50 dollars, il doit du coup s’imposer une cure d’austérité et, dans l’urgence, les ministres travaillent pour réduire leurs dépenses de 10%.
Face à Russie unie, il n’existe toutefois aucun parti d’opposition susceptible de faire de l’ombre aux autorités. «Pour le moment, le danger politique de cette crise économique reste donc limité», modère Alexeï Grajdankine. «D’autant plus que Poutine se garde bien de se présenter comme le principal responsable de la situation économique, laissant le gouvernement en première ligne.» Un message que les médias au service du Kremlin, pour protéger la popularité du président, vont répéter tout au long du congrès de Russie unie ce week-end.
(TDG)

2 commentaires:

  1. Le FN envoie des demandes de prêt à 45 banques dans le monde pour la présidentielle et les législatives 2017

    http://lelab.europe1.fr/le-fn-envoie-des-demandes-de-prets-a-45-banques-dans-le-monde-entier-pour-la-presidentielle-et-les-legislatives-2017-2752957

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  2. Bah, le FN a été incapable d'obtenir un prêt en France. Pourquoi ? Parce que les banques françaises, avant d'accorder un crédit à une personne physique ou morale, vérifient le sérieux de l'emprunteur (c'est le cas pour tout le monde, par exemple, lorsque l'on souhaite un prêt immobilier). Problème : les banques n'ont pas jugé sérieux le "parti à la tête haute et aux mains propres " qui prétend vouloir diriger la France. Alors, vers qui se tourner ? Vers ses voisins européens ? Non... Vers un très grand économiste, pas mafieux pour deux sous, trèèèèès généreux avec ses laquais (ehhh pardon... avec ses amis): Poutine. C'était l'épisode 1 .
    L'épisode 2 ? Nous verrons... J'espère que le FN a au moins remboursé ses précédentes dettes.
    En tout cas, soulignons, à nouveau, que le FN est le seul parti de France a être financé par l'étranger..; c-à-d , selon les principes édictés par poutine lui-même , que le FN est un "agent de l'étranger".
    Et puis, bien sûr, il faut donner aussi quelques conseils au parti qui prétend diriger la France en matière de prêt bancaire : voici : http://www.huffingtonpost.fr/2014/12/08/pret-russe-front-national-marine-le-pen-credit-retoquer-expert_n_6288550.html

    Pour ce qui est de l'euro : On sait que nombre de frontistes ont déjà anticipé , non pas la sortie de l'euro, mais la sortie de leurs euros (en Suisse, au Panama, ... mais bizarrement pas en Russie ! ) . Quelle bande de guignols !

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