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mercredi 1 juin 2016

Les migrants, la Slovaquie, le dalaï-lama, Robert Badinter

 La Slovaquie sans complexe à propos des migrants *

A quelques semaines de la présidence slovaque de l’Union européenne, le Premier ministre était en déplacement à Bruxelles. La visite de Robert Fico s’est déroulée sur fond de tension entre Bratislava et les institutions à propos de la crise des réfugiés. Le Premier ministre ne cache pas ses divergences avec ses partenaires et estime qu’il « sera difficile de parvenir à un accord ».

Bratislava est l’une des voix les plus virulentes en Europe dans ce dossier depuis l‘été dernier et l’intensification de la crise des migrants. Robert Fico déclarait récemment que « l’islam n’a pas sa place en Slovaquie ». Le pays conteste aussi ouvertement le système de répartition des réfugiés au sein de l’Union européenne.
euronews

Contrairement à ce que laisse souvent entendre la grande presse ** , 
ce n'est pas parce qu'on refuse d'ouvrir les portes de l'Europe à l'immigration extra-européenne que l'on est anti-européen. C'est même tout le contraire : lorsque l'on est attaché à l'Europe et aux préoccupations des européens, il est impératif de contrôler les frontières de l'UE. Les pays d'Europe de l'ouest feraient bien de s'inspirer de ce que disent les pays d'Europe centrale sur la question : la Lituanie, la Lettonie, l'Estonie, la Hongrie, la Slovaquie, la République tchèque, l'Autriche, mais aussi le Danemark, la Suède, la Finlande, le Royaume-Uni (si Brexit il y a, c'est la seule question de l'immigration qui aura fait basculer la balance) ... tous ces pays sont critiques ou très critiques quant à l'ouverture des portes. Il faudrait peut-être en tenir compte. Ou bien il ne faudra pas s'étonner que les partis europhobes et poutiniens engrangent les succès !


 * Noter que dans le titre de l'article, c'est le mot "réfugiés" qui est utilisé, et non pas le mot "migrants"

** [ par exemple ici :
"Rappelons en effet que le maintien de Robert Fico et de son parti social démocrate au pouvoir n’est pas de bon augure pour la stabilité politique de l’Union Européenne. Ce dernier a en effet largement axée sa campagne sur le refus d’accueillir des migrants en Slovaquie - position du groupe de Višegrad (Pologne, Hongrie, République tchèque et Slovaquie)"]  






Pour le dalaï-lama, il y a trop de réfugiés en Europe.

Le chef spirituel tibétain, lui-même un exilé, juge qu’il y a actuellement trop de réfugiés sur le sol européen, tout en exprimant son empathie pour les migrants. Dans un entretien accordé à des journalistes de la Frankfurter Allgemeine Zeitung, depuis Dharamsala (Inde), la capitale des Tibétains ayant fui leur région sous gouvernance chinoise, le dalaï-lama s’est exprimé ainsi sur la crise migratoire que traverse l’Europe : « Quand nous regardons le visage de chaque réfugié, surtout ceux des enfants et des femmes, nous ressentons leur souffrance, et un être humain qui a de meilleures conditions de vie a la responsabilité de les aider. Mais, d’un autre côté, il y en a trop à présent », déclare ainsi Tenzin Gyatso le mardi 31 mai.
Le Prix Nobel de la paix 1989 juge donc simultanément que le continent européen accueille trop de migrants. « L’Europe, l’Allemagne en particulier, ne peut devenir un pays arabe, l’Allemagne est l’Allemagne », juge le quatorzième dalaï-lama. Il constate que leur nombre présente une difficulté sur le plan pratique, et que leur accueil ne devrait être que provisoire, l’objectif devant être pour eux de rentrer à terme dans leur pays, pour contribuer à la reconstruction.
 Le Monde



 Robert Badinter sur les migrants (2015)

Ce matin sur l'antenne d'Inter, Robert Badinter l'a dit sans détour : même si "l'humanité" est "un principe qui gouverne à [ses] yeux", la France, en raison de son fort taux de chômage, n'est pas "en condition d’accueillir [les migrants] qui viendront".
Invité à évoquer son dernier livre, Le travail et la loi, co-écrit avec le professeur de droit du travail, Antoine Lyon-Caen, Robert Badinter a peut-être surpris plus d’un électeur de gauche, ce matin sur la matinale de France Inter. Et pas seulement par ses propos sur le code du travail qu'il juge bien trop touffu. Lorsque Patrick Cohen lui demande si la France doit « ouvrir » la « porte » aux migrants qui affluent via Vintimille en Italie, il répond d'une voix posée : « Il y a un principe qui gouverne à mes yeux le reste : l’humanité d’abord. » Seulement, « une fois les mesures humanitaires prises », le « problème de l’entrée » devient rapidement une question « d’insertion » que Robert Badinter résume ainsi : « J’ai indiqué les chiffres actuels du chômage en France explique-t-il, Ce ne sont pas ceux de tous les pays de l’Europe, ce ne sont pas ceux de l’Allemagne, ce ne sont pas ceux non plus de certains pays du Nord de l’Europe. La seule possibilité, c’est une solution européenne. Qu’on répartisse, selon les possibilités de chaque pays. »
Et la France avec ses presque 6 millions de chômeurs, « c’est terrible à dire », poursuit Badinter, n'est pas « en condition d’accueillir ceux qui viendront »« C’est aussi une conséquence du chômage, cette inhumanité là. »
Evidemment, cette fois, Cécile Duflot ne se fendra pas d’une tribune pour dénoncer le « Waterloo moral » de Badinter après avoir déjà dénoncé dans Le Monde celui du gouvernement et de sa « politique migratoire »




La France = un concentré des problèmes européens
Un journaliste d’El Pais résume, dans une vidéo, ce « concentré des problèmes européens » qu’est la France, entre menace djihadiste, xénophobie, immigration de masse et mouvements sociaux, (et j'ajouterai poutinisme, car nous somme tout de même le seul pays dont des parlementaires sont allés en Crimée occupée!)
Le Monde

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