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vendredi 3 juin 2016

Contrats d'armement : les poutinolâtres avaient tout faux !

Souvenons-nous des Mistral... Si l'on ne les livrait pas à Poutine, ils seraient invendables, la France en serait pour ses frais, et elle perdrait tous ses contrats d'armements dans le futur. La famille Le Pen et le courant sarkosiste l'avait prédit, tout comme Mariani et Dupon Gnangnan, qui avaient entre autre signé une tribune sur le très poutinophile site Atlantico.
Las, ces experts, qui prétendent diriger la France, avaient tout faux (ce qui ne les empêchent pas aujourd'hui de la ramener, à l'Assemblée nationale et au Sénat!). Les Mistral ont bien été vendus, très rapidement. Et l'année 2015 a été la plus fructueuse que la France ait connu pour la vente d'armes, avec notamment un gigantesque contrat avec l'Australie (un de nos alliés occidentaux, et un des ennemis de Poutine...) 


Ventes d'armes : en 2015, la France a explosé les compteurs

La France a enregistré en 2015 des commandes record d'armements. Et l'année en cours sera encore meilleure ! Pourquoi ? Comment ? Explications


On le sait depuis un moment : la période est faste pour les ventes d'armement français. En 2015, les industriels français ont enregistré 16,9 milliards d'euros de commandes, ce chiffre record étant officialisé par le ministère de la Défense dans son rapport au Parlement 2016 sur les exportations d'armement de la France, publié 1er juin sur le site du ministère de la Défense (bon courage pour le trouver, il est bien caché !). Ce chiffre est d'autant plus spectaculaire qu'il traduit un accroissement exceptionnel. Après un coup de mou en 2012 (4,8 milliards d'euros), les chiffres n'ont cessé de progresser : 6,8 milliards en 2013, 8,2 milliards en 2014, pour faire mieux que doubler en 2015. Quant à 2016, cette année pourrait faire exploser les compteurs avec le gigantesque contrat de sous-marins pour l'Australie, dont la part française devrait être comprise entre 8 et 17 milliards d'euros. Ces prises de commande doivent cependant être considérées pour ce qu'elles sont : un chiffre non pas fictif, mais virtuel. Le contrat n'est considéré comme signé que lorsque le premier acompte a été versé. Les véritables chiffres sont ceux des livraisons, payées par les clients, selon des échéanciers précis. Ceux-ci sont étalés sur de longues années, et comptabilisés dans les livraisons d'armes. Celles de 2015 se montent à 6,2 milliards d'euros, en nette progression par rapport à 2012 (3,3 milliards), 2013 (3,8 milliards) et 2014 (4,04 milliards).

Du travail pour un demi-siècle

La grande nouveauté de 2015, c'est l'achat de Rafale. Sans résultats commerciaux tangibles depuis des années, les ventes au Qatar et à l'Égypte sont d'autant plus significatives qu'elles vont générer de l'emploi chez Dassault Aviation, Thales, Safran et MBDA pour des décennies. De même, le contrat de DCNS en Australie, qui lui n'est pas signé, promet des livraisons (études, fabrication, formation, maintenance, modernisations et remises à niveaux) durant toute la vie opérationnelle de ces bâtiments, c'est-à-dire un demi-siècle. Ce qui manquait le plus à l'industrie d'armement française depuis des années s'est enfin produit : elle a vendu des « plateformes », générant sur la durée des besoins techniques et opérationnels considérables. S'agissant des meilleurs clients de la France sur les neuf dernières années, les clients les plus rentables sont connus : il s'agit en premier de l'Arabie saoudite, suivie du Qatar et de l'Égypte. Viennent ensuite le Brésil et l'Inde (qui ont tous deux passé de grosses commandes de sous-marins Scorpène), puis les Émirats arabes unis et les États-Unis.

Sans états d'âme

Les succès enregistrés depuis 2012, notamment les ventes décisives à l'Arabie saoudite, au Qatar et à l'Égypte, ont des causes partiellement extérieures à la France. Il est clair que le désengagement des États-Unis vis-à-vis de ces trois grands pays sunnites est à mettre en relation avec la reprise des relations de Washington avec l'Iran. Malgré les critiques sévères des défenseurs de droits de l'homme, le soutien politique spectaculaire marqué par la France à ces trois États a joué à plein, ce que l'on reconnaît volontiers chez le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian. Deuxième élément, s'agissant du Rafale, il a été vendu à des pays déjà clients de Dassault, parfois depuis très longtemps. Troisième facteur décisif : une politique commerciale agressive, bénéficiant pleinement du soutien de l'Élysée, partiellement dégagée des versements de commissions occultes. N'oublions pas l'engagement jamais vu dans de telles affaires du ministre de la défense Jean-Yves Le Drian, souligné par tous les acteurs de ce dossier. Sans états d'âme, jouant à la perfection son rôle de marchand de canons en chef, il a surfé avec habileté sur les conditions stratégiques de l'heure et sur la montée des tensions. Dans sa préface au rapport, il écrit que ces succès constituent « un signe tangible et concret de la volonté du gouvernement de doter notre pays d'une industrie performante, au service de sa défense, mais aussi de son économie, dans le respect des engagements internationaux, dont nous serons toujours les garants vigilants ».

Le Point

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