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jeudi 27 mars 2014

Le gaz Russe, l' Amérique, l'UE

La carte interactive du Monde est très intéressante. On comprend pourquoi les pays d'Europe sont si mous envers la Russie. Et on comprend pourquoi le "vide" laissé par l'Union (économique) Européenne sera comblé, logiquement , par les Etats-Unis. Bref, une Europe européenne indépendante des Etats-Unis, ce n'est pas pour demain. Je doute cependant que la Russie profite ce sa sale "conquête". Isolée, détestée, dorénavant indigne de confiance, elle aura en plus un sérieux concurrent pour le gaz, puisqu'Obama est prêt à livrer du gaz à l'UE pour casser l'emprise Russe. Pour ma part, je m'en félicite.
Je crains, malheureusement, que les belles paroles de notre Fabius national concernant la non livraison des Mistrals à la Russie ne soient que du vent. Dommage. Là encore, une position commune d'arrêt de tout commerce d'arme avec la Russie aurait montré le visage d'une Europe puissante et unie, et pas seulement à la traine des Etats-Unis.



La Maison-Blanche parie sur l'Otan et sur le gaz de schiste afin d'isoler Vladimir Poutine.

À l'Ouest, le coup de force de Crimée continue de changer la donne. Écartant tout désengagement sur le Vieux Continent, Barack Obama a assuré mercredi que «l'Europe et l'Otan forment la pierre angulaire de la sécurité des États-Unis». Dans la foulée, le président a ­laissé prévoir davantage de livraisons de gaz américain, afin de casser l'encombrante domination du fournisseur russe dans l'UE.
«La question de l'énergie est centrale, a expliqué le chef de la Maison-Blanche à l'issue d'un sommet de 90 minutes avec les deux présidents européens Herman Van Rompuy et José Manuel Barroso. L'Europe doit trouver comment diversifier ses approvisionnements. Les États-Unis, eux, ont la chance d'être richement dotés. Accélérer le mouvement serait bon pour l'UE et bon pour l'Amérique. Cela ne se fera pas du jour au lendemain. Mais c'est maintenant qu'il faut agir, dans l'urgence.»
Américains et Européens commencent à dresser des projets à long terme pour un Vieux Continent troublé par la résur­gence de l'expansionnisme russe. Vingt-cinq ans après la chute du rideau de fer, le rêve politique et économique d'une grande «maison commune» à toute l'Europe prend l'eau. Les questions de sécurité collective reprennent le dessus.

Le Kremlin cherche encore à ménager sa réputation de fournisseur fiable

Personne n'imagine une confrontation militaire, mais l'on parle à nouveau de rapport de forces. La faiblesse de l'Europe se trouve dans sa dépendance au gaz et au pétrole russe, même si le Kremlin cherche encore à ménager sa réputation de fournisseur fiable. Gazprom a vendu l'an dernier 133 milliards de m3 de gaz à l'UE, soit 25% de sa consommation. L'Allemagne en absorbe près du tiers, suivie de l'Italie et du Royaume-Uni. Les pays ­Baltes, la Pologne, la Finlande et d'autres pays de l'Est sont totalement dépendants.
L'une après l'autre, les administrations américaines dénoncent la chute des crédits de défense dans une ­Europe trop pressée d'encaisser les dividendes de la paix.
«D'ici quelques années, certains d'entre eux vont tout faire pour se dégager de l'emprise russe», confirme un haut responsable européen. Cette question de la «sécurité énergétique» de l'Europe, posée depuis longtemps par les Américains, a dominé le sommet. Cette fois, ce sont les Européens, Herman Van Rompuy et José Manuel Barroso, qui sont demandeurs: afin de diversifier rapidement ses approvisionnements, l'UE voudrait que Washington libéralise les licences d'exportation de gaz de schiste, production américaine en plein essor.
Les États-Unis l'envisagent clairement. Barack Obama ajoute que «ce serait beaucoup plus facile» d'ouvrir les vannes si les deux rives de l'Atlantique concluaient le traité de libre-échange euro-américain, négocié depuis de longs mois. Mais il faut compter avec l'hostilité croissante d'un public européen réticent à la globalisation et, depuis l'été, ulcéré par les écoutes de la NSA.
Le changement de perspective touche aussi l'Otan. L'invasion de la Crimée retourne le couteau dans une autre plaie de l'Europe: le manque de nerf d'une politique étrangère privée d'une assise mili­taire crédible. L'une après l'autre, les administrations américaines dénoncent la chute des crédits de défense dans une ­Europe trop pressée d'encaisser les dividendes de la paix. Le coup de force russe «confirme que la liberté n'est pas gratuite», dit Barack Obama. Signalant sa «préoccupation» pour l'avenir de ­l'Alliance atlantique, il ajoute que «chacun doit payer son écot à une défense crédible et dissuasive». Il vise en particulier l'Allemagne et l'Italie.
Face à l'offensive russe, l'outil de dissuasion immédiat poussé par le président américain est «une présence plus régulière» de forces alliées dans les pays de l'Otan qui s'estiment vulnérables. Un conseil de l'Alliance doit mettre à jour, dès la semaine prochaine, les plans d'urgence. Mais Barack Obama a pris soin de préciser que ni l'Ukraine, ni la Géorgie «ne sont aujourd'hui sur le chemin d'une adhésion à l'Otan».

Le dossier Ukraine du Monde

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