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jeudi 19 juin 2014

Les amis de Madame Le Pen [+ vidéos : militaires russes / Anna Politovskaïa]

"Je ne cache pas que dans une certaine mesure j'admire Vladimir Poutine" (Marine Le Pen)
Le mode de pensée souvent binaire qui domine les commentaires liés à la crise en Ukraine est le suivant.
L’Amérique du nord représente l’occident capitaliste, impérialiste, cosmopolite et décadent (l'agité du bocal Alain Soral ajoutera "juif"). C’est le mal. Tout ce qui est opposé à l’Amérique du nord (et assimilé), c’est le bien.
La Russie s’oppose à l’Amérique du nord. Donc, la Russie, c’est le bien.
Peu importe le degré d’implication de l’Amérique du nord en Ukraine. Peu importe le degré d’implication de la Russie en Ukraine. Peu importe de connaître la nature des agissements des uns et des autres.

Or, il se trouve que la Russie est loin d’être l’oie blanche décrite par la clique de Chauprade (et aussi par celle, mais est-ce surprenant, de Mélanchon).
Poutine est donc généralement présenté sur le web français comme le gentil qui se défend contre le méchant Obama.
On pourrait toujours dire que l’Ukraine est une nation indépendante reconnue comme telle par le monde entier, et qu’elle n’est pas (ou plus depuis la fin de l’URSS) une province de la Russie. On pourrait dire que les mensonges de Poutine sont faciles à mettre en avant en comparant ses déclarations et les faits (exemple : « il n’y a pas de russes en Ukraine ». Quelques jours plus tard, des corps de séparatistes tués sont rapatriés…en Russie). On pourrait dire que les mercenaires américains ou les armes américaines sont demeurés introuvables en Ukraine [pourtant cette « information » russe a été reprise par tous les médias de France] ; on pourrait remarquer que les terroristes séparatistes sont suffisamment bien armés pour abattre des hélicoptères et avions de l’armée ukrainienne (pour de soi-disant civils locaux, c'est étrange...). On pourrait dire que la propagande russe mélange à merveille des faits réels et des mensonges les plus flagrants. On pourrait dire que les vrais identitaires sont majoritairement du côté ukrainien et que les vrais fascistes sont majoritairement du côté russe.
On pourrait écrire des pages et des pages sur tout cela et bien plus sur ce régime de Poutine qui a commis tant de crimes (empoisonnements, emprisonnements d'opposants politiques, assassinats, tortures, corruption, chantage, manipulation...), faire référence aux sources les plus diverses et les plus sérieuses. Cela ne changerait rien. Car tout ce qui n’émane pas de la sphère Poutine-FN est considéré comme étant à la solde de l’axe américano-ce-que-vous-voulez. C’est ainsi. Les éminences grises du FN pensent pour vous, et vous n’avez plus qu’à répéter ce que disent ces gens qui se voient déjà l’incarnation de la « nouvelle élite » française. Peut-être pourrait-on conseiller à ce Monsieur Chauprade, qui assimile les ukrainiens à des islamistes terroristes, d'aller faire un petit tour à Kiev ou à Lviv ; il verrait de ses yeux qu'il ne faut pas toujours croire ce que lui dicte son petit Poutine vénéré (et son mentor Douguine)...
Alors, puisque le FN (devenu porte-parole quasi-officiel de Poutine en France), nous a déjà précisé qui était le gentil (le nain botoxé) et qui était le méchant (le grand métis) dans cette crise ukrainienne, intéressons-nous à une autre guerre qui a impliqué la Russie (peut-être nous dira-t-on que c’est encore la faute aux américains…) : la guerre entre la Russie et la Tchétchénie, qui a aboutit à l’élimination de 20% de la population tchétchéne (non, non, ce n’était pas tous des terroristes islamistes). Les écrits de journalistes ne servant à rien, puisqu'ils ces derniers sont forcément à la solde du "système", voici une petite vidéo. Les poutinolâtres, comme M. Le Pen, A. Chauprade, A. Soral, D. Mbala Mbala, JY Le Gallou, P. Vial, A. de Benoist, N. Dupont Aignan, JL Mélanchon (j'en oublie sans doute...) regarderont ailleurs, et se détourneront de ce genre de vidéo.

L'ONU parle de meurtres, de tortures, de violence, pour la crise en Ukraine. Mais sans image, il est difficile de s'imaginer les choses. Alors, on peut (peut-être? ) se rappeler du conflit entre la Russie et la Tchétchénie pour avoir un aperçu de cette violence. Ce n'est pas le même conflit, bien sûr, mais on sait que des mercenaires tchétchènes (ceux qui ont participé à l'élimination de 20% de la population) oeuvrent dans l'est de l'Ukraine.
Aujourd'hui, la Tchétchénie, on n'en parle plus, et on parle un peu moins de l'Ukraine (les unes de nos journaux sont souvent consacrées au foot!). Mais il s'en est passé des choses. Et ce n'est pas très beau. On pourra donc visionner le film The Search, ou revoir le documentaire "Le système Poutine", qui nous donnent un aperçu de la façon dont agissent les actuels dirigeants de la Russie.


La journaliste russe Anna Politovskaïa, militante des droits de l'homme et opposante à la politique de Vladimir Poutine, fut assassinée le 7 octobre 2006 à Moscou. Il y a quelques jours, ses assassins ont été condamnés ; mais les commanditaires n'ont pas été identifiés (Le Monde)




Marine Le Pen "admire" Poutine (13/10/2011)
Marine Le Pen salue Vladimir Poutine avec qui elle défend des « valeurs communes » (18 mai 2014)

Bien sûr, la présidente du FN est habile et ajoute donc qu'elle admire Poutine « dans une certaine mesure », mais elle minore aussitôt les « erreurs » de Poutine (il faudrait faire un récapitulatif de ces « erreurs » ; je pense que mises bout à bout, ces « erreurs » auraient de quoi écœurer bien des sympathisants FN) en ajoutant : « mais qui n'en commet pas ? ».
Cette déclaration date de 2011. Etait-ce une maladresse, une méconnaissance des agissements du botoxé du Kremlin ? Que nenni. En 2014, la blonde idolâtrée par ¼ des français récidive : la voilà qui salue Vladimir Poutine avec qui elle défend des « valeurs communes ».
Alors moi, je dis que que l'armée de frontistes internautes qui (anonymement bien sûr) inondent les forums français pour défendre la clique paranoïaque de Poutine sont soit d'une mauvaise foi sans limite, soit ont des convictions pas vraiment démocratiques, soit ont un pois chiche en lieu et place de cerveau (et répètent comme des perroquets la « pensée » des z'élites du Front). Les trois options sont évidemment cumulables.
















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