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mercredi 4 juin 2014

Les projets russes pour l`Europe (Interview de Galia Ackerman) + De l'urgence de créer une Armée Européenne + Un Palace de Poutine

Vladimir Poutine, président de la Fédération de Russie, est l'invité exceptionnel de TF1 et Europe 1 ce mercredi. Pour nous changer des gentils caniches de TF1 et d'Europe1 qui interrogent le gentil ex-agent du KGB aux yeux de fouines et au visage boursouflé par le botox, voici l'analyse de Galia Ackerman (Docteur en Histoire à la Sorbonne et spécialiste de la Russie). Où l'on apprend que l'Europe voulue par la Russie est bien entendue une Europe dominée par elle (euh.. pardon : "protégée" par elle...)  :


De Benoist, Soral'n co ne seraient peut-être pas très heureux d'écouter cette vidéo :) .
Nombreux passages intéressants, même si l'on pourra regretter que la dame prenne la défense des "Femen", groupe qui n'est pas du tout apprécié en Ukraine et qui fait beaucoup de mal à la cause des ukrainiens.

Le Douguine, il balance le nom de Nietzsche en croyant probablement que cela fera frémir les neuneus français. Bientôt , le Douguine nous dira que Napoléon voulait aussi offrir la France à la Russie, et que NapoléonIII était en réalité allié avec la Russie lors de la guerre de Crimée !


Noter que ce qui est "russe", selon Douguine, est de "prendre l'Europe" (et "toutes ses technologies"). Autrement dit, pour lui, ce qui est russe, c'est d'être voleur (ce n'est pas pour rien que la Russie est devenue "le" pays des oligarques). Les russes véritables apprécieront.
Alors, on pourra dire à Messieurs Douguine, Poutine, et leurs amis, que la France n'est pas une prostituée, qu'elle n'a pas besoin de "protecteur", qu'elle est un pays libre, qu'elle entend le rester, qu'elle est assez grande pour résoudre ses problèmes par elle-même. Et par extension, que les nations  d'Europe ne sont pas non plus des prostituées, qu'elles n'ont pas besoin de la "protection" de la Russie, que les affaires européennes concernent les pays européens. Que la Russie poutinisée ne nous fait pas rêver. Que l'UE est assez grande, assez puissante, et assez libre pour se débrouiller sans la "protection" de la Russie. Que votre "soft power" (et votre énorme machine propagandiste allimentée par votre argent pour le moins douteux) est bon pour les peuples soumis composés de troupeaux obtus. Mais que la France n'est pas composée de troupeaux obtus, qu'elle a eu un certain Rabelais qui nous a raconté il y a fort longtemps l'histoire de Panurge.


Au fond, ce qui importe est de savoir quelles idées on défend et dans quel ordre.

Dans le bandeau de mon blog, j'avais écrit "Liberté" comme seconde valeur fondamentale. En réalité, j'aurais dû l'écrire en premier, comme dans notre devise nationale. Le bien le plus précieux, pour moi, est la liberté : la liberté d'un pays, et la liberté d'opinion. En second lieu, ce qui m'importe est de promouvoir l'identité de la France et de l'Europe qui sont selon moi complémentaires. Enfin, je défends l'appartenance de la France à l'UE qui est bien entendu imparfaite et dont on ne peut que souhaiter qu'elle soit transformée (il existe des théories très pertinentes à ce sujet comme "une Confédération Européenne" , ou encore une Europe "par cercles" selon les niveaux économiques des Etats-membres... Le plus important si l'on veut faire aimer l'Europe est de faire une Europe protectrice, puissante, et organisée autour de grands projets concrets, comme l'Energie ou La Défense, ou une Police des frontières européenne pour lutter contre l'immigration)

Une autre option est défendue par le FN et les souverainistes. Eux pensent qu'après tout, la liberté n'est pas le plus important, que ce qui prime est la défense de l'identité. D'où leur admiration pour le régime de Poutine, qui fait peu de cas de la liberté d'opinion et d'expression dans son pays (et qui ne souhaite pas une Ukraine libre et indépendante, ce qui est peut-être compréhensible d'un point de vue historique et linguistique, mais qui reste inacceptable lorsque l'on veut une Europe dont les pays se respectent mutuellement). Ils pensent, aussi, qu'il faut sortir de l'UE, qui selon eux est à la botte des américains (alors que ces derniers sont très contents que l'UE se porte mal, tout comme la Russie d'ailleurs). Ils croient que la Russie sera le sauveur de l'Europe car elle est la seule, selon eux, à pouvoir s'opposer aux américains. Bref, ils ne croient pas à l'Europe. Ou plutôt ils croient à une Europe du chacun pour soi, ce qui, de fait, imposera la Russie comme la puissance dominante du continent. Douguine ne s'en cache pas, il n'y a qu'à écouter la vidéo ci-dessus. Selon lui, les pays d'Europe doivent être "sous la protection de la Russie" (comprendre "sous la domination"). Evidemment, ceux qui pensent que l'UE est actuellement dominée par les Etats-Unis se disent qu'après tout, mieux vaut être dominé par la Russie que par les Etats-Unis. Et là encore, je ne suis pas d'accord.
D'abord parce que, comme je l'ai dit, je place la liberté comme valeur suprême. En l'occurrence la liberté de mon pays, et aussi celle des autres pays d'Europe, ce qui implique le respect de chaque pays pour son voisin. Ne parlons pas de la politique intérieure de la Russie (pays classé "rouge" pour la liberté de la presse, corruption généralisée...).
Ensuite, parce que je ne considère pas que les Etats-Unis dominent l'Europe. On m'a pourtant affirmé que "si, que l'UE est contrôlée par Obama", et lorsque j'ai demandé sur quoi il fallait s'appuyer pour affirmer cela, je n'ai pas eu de réponse claire (on m'a parlé de lobbies... qui doivent être combattus, certes, et nous en avons le droit puisque nous sommes justement dans un pays de liberté et un Etat de droit. Mais, les lobbies, divers et variés, et plus ou moins néfastes, ce n'est pas vraiment ce que j'appelle une domination américaine)





Ukraine : regards vers l'ouest.
Reportage vidéo très intéressant sur le Secteur Droit : ici
 Le 22 mai 2014 :
Au moins 17 soldats ukrainiens ont été tués dans des attaques menées par des terroristes. Selon le ministère de la Défense, 16 soldats ont été tués lors de l’attaque près de Volnovakha, dans la région de Donetsk. Des terroristes venus en deux véhicules tout-terrains et deux minibus blindés ont ouvert le feu sur les militaires ukrainiens. Ils avaient des armes légères,des lance-grenades, des mitrailleuses et des SATCP (Sol-Air À Très Courte Portée). Un autre soldat a également été tué dans une attaque contre son convoi dans la région de Louhansk.[...]
Le chef du Secteur Droit Dmytro Yaroch a dit que les membres de son organisation faisaient parti des bataillons de défense territoriale dans les régions orientales de l’Ukraine. « Ces gens qui sympathisaient récemment avec des terroristes et séparatistes, n’expriment plus leurs sympathies. Nous recevons constamment des informations que le Donbass dit : « Quand est-ce que le Secteur Droit viendra pour rétablir enfin l’ordre dans la région de Donetsk ? »,- a ajouté Yaroch. (Chroniques Ukrainiennes)


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L'urgence d'une armée européenne pour remplacer l'OTAN
L'OTAN, un tigre de papier?
Allemand, né en 1939, j’ai encore quelques souvenirs d’enfance (la ville de Nuremberg à 90 % en ruines au moment de ma scolarisation, des années d’après-guerre de pauvreté générale…) ; des souvenirs de ce que le mot « guerre » signifie. Plus tard j’ai mieux compris ce qu’a signifié une guerre pour des millions d’être humains ; ceci m’a marqué comme la plupart de ceux de ma génération.
Ces souvenirs sont revenus ces dernier temps avec ce qui se passe en Ukraine, des événements qui provoquent en moi une crainte viscérale de voir se confronter par un enchainement irrésistible la Russie et les pays occidentaux. Poutine qui n’a pas digéré ce qui pour lui fut une humiliation insupportable : la dissolution de l’URSS et du Pacte de Varsovie et  l’indépendance de la plupart de ses anciens républiques, du Caucase jusqu’à la mer baltique. L’annexion de la Crimée, après celle (sous une autre forme) d’une partie de la Géorgie, sous prétexte de protéger les « frères russes » de ces pays, fait craindre que d’autres parties de l’ex-empire soviétique ne puissent être la cible d’une politique peu soucieuse  du droit international. De fortes minorités russes en Estonie, Lituanie et Lettonie  pourraient être manipulées pour appeler la Russie au secours sous prétexte d’être privées de leurs droits dans ces pays.
Or, ces pays sont membres de l’OTAN qu’ils ont rejointe en 2004 en faisant confiance à la promesse d’être protégés contre toute agression par l’article 5 du Traité de l’OTAN de 1949 selon lequel « les parties conviennent qu’une attaque armée contre l’une ou plusieurs d’entre elles survenant en Europe ou en Amérique du Nord sera considérée comme une attaque dirigée contre toutes les parties, et en conséquence elles conviennent que, si une telle attaque se produit, chacune d’elles, dans l’exercice du droit de légitime défense, individuelle ou collective, reconnu par l’article 51 de la Charte des Nations Unies, assistera la partie ou les parties ainsi attaquées en prenant aussitôt, individuellement et d’accord avec les autres parties, telle action qu’elle jugera nécessaire, y compris l’emploi de la force armée, pour rétablir et assurer la sécurité dans la région de l’Atlantique Nord. »
Pendant des années , cette éventualité n’était pas d’actualité, aucune menace émanant des gouvernements russes. Aujourd’hui la politique agressive de Poutine a créé une peur de plus en plus forte dans les pays baltes, mais aussi en Pologne, membre de l’OTAN depuis 1999: seront-ils vraiment protégés, le cas échéant, par leurs partenaires de l’OTAN ? La lecture d’un article du « SPIEGEL » du 19 mai 2014  évoque de sérieux  doutes que cette garantie soit suivie d’effet.  Le Ministère de la défense allemand explique dans un document  confidentiel cité par le SPIEGEL  que la capacité et l’intention de la Russie de déclencher sans préavis, à très court délai et à n’importe quel endroit d’importantes actions militaires constitue une menace pour la sécurité et stabilité de la zone euratlantique et en particulier pour ses voisins directs. Et le SPIEGEL enfonce le clou : actuellement l’Alliance serait incapable de défendre les pays baltes par des moyens conventionnels (tanks, avions, troupes terrestres). Tous les plans d’intervention ne seraient plus à jour. Pour pouvoir réagir de façon adéquate, il faudrait à l’OTAN environ 6 mois, « même trop tard pour participer aux festivités de la victoire de la Russie. »
Devant cette situation alarmante, il ne reste, dans la crise actuelle autour de l’Ukraine, que les moyens diplomatiques, une perspective peu rassurante face à un Poutine peu respectueux du jeu diplomatique et très motivé à effacer l’humiliation de la Russie que constitue pour lui l’éclatement de l’URSS après 1990 et la perte de son glacis. Cette faiblesse de l’OTAN, son incapacité de protéger efficacement ses pays membres pourrait bien sonner la fin de l’Alliance.
Quelle conclusion pour la France dans les débats actuels concernant le budget de la défense ? Voici un vrai casse-tête pour le Gouvernement et un appui pour ceux qui le mettent en garde contre tout affaiblissement des capacités d’intervention des forces armées déjà engagées dans plusieurs théâtres militaires. Et il se pose de façon aigüe la question d’une Europe de la défense disposant de moyens suffisants pour faire face aux nouveaux défis en ce début du XXIe siècle.

Sur l'importance d'une "vraie" UE: Voir aussi : http://www.lemonde.fr/idees/article/2014/05/26/les-resultats-des-europeennes-affaiblissent-l-europe-face-aux-etats-unis_4426346_3232.html



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A propos de l'énorme machine de propagande russe : 

Il y a un an, a été lancée Ruptly, une nouvelle agence de presse vidéo russe. Elle ressemble à une agence, avec 110 journalistes, venus de différents pays: Espagne, Grande-Bretagne, Russie, Pologne. Mais c'est en fait «Kremlin TV» explique Spiegel online. Elle est financée par le Kremlin, et si elle propose certaines vidéos montrant des arrestations d'opposants russes, elle diffuse en fait surtout les vues de Vladimir Poutine, qu'elle soutient.
«Concernant l'Est de l'Ukraine, l'agence offre presque exclusivement des vidéos favorables aux soutiens pro-russes de la République Populaire de Donetsk, fondée par des séparatistes. On y trouve aussi les vues de radicalistes comme l'anglais Nick Griffin ou l'allemand d'extrême-droite Olaf Rose, idéologue du NPD, parti néo-nazi, excitant la haine à l'égard de l'Union Européenne et de sa politique ukrainienne».
Selon Ivan Rodionov, le directeur de l'agence, les vidéos sont achetées par près de 200 clients, parmi lesquels des chaînes allemandes, publiques et privées. Les médias allemands ont d'ailleurs, selon lui, emboîté le pas à leur couverture média de la crise en Ukraine.
«Nous sommes dans une guerre de propagande acharnée», selon Andrew Weiss, vice-président des études du Carnegie Endowment for International Peace, think tank influent de Washington. «Moscou regarde au-delà du court terme, cherchant à influencer l'opinion sur le long terme» dans les pays occidentaux poursuit Margarita Simonyan, rédactrice en chef de RT, anciennement connu comme Russia Today, propriéraire de Ruptly.
Le Kremlin investit environ 100 millions d'euros par an dans les médias russes installés à l'étranger afin d'influencer le public occidental, explique le Spiegel.
L'ancien diplomate et écrivain Vladimir Fédorovski, dans le Figaro, prévenait cependant contre le risque inverse: croire à tout prix les opposants au Kremllin, percevoir la situation de la région de manière manichéenne. «Les journalistes occidentaux sont instrumentalisés», jugeait-il:
«Même à la fin du communisme, période que je connais très bien, les journalistes étaient plus prudents, et les informations fausses ou non vérifiées finissaient par être démasquées —on se souvient de l'affaire des charniers de Timișoara. Aujourd'hui, c'est pire que du deux poids-deux mesures, je suis ahuri par le manque de professionnalisme des journalistes, notamment français.» 
Il leur reproche de se faire avoir par une propagande anti-russe:
«Il y a une propagande exagérée du côté russe aussi, évidement. Mais cela peut se comprendre: les journalistes russes vivent sous un régime autoritaire et n'ont pas vraiment le choix. Mais en Occident, la propagande est le triomphe du politiquement correct qui prime sur l'analyse.»


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"Il n'y a pas de de combattants russes en Ukraine" a affirmé Poutine. On se demande alors qui sont ces morts rapatriés en Russie en toute discrétion :

"des miliciens russes tués à Donetsk rapatriés en toute discrétion" (Le Monde)

 

 

 

 

 

 

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Comment Poutine a financé son palace à 700 millions d'€  avec de l'argent destiné à un projet médical

MOSCOU, 21 mai (Reuters) - Un immense complexe immobilier au bord de la mer Noire, qui passe pour avoir été construit pour le président Vladimir Poutine, a été payé en partie par de l'argent public détourné d'un fonds censé financer la modernisation des hôpitaux russes, montre une enquête de Reuters.
Si l'existence de ce domaine luxueux est bien connue, jamais jusqu'à présent l'origine des fonds ayant servi à sa construction n'avait été mise au jour.
Deux proches du dirigeant russe ont profité de contrats publics d'un montant total de près de 200 millions de dollars (146 millions d'euros), selon des documents douaniers et bancaires qu'a étudiés Reuters.
Ces deux hommes, Nikolaï Chamalov et Dmitri Gorelov, étaient propriétaires d'une entreprise qui fournissait des équipements médicaux au projet fédéral de modernisation des hôpitaux, lancé par Vladimir Poutine lui-même, à des prix que des spécialistes de la santé disent surévalués.
Les bénéfices réalisés ainsi par Nikolaï Chamalov et Dmitri Gorelov ont été transférés sur des comptes bancaires ouverts en Suisse, montrent les documents. L'argent a ensuite transité par un compte au Liechtenstein lié à la construction du luxueux complexe immobilier sur la mer Noire, surnommé le "palais de Poutine", indiquent les mêmes documents.
Sergueï Kolesnikov, un ancien collaborateur de Nikolaï Chamalov et Dmitri Gorelov, a déclaré en 2010 que ce domaine avait été construit pour Vladimir Poutine.
Le Kremlin a démenti l'existence de tout lien entre ce projet immobilier et Vladimir Poutine, au pouvoir à Moscou depuis 2000, alternativement à la présidence et au poste de Premier ministre.
L'enquête de Reuters sur l'utilisation du budget d'un milliard de dollars alloué au projet de modernisation des hôpitaux annoncé par Vladimir Poutine en 2005 montre que Nikolaï Chamalov et Dmitri Gorelov ont tous deux joué un rôle d'intermédiaires, montrent les documents.
DES COMPTES EN SUISSE, AU LIECHTENSTEIN ET AUX USA
Selon ces documents, les deux hommes étaient propriétaires d'une entreprise installée au Royaume-Uni, Greathill, utilisée pour acheter des équipements médicaux de haute technologie, principalement au groupe allemand Siemens. Greathill revendait ensuite ces équipements à la Russie en réalisant un bénéfice.
Nikolaï Chamalov, un ancien cadre commercial de Siemens en Russie, n'a pas répondu à des demandes de commentaires sur ces informations. Un porte-parole de Siemens a déclaré que le groupe n'avait pas connaissance des liens entre Nikolaï Chamalov et Greathill.
Dmitri Gorelov a déclaré que les importations avaient été totalement transparentes et que Greathill avait vendu les équipements médicaux à la Russie à des prix approuvés par des experts russes.
Des documents bancaires montre que Greathill a déposé 56 millions de dollars sur des comptes en Suisse après 2006, lorsque Moscou a commencé à mettre en oeuvre le projet de modernisation du système de santé.
Ces comptes en Suisse étaient contrôlés par une société appelée Lanaval, précisent les documents bancaires.
Des documents étudiés par Reuters montrent que Lanaval a transféré 48 millions de dollars sur un compte au Liechtenstein détenu par Medea Investment, une société enregistrée à Washington, aux Etats-Unis.
Medea Investment est contrôlée par un architecte italien, Lanfranco Cirillo, qui a conçu la résidence sur la mer Noire, selon Sergueï Kolesnikov. Dans un communiqué transmis par son avocat, Lanfranco Cirillo a déclaré avoir été choisi pour ce projet immobilier en raison de son expérience et de ses compétences professionnelles.
Il n'a pas répondu à plusieurs questions sur le financement du projet immobilier et sur les versements de fonds dont a bénéficié Medea.
Un porte-parole de Poutine n'a pas répondu à plusieurs questions sur les déclarations de Sergueï Kolesnikov et les informations de Reuters. Le Kremlin avait auparavant présenté Sergueï Kolesnikov comme un homme aigri, ajoutant qu'il avait quitté la Russie en raison de différends commerciaux, ce que ce dernier dément.















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Remettons-en une couche concernant Douguine ...

Il hait l'Occident et ses valeurs "dégénérées". Depuis toujours, il milite pour l'annexion de l'Ukraine par la Russie. Il veut un "empire eurasiatique" dominé par Moscou. Longtemps, Alexandre Douguine, intellectuel ultranationaliste, fut cantonné aux marges de la vie politique de son pays. Aujourd'hui, il est au centre du grand jeu russe.
Depuis le retour de Vladimir Poutine au Kremlin en 2012, cet extrémiste, ami du pamphlétaire "national-socialiste" français Alain Soral, est constamment invité dans les médias d'Etat russes. Sa barbe de vieux-croyant et ses concepts fumeux font fureur. Il est très en cour jusqu'au sommet du pouvoir. Ce chantre de Mussolini et de l'orthodoxie - que son ancien acolyte Edouard Limonov surnomme "le Cyrille et Méthode du fascisme" - est devenu un propagandiste majeur du régime. Selon la revue américaine "Foreign Affairs", il serait même le "cerveau" du président russe.
Le Raspoutine de Poutine ? "On ignore si les deux hommes se voient souvent, dit Marat Guelman, un ancien conseiller en relations publiques du Kremlin qui les connaît depuis quinze ans. Mais, à l'évidence, l'influence de Douguine est considérable, surtout depuis quelques mois. Dans ses derniers discours, le président adopte ses thématiques et même sa phraséologie. C'est effrayant."

"Mes idées ont triomphé, toutes"

Douguine, qui est officiellement titulaire d'une chaire de sociologie à l'université Lomonossov à Moscou, explique qu'effectivement il voit les "gens du pouvoir au moins une fois par semaine", qu'il a beaucoup travaillé avec l'ancien conseiller politique de Poutine, Vladislav Sourkov, aujourd'hui en disgrâce. Il assure aussi qu'il a refusé plusieurs postes importants au Kremlin parce qu'il déteste la "bureaucratie".
Mais, quand on l'interroge sur ses rencontres avec le "tsar" lui-même, il esquive. Dans un excellent français, qu'il a appris seul en lisant "les Poètes maudits" de Verlaine, il dit : "Peu importe le comment : l'important, c'est que toutes mes idées ont triomphé, toutes." De fait, c'est bien son idéologie "rouge-brune" radicale qui inspire aujourd'hui l'action extérieure et intérieure du pouvoir russe. Il faut donc écouter Alexandre Douguine pour comprendre vers quel funeste destin le Kremlin veut entraîner son pays - et toute l'Europe.
Nous l'avons rencontré pour la première fois en septembre 2008, juste après la guerre russo-géorgienne. A l'époque, il peste contre Poutine qui "n'ose pas aller jusqu'au bout" et "restaurer l'empire". "Il hésite à franchir le Rubicon, à affronter l'Amérique", dit-il alors. Douguine appelle déjà - c'est son obsession - à une invasion de l'Ukraine, d'où il est banni depuis plusieurs années. Il répète que seule une "révolution" ultranationaliste peut sauver le pouvoir russe - pas ces maudites idées occidentales en vogue à Moscou.

"C'était trop tôt"

Il n'est pas écouté. "C'était trop tôt." Il manque un déclic. Il aura lieu trois ans plus tard. Le 10 décembre 2011, l'opposition libérale organise à Moscou une grande manifestation contre Poutine. Pour la première fois, la foule exige que l'homme fort du pays "dégage", comme Moubarak ou Ben Ali. Un choc pour le "leader national" russe. "Entre les libéraux et nous, il ne pouvait plus hésiter, dit aujourd'hui Douguine.
Notre heure était arrivée."
Dès que Poutine redevient président, en mai 2012, les ultranationalistes sortent de l'ombre. Ils prospèrent vite. Ils créent plusieurs clubs politiques. Le plus en vue, le cercle Izborski, est lancé par l'écrivain antisémite Alexandre Prokhanov et son ami Douguine. La première réunion est présidée par le nouveau ministre de la Culture, Vladimir Medinski, un historien révisionniste. Un pope est aussi là et pas n'importe lequel : l'archimandrite Tikhon, un intime de Poutine, son "confesseur", dit-on.
Le club adopte le texte fondateur du cercle Izborski. Il y est écrit : "Aujourd'hui, la construction d'un empire eurasiatique peut être l'idéologie de la Russie." Le compte à rebours est lancé. Dix-huit mois plus tard, la Crimée sera annexée, une opération que l'archimandrite Tikhon célébrera comme "une victoire".
Pour Alexandre Douguine, c'est d'abord un acte géopolitique "révolutionnaire". "Une rupture définitive avec le système occidental." Il veut aller plus loin. Annexer l'Ukraine de l'Est et du Sud, la "Nouvelle Russie" comme dit désormais Poutine. Sur place, il a des "centaines" de partisans, de jeunes séparatistes issus de son Mouvement eurasiatique. "Certains sont à la pointe des actions en cours", affirme-t-il.

Empire soviétique

Douguine leur donne des directives depuis Moscou ou sur place (son interdiction de séjour a été levée par Ianoukovitch en 2010). "Le mieux, assure-t-il, serait que l'armée russe franchisse la frontière." Quand ? "Dès que les conditions seront réunies." Après ? Comme il est désormais un propagandiste presque officiel, Douguine parle avec prudence. Il assure qu'il ne souhaite pas une avancée militaire vers d'autres "terres russes".
Il confie seulement que Poutine "a amorcé le retour à une éthique impériale (sic)". Comprenne qui peut. En 2008, il était plus disert :
L'empire soviétique, expliquait-il alors, se reconstruira par différents moyens : la force, la diplomatie, les pressions économiques... Cela dépendra du lieu et du moment."
Il parle plus ouvertement des visées russes sur l'Europe, "terrain majeur de la guerre contre l'atlantisme". Il regrette que "Staline n'ait pas eu les moyens militaires d'envahir l'Europe occidentale". Aujourd'hui, il veut la neutraliser, la détacher des Etats-Unis. Comment ? En aidant les partis d'extrême droite du Vieux Continent à conquérir le pouvoir ou, au moins, à déstabiliser les gouvernements en place. Il dit : "Nous allons soutenir la révolte des peuples dans la grande crise économique et sociale qui approche."

La France, une de ses terres de mission prioritaires

Douguine assure que le Kremlin a décidé de favoriser l'Internationale brune en Europe. La preuve : lors de sa dernière longue prestation télévisée, le 17 avril, le président russe a salué Viktor Orbán, le Premier ministre ultranationaliste hongrois qui soutient son action en Ukraine et qui, en échange, a bénéficié d'un prix réduit du gaz. Poutine a même vanté les bons scores de Jobbik, le parti néonazi hongrois. "Un signe", dit Douguine.
Ce n'est pas tout. En décembre, le patron du Kremlin a nommé à la tête de la nouvelle agence chargée de la propagande internationale de la Russie un animateur de talk-show violemment homophobe : Dmitri Kisselev, compagnon de route de Douguine. Autre signe : en avril, le président de la Douma, Sergueï Narichkine, a reçu en grande pompe Marine Le Pen. Douguine, qui conseille ce Narichkine et "connaît bien le père de la présidente du Front", était là. La France est l'une de ses terres de mission prioritaires. L'an dernier, à l'invitation d'un groupuscule d'extrême droite, il a participé à la Manif pour tous à Paris. Il s'intéresse à d'autres pays. Il a bon espoir que ses amis néofascistes prennent bientôt le pouvoir en Roumanie, en Grèce ou aux Pays-Bas.

"Une mentalité de troglodytes"

C'est d'abord en Russie que Douguine entend mener son combat. Le Kremlin aussi qui vient de déclarer un Kulturkampf la guerre des cultures. Le 12 décembre, Poutine a lancé devant le Parlement : "Nous défendrons les valeurs traditionnelles, fondations spirituelles et morales de la civilisation : la famille traditionnelle, la vraie vie humaine y compris religieuse." Son croisé en chef est le jeune ministre de la Culture, Vladimir Medinski, que certains surnomment déjà "le Goebbels de Poutine".
Nous partons de l'idée que la Russie est une civilisation à part, de type européen par la géographie et par la race",
explique au "Nouvel Observateur" ce grand admirateur de Marine Le Pen (encore un). Il assure que "les Russes sont tellement conservateurs qu'ils se considèrent comme les derniers porteurs des valeurs de l'ancienne civilisation européenne et romaine". Il rejette vigoureusement "le multiculturalisme et la tolérance". Evidemment il honnit le mariage pour tous et "certaines formes d'art contemporain". Sa mission ? Combattre "l'influence maléfique de l'Occident".
Récemment, Medinski a empêché le tournage d'un film sur Tchaïkovski au motif que le grand musicien y serait apparu comme un gay refoulé. "Il ne l'était pas", affirme mordicus cet homophobe obsessionnel. "C'est pourtant une évidence historique, prouvée par les archives", dit l'un des auteurs du scénario, le metteur en scène Kirill Serebrennikov. Le ministre cherche aussi à imposer une loi interdisant tous les "gros mots" au théâtre. La première infraction serait punie d'une amende. La deuxième entraînerait l'interdiction de la représentation. "Une mentalité de troglodytes", dit Serebrennikov, qui ne comprend pas ce qui est en train d'arriver à son pays.

"Cinquième colonne"

Medinski veut mettre le monde de la culture au pas. Après l'annexion de la Crimée, il a demandé aux artistes de signer une pétition de soutien au président russe. Beaucoup l'ont fait. "Certains par conviction, d'autres par peur de perdre des financements étatiques", explique l'écrivaine Ludmila Oulitskaïa qui, elle, a participé à un rassemblement contre cette annexion. Les artistes sont sommés de faire allégeance au pouvoir.
La peur est revenue. Pour désigner les opposants à sa guerre contre l'Ukraine, Poutine a parlé de "traîtres nationaux" et de "cinquième colonne", comme du temps de l'Union soviétique. "Il faut en finir avec ces libéraux pro-américains, nos ennemis", surenchérit Alexandre Douguine qui a publié une liste, un hit-parade des médias les plus "antinationaux". Premiers visés : les rares sites indépendants d'information en ligne. "Le Kremlin veut fermer les dernières fenêtres de liberté encore entrouvertes", dit la politologue Lilia Chevtsova.
Sous la pression du pouvoir, le pure player Lenta.ru, qui couvrait la guerre en Ukraine de façon non partisane, a licencié sa rédactrice en chef. Le site Grani.ru, lui, a été bloqué. A la demande du Kremlin, certains câblo opérateur sont cessé de diffuser Dojd, la chaîne de télévision sur internet, alors que toutes les chaînes hertziennes sont aux mains du pouvoir. Enfin, les blogs qui ont plus de 3 000 lecteurs vont devoir s'enregistrer auprès des autorités. "La censure, la vraie, est de retour", annonce Ludmila Oulitskaïa. Avec quelques amis, la romancière a organisé une manif pour dénoncer ce retour aux méthodes soviétiques. "Quelques centaines de personnes sont venues." Pas plus.

Censure 

"Dans cette atmosphère de peur et de censure, il est très difficile de proposer une autre idée de la nation", souligne la présidente du principal parti de l'opposition libérale, la Plateforme civile, Irina Prokhorova, dont le frère, le milliardaire Mikhaïl Prokhorov, a recueilli 7% des voix lors de la dernière élection présidentielle. "En pleine euphorie nationaliste, comment expliquer à nos concitoyens que les valeurs démocratiques, la tolérance en particulier, sont formidables ? demande cette éditrice réputée. Comment expliquer que cette tendance impérialiste peut être fatale pour le pays ?" Elle ajoute : "Pour convaincre, nous devons trouver un nouveau langage. Cela prendra du temps."
Elle ne baisse pas les bras. En septembre, elle veut être candidate au parlement de Moscou. Le Kremlin fait tout pour la décourager. Quatre mois avant le scrutin, il entretient encore le flou sur les limites des circonscriptions. Plus grave, Irina Prokhorova ignore combien de colistiers elle pourra présenter. "Sans consulter personne, les autorités viennent de décider que chaque candidat d'un parti non déjà représenté dans cette assemblée devrait recueillir 7.000 signatures." Tout pour étouffer l'opposition.
Le but de cette reprise en main tous azimuts ? "Préparer le sacre de Poutine", dit Ludmila Oulitskaïa.
Oui, le peuple lui demande de devenir César", 
assure Alexandre Douguine. Selon lui, l'homme fort de la Russie va bientôt entreprendre des réformes institutionnelles pour prolonger "indéfiniment" son pouvoir "autoritaire". Quelles réformes ? "Il n'a que l'embarras du choix. Le plus simple : changer la Constitution." Il pense que, dans la foulée, le Kremlin organisera un "ordre Poutine", une "sorte de collège maçonnique" réunissant quelques personnalités idéologiquement sûres. Leur mission : préparer la succession du "leader national". Si un tel cénacle est créé, il aimerait bien en être.







Un billet fort instructif sur les connexions entre Douguine et SYRIZA  à lire en anglais : ici











Le problème de l'Ukraine, c'est Poutine  
(je sais, il ne faut pas diaboliser, ce n'est pas bien... Tant pis. Je suppose qu'éternellement, je serai dans le camp du mal...)

L’obsession archaïque du pouvoir russe est de contrer l’occident où il le peut et de reconstituer autour de lui un glacis, comme il en existait un au temps de l’Union soviétique. Et pour cela, il faut écraser l'aspiration à la liberté en Ukraine.
Imaginez que nous soyons, que vous soyez, un jour au pouvoir et que vous ayez comme mode de gouvernement de vous en prendre à votre propre population. Vers qui vous tourneriez-vous? Une seule réponse: il faut immédiatement faire appel à Vladimir Poutine! Voilà en effet un dirigeant qui n’hésite jamais, dès lors qu’il faut aider je ne sais quel régime ou dictature à malmener sa propre population. Vladimir Poutine est l’homme sans lequel Bachar el-Assad ne serait plus au pouvoir. Oui, Bachar el-Assad, celui qui prend prétexte d’une évacuation humanitaire à Homs pour arrêter, faire torturer et disparaître quelques quatre cents hommes valides qui accompagnaient leurs familles dans cette évacuation. Hier, les ayatollahs de Téhéran pouvaient aussi se prévaloir de l’appui du président Poutine. Et aujourd’hui, hélas, sa marionnette en place à Kiev, celui qui ne peut rien lui refuser, le président Ianoukovitch avec lequel Poutine s’était affiché à la tribune des Jeux olympiques de Sotchi.

L'occident toujours en retard, en Syrie comme en Ukraine

La séquence que nous venons de vivre représente un parfait mélange de cynisme et de cruauté. Sachant bien sûr que la stratégie est toujours la même: gagner par la terreur et épouvanter les opposants. En Ukraine donc, il y a un avant et un après Sotchi.
Avant, la Russie pouvait craindre un boycott en raison de la pression qu’elle exerçait sur l’Ukraine pour stopper tout accord significatif de ce pays avec l’Union européenne. Certes, ni Barack Obama ni François Hollande n’ont fait le déplacement de Sotchi. Mais, dans les jours précédents, Vladimir Poutine avait fait diversion en libérant son adversaire, l’ex-oligarque Khodorkovski, et les deux Pussy Riot qui croupissaient en prison.
Ce fut aussi en Ukraine le temps de la négociation entre gouvernement et opposition. Puis vinrent les Jeux et les médias mondiaux, exclusivement préoccupés de célébrer les exploits de leurs athlètes et naturellement plus aucun risque de boycott. C’est le moment qui fut choisi pour le bain de sang et l’offensive contre l’opposition ukrainienne.
Bien sûr, il n’aurait pas fallu attendre cette démonstration de force pour se convaincre qu’il eût été nécessaire de boycotter les Jeux de Sotchi. Quel sens donnons-nous à ces joutes sportives dédiées à la paix, organisées à la gloire de Poutine alors que des opposants, simplement coupables de vouloir s’ancrer en Europe, se font massacrer?
En fait, en Syrie comme en Ukraine, nous sommes coupables de réaction à retardement. Il y a deux ans, l’opposition syrienne, alors dominée par des forces démocratiques, était en passe de l’emporter. Les tergiversations américaines –l’obsession de Washington était alors de ne pas intervenir, au motif que le président devait être, et rester, celui du retrait d’Irak puis d’Afghanistan– ont laissé le champ libre aux armes russes et aux troupes iraniennes et du Hezbollah libanais qui ont eu tout loisir de consolider le régime de Bachar tandis que, dans le même temps, l’opposition était progressivement noyautée par des groupes djihadistes.

L’économie, talon d’Achille de Moscou

En Ukraine, il eût fallu réagir fortement dès lors que les intentions russes étaient clairement de priver ce pays de son indépendance. Réagir, cela aurait pu être boycotter les Jeux olympiques.
Aujourd’hui, que peut-on faire pour venir en aide aux Ukrainiens? La question n’est pas de se battre pour que ce pays intègre l’Union européenne, qu’il n’a pas nécessairement vocation à intégrer. Mais elle est d’éviter de laisser manœuvrer un pouvoir russe dont l’obsession est de reconstituer autour de lui un glacis, comme il en existait un au temps de l’Union soviétique.
Après la Biélorussie et l’Ukraine, la Géorgie et qui d’autre? Les Etats Baltes? Nul doute que Vladimir Poutine y songe déjà. Sur ce sujet, nous devrions davantage suivre les Polonais qui plaident depuis un certain temps déjà pour des sanctions fortes. Eux ont appris de l’Histoire quelques tristes leçons sur les menées des régimes autoritaires en Russie.
Or aujourd’hui, la Russie paradoxalement s’affaiblit. Son économie repose exclusivement sur l’exploitation du pétrole et du gaz. Il faut donc faire en sorte d’avoir moins besoin du gaz et du pétrole russe. Récemment le ministre russe des Finances a dû annuler une levée de fonds sur les marchés internationaux tant la défiance vis-à-vis du rouble et du pouvoir russe grandit. A quoi s’ajoutent des fuites de capitaux massives vers la Suisse ou d’autres paradis fiscaux. Le rouble a perdu 8% depuis le début de l'année face au dollar et à l'euro.
C’est donc là que le bât blesse. C’est là qu’il faudrait appuyer par des sanctions économiques et financières appropriées. Il n’est que temps! Nous le devons autant aux Ukrainiens qui se battent pour se rapprocher de nous qu’à nous-mêmes si nous voulons vivre à l’intérieur d’une Union européenne aux frontières sûres et reconnues.

Le parti français de l'apaisement se trompe, comme toujours

Alors il existe en France un parti de l’apaisement représenté notamment par Dominique de Villepin et Jean-Pierre Raffarin. Il se trompe, comme toujours, dans ce genre de situation. Il ne veut surtout pas voir que Vladimir Poutine ne comprend que les rapports de force et qu’il n’a de cesse de recréer une atmosphère de guerre froide pour se grandir et légitimer son pouvoir autoritaire.
Vladimir Poutine se pose en Iran, en Syrie et en Ukraine comme l’adversaire numéro un de l’occident. L’apaisement n’y changera rien, au contraire, il lui donnera encore plus de raisons de nous défier et de nous humilier par tous les moyens. Et ces moyens sont l’oppression et le massacre des populations syriennes et ukrainiennes...






Destroy Poutine !
Quand j’étais un jeune garçon, j’ai entendu beaucoup de choses de mon grand-père (capitaine à la retraite) sur la Grande guerre patriotique de l’URSS contre les « envahisseurs fascistes allemands ». Cependant, j’ai eu la chance d’étudier à l’école dans l’Ukraine indépendante, et j’ai été libre de toute cette propagande soviétique et russe.
Quand j’avais 13-14 ans, j’ai commencé à me poser des questions, pourquoi la même guerre s’appelle différemment en Russie et dans le reste du monde (y compris en Ukraine) et pourquoi la guerre a durée 4 ans (1941-1945) pour les Russes et 6 ans (1939-1945) pour le reste du monde ?
A l’école c’était vraiment facile, car ma prof, qui est malheureusement décédée il y a quelques années, a expliqué que la Seconde Guerre mondiale et la Grande guerre patriotique de l’URSS ne sont pas complètement la même chose.
Comme vous le savez tous, la Seconde Guerre mondiale a officiellement débuté le 1 septembre 1939, quand l’Allemagne nazie a attaqué la Pologne. Cependant, tout le monde n’est pas au courant que l’URSS, a actuellement aidé Hitler et a même participé au début de la Seconde Guerre mondiale, quand l’Allemagne a occupé l’Ouest de la Pologne, et l’URSS a occupé, uhm excusez-moi, conformément à l’histoire russe – a libéré, l’Est de la Pologne (aujourd’hui – Ukraine de l’Ouest et Bélarus de l’Ouest.)
La Russie est réputée pour régler l’histoire selon ses besoins. La Russie l’a fait quand elle a prétendu être le successeur de la Rous de Kiev. J’ai écrit à propos de ce sujet ici.
La même histoire est arrivée avec la Seconde Guerre mondiale. Accepter la Seconde Guerre mondiale et pas la Grande guerre patriotique dans le gouvernement et la société soviétique/russe veut dire partager la culpabilité avec l’Allemagne pour la Seconde Guerre mondiale. Reconnaissant cela, cela veut dire que la Russie doit être responsable de sa « contribution » pour le début de Seconde Guerre mondiale.
Mais la situation est tournée de telle façon, que l’Allemagne nazie a attaqué l’URSS en 1941. Les Soviétiques devaient faire la guerre ensemble avec un allié réticent (la coalition anti-Hitler). En partie, ce fait a acheté à l’URSS/Russie une immunité pour éviter d’être responsable pour le début de la Seconde Guerre mondiale.
En comprenant ce fait, les historiens soviétiques ont introduit le terme la Grande guerre patriotique et le leadership actuel russe, comme ses prédécesseurs soviétiques, prétendent gagner la guerre seule, en oubliant le front occidental, le front africain et le programme Prêt-Bail des Etats-Unis
Après la Seconde Guerre mondiale l’Union soviétique a gagné le droit de s’assoir aux côtés des vainqueurs. Cela, entre autre, a résulté dans le fait que l’URSS a eu sa place au Conseil de sécurité de l’ONU, tandis que l’Ukraine et Bélarus soviétique ont été parmi les pays-fondateurs de l’ONU.
Depuis la chute de l’URSS, la Russie n’a pas arrêté sa rhétorique anti-américaine et anti-occidentale. Elle a participé à quelques guerres, à l’intérieur et à l’extérieur du pays (les guerres en Tchétchénie, guerre russo-géorgienne de 2008, l’annexion russe de la Crimée en 2014, etc.). Poutine ne peut pas pardonner le fait que l’URSS/Russie a perdu la Guerre froide et que l’URSS a chuté. Maintenant il est préoccupé et s’efforce de rétablir l’Empire soviétique et de revendiquer le droit de se comporter comme il veut, à redessiner les frontières en Europe et ailleurs.
La Grande guerre patriotique fait partie de la propagande qui est nécessaire pour rendre les Russes fiers de leur « grande histoire ». Cette guerre incite les Russes à se battre pour leur patrie, à occuper les terres des autres sous prétexte de protéger ou retourner à la Russie, à haïr tous ceux qui ne veulent pas d’être sous la dominance russe. Les Russes utilisent aussi le terme la Grande guerre patriotique afin de s’éloigner encore plus de l’Occident.
L’Union douanière du Bélarus, du Kazakhstan et de la Russie, est créée sur la même compréhension de la Grande guerre patriotique. En 2015 l’Union eurasienne sera établie, et elle va certainement s’opposer à l’UE et au sens large, à l’Occident.
La Russie, avec l’aide de sa propagande, se transforme en une énorme menace pour la paix et la stabilité en Europe et dans le monde entier. Comme une fois l’Occident a détruit Hitler, maintenant il doit être uni et finalement détruire Poutine.
écrit par Denys Kolesnyk




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