Qu'est-ce que la paranoïa?
1. Définition
Il s'agit d'une
disposition anormale et durable de l'esprit conditionnant une
organisation de l'existence et un style de vie, autour d'un vécu
persécutif, dans une apparence de clarté et de logique, et sans
qu'il y ait réelle atteinte intellectuelle.
Il en existe des formes mineures et d'autres réellement gravissimes (avec délires et hallucinations) pour lesquelles on parle alors de psychoses paranoïaques.
Il en existe des formes mineures et d'autres réellement gravissimes (avec délires et hallucinations) pour lesquelles on parle alors de psychoses paranoïaques.
2. Traits de personnalité
- Hypertrophie du "Moi" :
l'orgueil des paranoïaques est démesuré, ils se surestiment
grandement et montrent un égoïsme net, également, une grande
susceptibilité. Le Paranoïaque est despotique avec son entourage et
dans ses relations sociales, obséquieux envers ses supérieurs, et
se comporte en tyran dans le milieu familial.
- Permanence du doute : Méfiance
excessive se traduisant par la susceptibilité, l'agressivité, une
utilisation régulière de sarcasmes ou de l'ironie. Le paranoïaque
doute de tout et de tout le monde, sauf de lui-même... ce qui le
différencie notamment des obsessionnels.
- Fausseté de jugement : des
interprêtations de chaque parole, de chaque geste... avec une perte
totale d'autocritique sur ce point. Le paranoïaque suit des
raisonnements d'apparence logique, mais à partir d'un fait réel, il
aboutit régulièrement à une conclusion totalement erronée,
victime de ses interprêtations excessives selon lesquelles "tout
le monde lui veut du mal". On parle de raisonnements
paralogiques.
- Sentiment de
persécution : grande rigidité et entêtement : ils sont
associaux et font notamment des procès à tout va.
3. Le délire
Ce type de délire est
insidieux et on le trouve généralement, couvant depuis de
nombreuses années, chez les sujets de 35 à 40 ans. Le délire
s'appuie sur un ou plusieurs des traits suivants :
- Délire de persécution : issu de la permanence du doute et du sentiment de persécution, il s'exprime parfois par des délires d'empoisonnement, d'agression... Cela peut débuter à partir d'un dommage réel (accident, par exemple). Un véritable délire va se mettre en place à partir de là.
- Délire passionnel : il en existe trois types :
Le délire érotomaniaque est la certitude d'être aimé par une personne, souvent de haut rang social, ou célèbre. Il débute par une "révélation" fondée généralement sur un détail anodin (un patron qui gratifie sa secrétaire d'un sourire, un cadeau d'anniversaire, etc...), détail qui va entraîner une certitude. Se met alors en place une longue phase d'espoir, lors de laquelle le paranoïaque va envoyer lettres, cadeaux, messages codés, allusions... Comme il n y a pas souvent de réponse (parfois, la cible ne s'en rend pas compte), cette phase est suivie d'une phase de dépit avec une totale indifférence, très courte, puis une phase de rancune tenace, avec menace et parfois (souvent) passage à l'acte.
Le délire de jalousie peut prendre forme à partir d'une idée fixe sans motif précis, de manière discrète au départ, mais le paranoïaque va ruminer puis avoir des soupçons (pas forcément justifiés) pendant plusieurs mois. Les doutes vont de plus en plus ressembler à des certitudes, ce qui va se traduire par une recherche effrénée et systématique de preuves, une surveillance intensive, ... Les amis et parents du conjoint vont devenir des complices de celui-ci, au yeux du paranoïaque. Les simples gestes ou mimiques vont, pour lui, constituer des preuves de tromperie. Ce délire se ponctue régulièrement de phases dépressives, avec des passages à l'acte, contre soi ou contre le conjoint.
Le délire de revendication naît suite à un préjudice dont le paranoïaque se croit victime. Il exige d'obtenir réparation, ces révendications peuvent être en rapport avec la loi ou la santé (hypochondrie)... Le paranoïaque peut finir par se fanatiser en politique ou en religion.
- Délire de persécution : issu de la permanence du doute et du sentiment de persécution, il s'exprime parfois par des délires d'empoisonnement, d'agression... Cela peut débuter à partir d'un dommage réel (accident, par exemple). Un véritable délire va se mettre en place à partir de là.
- Délire passionnel : il en existe trois types :
Le délire érotomaniaque est la certitude d'être aimé par une personne, souvent de haut rang social, ou célèbre. Il débute par une "révélation" fondée généralement sur un détail anodin (un patron qui gratifie sa secrétaire d'un sourire, un cadeau d'anniversaire, etc...), détail qui va entraîner une certitude. Se met alors en place une longue phase d'espoir, lors de laquelle le paranoïaque va envoyer lettres, cadeaux, messages codés, allusions... Comme il n y a pas souvent de réponse (parfois, la cible ne s'en rend pas compte), cette phase est suivie d'une phase de dépit avec une totale indifférence, très courte, puis une phase de rancune tenace, avec menace et parfois (souvent) passage à l'acte.
Le délire de jalousie peut prendre forme à partir d'une idée fixe sans motif précis, de manière discrète au départ, mais le paranoïaque va ruminer puis avoir des soupçons (pas forcément justifiés) pendant plusieurs mois. Les doutes vont de plus en plus ressembler à des certitudes, ce qui va se traduire par une recherche effrénée et systématique de preuves, une surveillance intensive, ... Les amis et parents du conjoint vont devenir des complices de celui-ci, au yeux du paranoïaque. Les simples gestes ou mimiques vont, pour lui, constituer des preuves de tromperie. Ce délire se ponctue régulièrement de phases dépressives, avec des passages à l'acte, contre soi ou contre le conjoint.
Le délire de revendication naît suite à un préjudice dont le paranoïaque se croit victime. Il exige d'obtenir réparation, ces révendications peuvent être en rapport avec la loi ou la santé (hypochondrie)... Le paranoïaque peut finir par se fanatiser en politique ou en religion.
4. Traitement
La chimiothérapie est rarement effective. Les
psychothérapies de soutien peuvent essayer de jouer sur les conflits
sous-jacents à la personnalité, avec pour objectif principal de
réaménager des relations de confiance, et de raisonnement plus
juste. L'internement peut se produire si le comportement est jugé
dangereux. Ce trouble mental est extrèmement dur à soigner par la
parole, puisque le paranoïaque ne fait confiance qu'à lui même et
en ses propres jugements erronés. Il se méfie régulièrement des
psychothérapeutes et à la rigueur, fait parfois semblant d'accepter
l'aide, tout en la rejetant mentalement avec force. Les paranoïaques
sont souvent manipulateurs..
(Source : Psychoweb)
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La théorie du complot
Dans le “monde désenchanté” dans lequel nous vivons, nous n’avons jamais eu autant besoin qu’on nous raconte des histoires. Internet s’en charge très efficacement, colportant à la vitesse de l’éclair d’un bout à l’autre de la planète les kyrielles de rumeurs, soupçons et autres théories du complot qui surgissent chaque jour. Relayés, amplifiés, validés par des preuves pseudo-scientifiques, ces contes modernes nourrissent notre soif de secrets et de mystères, parfois avec humour, souvent avec acharnement :
Kennedy, victime à Dallas d’un complot ourdi par la CIA ou la mafia, ça a quand même plus de gueule qu’un président américain tombé sous les balles d’un quidam un peu déséquilibré. L’Effroyable Imposture, de Thierry Meyssan, remettant en cause les explications officielles de l’attentat du 11 septembre 2001, s’est vendu à l’époque à 200 000 exemplaires : déformez, déformez, il en restera toujours quelque chose ! Et plus c’est gros, plus ça passe : vous ne le savez peut-être pas, mais la Fifa manipule les matchs du Mondial au Brésil, les Etats-Unis ont provoqué les inondations dans les Balkans, ou encore la série Les Simpson a inventé le “printemps arabe”. Les conspirationnistes sont devenus les plus grands contorsionnistes de la vérité.
(extrait de l'éditorial de Courrier international n°1236 du 10 juillet 2014 : "Les complot sont parmi nous")
Le déluge de mai dans les Balkans ? Le résultat des expériences sur le
climat réalisées par une base américaine située en Alaska. Le quotidien
serbe Politika décrypte les sources de cette théorie largement relayée en Serbie. En juillet, Courrier international explore les théories conspirationnistes en vogue et ce qu’elles révèlent des sociétés modernes.
Inondations en Serbie (lire cet article), crash d’un avion (lire cet article), attentat (lire cet article)… Qu’une catastrophe survienne, violente, inexplicable… et la machine se met en marche : “On nous cache la vérité !”.
Mais pour que la rumeur devienne complot, il en faut plus : des
“preuves”, collectées sur les réseaux sociaux, Facebook en tête (lire cet article),
des photos volées, des démentis… Et surtout des théoriciens, qui
construisent, alimentent et font vivre les conspirations qu’ils
combattent. Leurs thèses, mêmes les plus farfelues, séduisent parce
qu’elles donnent un sens à l’inacceptable (lire cet article).
C’est ce phénomène que nous avons choisi de décrypter pendant quatre
semaines. De Kuala Lumpur au Caire, de Beyrouth à New York, nos sociétés
se lisent aussi au prisme de leurs peurs.
Voir aussi, sur ce thème, le très bon site Conspiracy Watch
(peut-être aussi que des articles médicaux consacrés à cette maladie mentale qu'est la paranoïa, peuvent aussi nous aider à comprendre...)
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