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vendredi 5 septembre 2014

Lettre d'une ukrainienne au père d’une victime du crash du Boeing 777 (+ Poutine en guerre contre l'occident)

L'actualité va si vite que l'on ne parle plus du crash MH17. Fin juillet, une jeune kiévienne publiait  une lettre, très belle, en réponse au père d'une victime néerlandaise du crash (Hans de Borst, le père de la victime, avait accusé,  très justement, les terroristes pro-russes).
En relisant cette liste de personnalités françaises (il y en a  beaucoup d'autres...) défendant la vente des navires BPC de classe Mistral à la Russie :
- Jean-Christophe Cambadélis (premier secrétaire du PS)
- Xavier Bertrand (secrétaire général de l’UMP)
- Marine Le Pen (présidente du FN)
- Florian Philippot (vice-président du FN)
- Thierry Mariani (ancien ministre, député, vice-président de l’UMP)
- Jean-Pierre Chevènement (cofondateur du PS, sénateur, ancien ministre de la défense, Vice-président de la Commission des Affaires étrangères, de la Défense et des Forces armées)
- Hubert Védrine (socialiste,  ancien ministre des Affaires étrangères)   [ça sonnerait pas un peu russe, Védrine? comme Poutine, Lénine, Staline ?... je rigole, je rigole]

, et en pensant aux conséquences que cette vente aurait pour les ukrainiens et pour toute l'Europe de l'est, je me suis souvenu de cette lettre.

Cher Hans de Borst,

Il est possible que vous ne lisiez jamais mon message, et ce serait peut-être mieux ainsi. Je suis navrée que votre fille ait trouvé la mort dans le Boeing abattu par les terroristes russes au-dessus de mon pays. A la différence de la Russie, mon pays n’a jamais fait de guerre à un autre pays, ni connu d’attaques terroristes. C’est pourquoi chaque mort est un grand choc pour nous. C’est aussi pourquoi, aujourd’hui, les Ukrainiens viennent se recueillir devant l’ambassade des Pays Bas à Kiev. Ils déposent des tonnes de fleurs, de bougies et de jouets pour les enfants tués dans ce crash d’avion. Pour votre fille aussi. Vous pensez que nous ne pouvons pas imaginer ce que vous vivez aujourd’hui. En effet, c’est impossible. Néanmoins nous sommes francs avec vous.
Je m’appelle Alexandra, j’habite en Ukraine et quand parfois l’orage arrive la nuit, je me réveille en sueur froide en pensant qu’on a commencé à bombarder ma ville. Vous avez dit que votre fille unique avait 17 ans et qu’elle voulait être architecte. Permettez-moi de vous raconter l’histoire de Sergei Nigoyan. Il avait 21 ans et il était enfant unique dans sa famille. Il a été tué le 22 janvier 2014 à Kiev. Il est devenu la première victime des forces de l’ordre ukrainiennes contrôlées alors par le président déchu Victor Yanoukovitch. Après il y en a eu d’autres, plus de 100 morts mitraillés, explosés, brûlés… Beaucoup parmi eux étaient fils, filles, pères et mères uniques. Leurs cadavres ont été déposés dans une église en face de ma maison.
Au moment où mon peuple demandait justice, vos hommes politiques européens se mettaient à la table des négociations avec l’assassin Yanoukouvitch. Et au moment où nous priions pour nos morts, ces mêmes hommes politiques européens demandaient à l’ancienne opposition ukrainienne (qui est au pouvoir aujourd’hui et à qui vous faites appel dans votre lettre) de signer un traité de paix autorisant un président assassin de gouverner le pays encore pendant un an. Parce que les vies des Ukrainiens ne valaient rien aux yeux des gouvernements européens.
Imaginez-vous ce que l’on peut ressentir lorsqu’un pays voisin vous considère comme son vassal ? Il est probable que non. Vous-même estimez peut-être que l’Ukraine est un vassal de la Russie ? Et pourtant vos ancêtres ont connu ça. C’était à l’époque du Moyen Age : votre pays se battait pour devenir indépendante de l’Empire espagnol. Il y a trop longtemps peut-être, pour que vous imaginiez la situation dans laquelle se trouve l’Ukraine aujourd’hui. Vous n’êtes certainement pas obligé de l’imaginer. Tout cela n’est pas de votre ressort. Cela relève de la compétence des hommes politiques internationaux. C’était aussi notre sentiment.
Quand Poutine a annexé une partie du territoire ukrainien (la péninsule de la Crimée), nous avions cru que les états occidentaux allaient enfin prendre des mesures à l’encontre de la Russie. En 1994, la Grande Bretagne, les Etats Unis et la France notamment ont signé le mémorandum de Budapest garantissant l’intégralité territoriale de l’Ukraine. Suite à la signature de ce mémorandum, l’Ukraine s’est dépossédée de ses armes nucléaires, se fiant aux garanties données par les états occidentaux. Si l’Ouest n’avait pas insisté sur la signature de ce document, l’Ukraine serait toujours en possession d’un arsenal nucléaire, potentiellement dissuasif d’une intervention russe. Et le drame de l’avion à bord duquel se trouvait votre fille ne se serait peut-être pas produit. Alors que l’Ukraine a rempli les obligations prévues par ce mémorandum, les Etats Unis et la Grande Bretagne ont oublié les leurs. Excepté des discours dans le vide, ils n’ont rien fait pour soutenir l’Ukraine contre l’agression russe. De surcroît, la France n’a pas renoncé à la livraison de deux bateaux de guerre à la Russie. Pourquoi ? Parce que l’argent est en jeu. Dans les années 30, l’Europe a aussi préféré fermer les yeux sur l’invasion de la Pologne, de la Tchéquie et de l’Autriche par Hitler. Un choix facile, sans remords. J’espère que vous ne demandez pas justice à une telle Europe.
Quand Poutine a commencé à rentrer ses terroristes à l’Est de mon pays et à leur fournir des armes lourdes, les politiciens de l’UE n’ont rien fait pour l’arrêter. Ils persuadaient notre gouvernement à négocier la paix avec les terroristes qui éventraient des civils. Ils ont ensuite imposés des pseudos sanctions qui n’ont rien changé. Des sanctions dépourvues d’effet, pour faire croire que l’Europe a fait quelque chose. A présent, quand la Russie tire ouvertement en direction de l’Ukraine depuis son territoire, Frau Merkel est assise à côté de Poutine à la cérémonie de Clôture du Championnat du Monde de football et lui serre la main. On ne vous dit pas que la Russie bombarde ouvertement l’Ukraine? Bien sûr, vos médias n’en parlent pas trop. A quoi bon savoir qu’à quelques centaines de kilomètres de la frontière de l’UE, la guerre fait rage et les filles et les fils uniques des parents ukrainiens meurent déjà par milliers. Hier, le 20 juillet, deux écoliers ukrainiens se sont fait exploser sur une mine posée par les terroristes. Ils avaient 16 et 15 ans. On ne vous parle pas de tout ça, parce que vous n’avez pas besoin de savoir que le pays qui vous fournit le gaz et le pétrole fait aussi exploser des enfants ukrainiens. Les enfants ukrainiens ne représentent pas un intérêt, à la différence du gaz et du pétrole. Chaque fois que vous faites le plein de votre voiture, pensez que probablement c’est le carburant produit à base de pétrole russe. Chaque fois que vous mettez une casserole avec de l’eau sur le feu pour préparer le dîner, vous utilisez probablement du gaz russe. Ce sont ces gaz et pétroles russes, très convoités, qui ont obligé vos politiciens européens à se détourner de l’Ukraine, si peu profitable, à violer les contrats internationaux rédigés par eux-mêmes, et à se comporter durant tous ces mois comme s’il ne se passait rien de spécial. Je ne dis pas que le gouvernement ukrainien n’est pas coupable dans la mort de votre fille. En février, sous la pression de l’Europe, ce même gouvernement, étant dans l’opposition, a conclu un pacte honteux avec Yanoukovitch. L’unique raison pour laquelle ce pacte n’a pas été mis en œuvre : le peuple ukrainien s’y est opposé. Toutefois, avant d’accuser hâtivement le pouvoir ukrainien, allongez la liste des gens impliqués dans la mort de votre fille. Ajoutez également les gouvernements occidentaux. Ce sont eux, au final, qui ont menés durant tous ces mois des négociations secrètes avec Poutine. Ce sont eux, encore, qui refusaient d’entendre lorsque le gouvernement ukrainien avertissait que la Russie commence à faire la guerre. Ce sont eux, vos politiciens, qui obligeaient notre gouvernement à négocier avec les terroristes pro-russes, ces mêmes terroristes qui ont entre leurs mains des armes de fabrication russe. Les armes avec lesquelles a été abattu le Boeing 777 avec votre fille à bord, votre belle, talentueuse et heureuse Elsemek. Vous attendez que justice soit faite? Vous pensez que vos gouvernements pourront vous le garantir? Ces mêmes politiciens qui serrent la main de Poutine? Vous savez, j’ai de gros doutes… Je n’ai aucun rapport avec le gouvernement ukrainien, ni avec les hommes politiques ou d’affaires. Je ne peux pas imaginer votre perte. Et, probablement, vous vous moquez de ce que je dis. Je suis tout simplement une jeune fille ukrainienne qui se réveille parfois lors d’un orage, craignant qu’on commence à bombarder sa ville natale. Mais encore une fois, je suis navrée.

(Une habitante de Kiev répond au père d’une victime du crash du Boeing 777 : « Ajoutez l’Europe dans la liste des coupables de la mort de votre fille ». Burkonews)







 Poutine en guerre contre l'occident
Durant ce temps, mardi, lorsqu’il n’était pas en train de menacer l’Occident de frappes nucléaires, Poutine a fait passer plusieurs nouvelles lois. L’une d’elles interdit la publicité sur les chaînes payantes du câble et du satellite, coupant les chaînes indépendantes de leurs revenus, aujourd’hui et pour plus tard (toutes les chaînes sont contrôlées par l’Etat). Une autre loi permet au gouvernement d’empêcher les Russes d’accéder à des réseaux occidentaux comme Facebook ouTwitter, ainsi qu’à des services comme Gmail ou Skype. Une troisième loi prévoit des peines de prison allant jusqu’à 4 ans pour quiconque nierait que la Crimée fait partie de la Russie.
Le même jour, des tribunaux à Moscou et Saint-Pétersbourg ont jugé qu’une demi-douzaine d’organisations de défense des droits de l’Homme étaient des «agents étrangers», mettant fin à leurs activités.
 (slate)



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